6 - Sauce à l'origan

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

La consigne du jour : faire grimper la température progressivement

***

Dans la grande cuisine ouverte de leur coloc, Timo, les cheveux remontés en chignon, s'affaire aux fourneaux. Deux casseroles mijotent sur leurs feux et il s'affaire à découper des légumes en morceaux.

Je pose mes fesses sur un des tabourets hauts de l'autre côté du plan de travail pour le regarder faire, c'est toujours un ballet gracieux quand il est concentré en cuisine. Il finit d'émincer un poivron, le fait glisser dans la poêle avec l'ail, tend la main vers une tomate charnue.

— Ça a été, avec ton Daniel ? 

Je me relève pour aller remplir un verre d'eau, reviens m'asseoir et me contente de hausser les épaules.

— Il sait pas ce qu'il veut...

Timo suspend son geste au-dessus de sa planche à découper et lève les yeux vers moi.

— Il sait, crois-moi. Il t'aime, c'est flagrant. Mais ce n'est pas évident à gérer pour lui, d'intégrer une éventuelle relation polyamoureuse dans sa vie. Sois un peu compréhensif...

Je me redresse sur le tabouret, un peu vexé.

— Tu me trouves pas assez tolérant ?

— Tu as surtout oublié comme ça peut être déroutant au début...

Je fais tourner le verre d'eau entre mes mains. Timo est si juste dans ses analyses que c'en est parfois agaçant. Il est souvent la voie de la sagesse quand moi, je ne vois qu'un bout du tableau, et bien souvent uniquement ce qui m'arrange. Est-ce que je suis aussi chiant avec Daniel que ce qu'il prétend ?

Louise passe dans le salon pour récupérer une petite veste abandonnée sur le canapé, s'exclame quand elle se rend compte de ma présence et vient me donner une accolade avant de repartir à la recherche de ses talons.

— Ne m'attendez pas ce soir, je passe la nuit chez Manuela ! 

Louise fréquente Timo depuis près d'un an, mais ce soir elle est de sortie avec sa chérie. 

C'est vrai que ça a été déroutant au début de prendre nos marques dans notre relation atypique, mais Timo est du genre à faciliter les choses. Tout est simple avec lui, fluide. Quand il m'a prévenu qu'il était polyamoureux, je m'attendais à une relation libre qui ne durerait pas. Mais au bout de trois ans, Timo est encore là, amoureux et toujours prêt à me supporter, et en relations toutes aussi sérieuses avec ses autres chéri-es. Si je suis le seul à aimer goûter aux plans cul d'un soir, il insiste pour qu'on se parle dès que des sentiments viennent s'immiscer dans l'histoire. Parfois ça fonctionne un temps, parfois ça foire à cause des egos des uns ou des autres, c'est un équilibre difficile à trouver...

Louise retraverse le salon, enfin apprêtée, elle tourne sur elle-même dans une jolie robe d'été pour avoir nos impressions.

— Tu es radieuse !

Elle fronce le nez sous les compliments, arrange ses cheveux devant le grand miroir de l'entrée, puis contourne le comptoir pour venir planter un baiser sur les lèvres de Timo.

— Passez une bonne soirée les garçons !

Timo prend le temps de soulever le couvercle de la casserole, remue son contenant, le goûte du bout des lèvres pour ajuster son assaisonnement avant de revenir s'asseoir face à moi.

— Raconte, il s'est passé quoi avec Daniel ?

Je pose mon menton sur mon poing dans une moue boudeuse.

— Pas grand-chose...

— Vous allez vous revoir ? 

— J'en sais rien, il dit qu'il a besoin de temps...

Timo secoue la tête d'un air désapprobateur.

— Quoi ?

— Sois patient avec lui.

— Tu l'aimes bien... T'es pas jaloux ?

Il lève les yeux au ciel.

— Tu sais bien que non.

— Tu supportais pas Max...

— Max était un connard, c'est différent. Ce Daniel, il a un bon fond...

