5 - Pause

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La consigne du jour : kill your darlings (ne pas écrire ce qu'on a l'habitude d'écrire)

***

À partir du moment où la porte de la petite chambre de l'hôtel claque, il n'y a plus que sa peau sous mes lèvres et son corps sous mes doigts. L'envie de Daniel éclate comme une bulle : il me tire vers lui, faufile ses mains sous mon t-shirt, me colle contre lui, frotte son bassin contre le mien. On en a envie tous les deux, inutile de le nier, nos corps nous trahissent.

Je finis de déboutonner sa chemise, lui retire avec maladresse tout en continuant à embrasser sa clavicule saillante qui m'obsède, je fais glisser son pantalon déjà défait sur ses fesses, en profite pour les agripper plus fermement, lui soutirant au passage un gémissement délicieux.

Il se débarrasse de mon t-shirt, accroche mes lunettes au passage, je les rattrape maladroitement pour les déposer en sécurité sur la tablette de l'entrée. Les gestes de Daniel sont avides et affamés, ses mains s'occupent de défaire la boucle de ma ceinture tandis que je laisse sans doute des traces d'ongles dans son dos.

Quand il passe ses grandes mains sous mes fesses et écarte mes jambes pour me soulever et me porter jusqu'au lit, je ne peux retenir un hoquet de surprise. C'est toujours déroutant quand il prend les choses en main, le Daniel hésitant et prudent se révèle pleinement dans l'intimité de la chambre. Il m'allonge sans délicatesse sur le dessus de lit et fond sur mon ventre qu'il parcourt de baisers humides.

J'essaie de me redresser pour atteindre son sexe afin de pouvoir se caresser mutuellement, mais il me plaque contre le matelas et se glisse entre mes cuisses. J'ai envie de râler parce que c'est d'habitude moi qui contrôle la situation, moi qui fais durer le plaisir et mène la danse de l'entremêlement de nos corps. C'est ma partition, celle dont j'ai l'habitude, celle que j'avais en tête en le faisant monter. Retrouver le goût de son sexe sur ma langue, le repousser dans ses retranchements et entendre à nouveau ses râles de plaisir qu'il a du mal à retenir.

À la place, sa main s'enroule naturellement autour de mon sexe qu'il commence à caresser, et je déclare forfait pour reprendre le dessus. Quand ses lèvres chaudes se posent à la base de mes bourses et que sa langue glisse lentement le long de mon sexe, je m'arque sans décence entre les draps défaits.

Quand sa bouche finit par m'avaler tout entier, un râle de plaisir m'échappe pour exprimer mon contentement.

Tant pis pour ce que j'avais prévu, ce changement de plan me convient complètement.

Daniel s'applique à me pousser à bout, en alternant des mouvements amples d'une lenteur exagérée et des coups de langue joueurs qui m'électrisent.

Au bout d'un moment, il crache dans sa main pour la lubrifier et vient accélérer ses mouvements autour de mon sexe, sa langue toujours occupée à caresser mon gland sensible.

La boule de plaisir continuer de gonfler au creux de mon ventre, je sens la délivrance proche, mais je ne veux pas jouir top vite. J'essaie de reprendre mon souffle, de faire durer le plaisir, mais Daniel change soudain son angle d'attaque et ressert sa prise d'une façon surprenante qui me prend au dépourvu.

La décharge de plaisir me traverse le corps par surprise, me coupe les jambes et me laisse des étincelles derrière les paupières.

— Bordel de merde !

J'entraperçois un sourire s'étirer sur ses lèvres avant qu'il ne s'essuie la main dans les draps et bascule sur le côté, l'air satisfait de lui.

Je laisse passer le voile blanc, tente de reprendre mes esprits avant de me tourner vers lui.

Il a les yeux rivés au plafond, un bras plié derrière la tête.

Je tends la main vers son entrejambe pour lui rendre la pareille, me rends compte avec contrariété qu'il a débandé entre temps. Pas grave, c'est toujours un plaisir de faire remonter l'envie chez son partenaire. Je me glisse entre ses jambes pour m'y mettre, mais il me retient doucement par le menton.

— Attends...

Il se redresse pour planter un baiser chaste sur mes lèvres avant de me repousser doucement.

— T'en as plus envie ?

Il détourne le regard et se pince les lèvres. 

— J'ai très envie de toi, Liam. Mais pas... ici, pas comme ça...

Alors je délaisse son entrejambe pour venir déposer des baisers le long de son ventre, jusque dans le creux de son cou, puis je remonte vers son oreille et lui mordille le lobe.

Je le sens frissonner sous ma langue, et je souris de contentement comme un explorateur à la recherche d'autres points sensibles.

— Les caresses et d'infinis baisers, ça me va aussi, tu sais. On n'est pas obligés de baiser...

Sa main se repose dans le creux de mes reins qu'il caresse du bout des doigts.

Je mets de côté ma frustration naissante pour l'embrasser et le caresser, déposer lentement ma bouche partout sur sa peau qui m'a tant manquée.

Il passe une main dans ma nuque, me rapproche de lui pour m'embrasser à nouveau, puis il s'écarte pour m'observer de longues secondes.

— Je ne veux pas être un énième plan cul...

Je bascule sur le côté, cale ma tête sur l'oreiller tout en continuant à faire jouer mes doigts sur les muscles que le travail à l'exploration lui a façonnés.

— Il n'y a pourtant pas de mal à juste prendre son pied...

— Liam...

Je retire ma main, accroche son regard, et une bouffée d'angoisse me remonte dans la gorge.

— Tu ne veux pas qu'on soit ensemble, mais tu ne veux pas non plus qu'on baise sans réfléchir. Alors quoi, c'est comme ça que se termine notre histoire ?

Il secoue la tête.

— Il n'y a même pas d'histoire pour le moment, juste... de l'attirance et de la baise agréable.

— Tu sais qu'il y a plus, Daniel...

Il se rallonge sur le dos, soupire longuement et se frotte les yeux.

— Ça serait plus simple pour toi s'il n'y avait rien ?

Il bascule vers moi, me détaille longuement, puis tend la main pour me caresser la joue avec une tendresse déroutante.

— J'ai besoin de temps, Liam. Est-ce que tu peux le comprendre ? 

Mon ventre se serre, ça pue les adieux déguisés. 

Je me penche pour déposer un long baiser sur ses lèvres puis me redresse pour partir à la recherche de mes fringues éparpillées au sol.

Je sais pertinemment que si je le laisse repartir et s'envoler pour le Canada, je ne le reverrai sans doute jamais.

***

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