Je grimace, j'ai peut-être été dur avec lui, mais c'est si difficile de comprendre ce qu'il veut et de voir clair dans ses intentions. C'est qu'on s'habitue à la transparence et aux longues conversations avec Timo. J'en oublie parfois que tout le monde n'a pas la même facilité.

Au-dessus de la cuisinière, Timo tranche la tomate en morceaux grossiers dans la poêle qui frémit, saupoudre d'origan avant de remuer le tout avec concentration. Quelques mèches brunes échappées de son chignon lâche lui encadrent le visage. Est-ce que je me lasserai un jour de détailler ses longs cils noirs qui bordent ses yeux en amande et de le trouver toujours aussi beau ? 

— Tu sais que je t'aime ?

Il lève la tête vers moi, hausse un sourcil, un sourire amusé aux lèvres. 

— Je sais. 

Je contourne le comptoir pour venir me glisser derrière lui et dépose un baiser sur son épaule dégagée.

— Je pense que je te le dis pas assez...

Je relève les longues mèches pour poser un autre baiser dans sa nuque puis un autre, et encore un autre, qui lui tirent des frissons.

Je lui enlève la cuillère en bois qu'il a encore en main, passe une main sous son t-shirt, caresse ses reins avant d'emprisonner sa taille.

Je défais le nœud de son tablier et faufile ma main le long de ses côtes et sur son ventre jusqu'à croiser un téton qui pointe. 

Il bascule enfin sa tête en arrière quand je le caresse longuement en petits cercles insistants, et pousse un soupir de plaisir quand je viens me penche pour l'embrasser, de la ligne de sa mâchoire carrée jusque sous son lobe où un anneau est accroché.

Je pose mes mains sur sa taille pour le retourner doucement face à moi contre le plan de travail. J'approche mes lèvres pour déposer un baiser sur son menton imberbe, puis un autre sur sa pommette saillante et enfin sur sa tempe.

— Je t'aime, et j'ai envie de toi...

Mes mains s'attardent sur sa taille, là où sa peau est douce. Je fais courir mes doigts pour jouer avec l'élastique de son sarouel et finit par les glisser le long de ses fesses pour venir les agripper et le presser tout contre moi.

D'un geste, je le soulève pour l'asseoir sur le plan de travail, je dégage la planche et les ustensiles laissés en plan avant de lui écarter les cuisses. Il esquisse un sourire gourmand et crochète ses jambes autour de moi avant de se redresser.

— Attends un peu...

Il se penche vers la cuisinière pour baisser le feu sous ses casseroles, éteint celui sous la sauce en train de réduire avant de revenir caler ses pieds autour de moi sur les tabourets hauts.

Je soulève sa chemise de lin et me penche pour venir déposer lentement des baisers sur son ventre.

Il soupire de contentement  quand ma bouche atteint de nouveau son téton abandonné et sensible, qui durcit de nouveau sous les caresses de ma langue.

Il finit par lâcher prise, bascule sa tête en arrière en se calant sur les coudes, alors je poursuis lentement mon exploration en déposant, baiser après baiser, mes lèvres chaudes sur sa peau pâle.

Au bout d'un moment, je fais courir le bout de ma langue sous son nombril, baisse lentement l'élastique de son sarouel et viens embrasser le tissu fin de son sous-vêtement.

Il laisse échapper un grognement de frustration quand je m'interromps.

Je prends quelques secondes pour coller mon nez contre lui et respirer son odeur, déjà entêtante rien qu'à travers le tissu, puis écarte le vêtement, juste assez  pour laisser apparaître le bout de son sexe que je lèche avec une lenteur infinie et cruelle.

Je me redresse un peu entre ses cuisses pour vérifier que Timo est toujours partant. Il a ses longs cheveux noirs défaits, les yeux mi-clos et les lèvres rouges d'être mordues. Putain, il est toujours aussi beau que lors de notre première rencontre !

— Est-ce que tu veux plus ?

Il étouffe un son indigne.

— Je vais te tuer, Liam, si tu t'arrêtes là...

Alors, je me penche à nouveau entre ses jambes, dégage doucement le reste de son sexe pour le prendre dans ma main et passer à la vitesse supérieure.

***

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro