127 - Immature

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Après le départ de Tamara, les membres de la famille restèrent immobiles encore un moment. François, très pâle, regardait en direction de la porte par laquelle sa compagne avait disparu. Annie et Julien le fixaient anxieusement, dans l'attente de sa réaction. Sa stupéfaction passée, François se leva à son tour et sortit.

Julien, manifestement bouleversé, se tourna vers sa grand-mère.

— Ne t'en fais pas, tenta de le rassurer Annie. S'il y a un sujet sur lequel ils savaient parfaitement avoir une différence de point de vue, c'est bien celui-là. Ils vont trouver un terrain d'entente, c'est certain.

Elle espérait ne pas se tromper. Avec le recul, elle avait jugé que l'amour que François avait porté à Tamara lors de leur rencontre avait été très immature. Il l'avait mise sur un piédestal, la trouvant parfaite et, quand le masque était tombé, il n'avait pas supporté ce qu'il avait vu. Annie ne sous-estimait pas la gravité des mensonges de Tamara, mais François, après cette déception, aurait dû arriver à gérer son désappointement et se donner une chance de trouver une nouvelle compagne.

Il n'y était pas arrivé. Quatre ans plus tard, il s'était marié pour de mauvaises raisons. Annie n'avait jamais été convaincue que Véronique était faite pour son fils. Ce qui l'avait attiré chez elle était la similitude de leur situation : elle avait été profondément déçue par son mari dont elle était séparée et élevait seule un enfant en bas-âge. Annie pensait que François avait eu besoin de se prouver qu'il avait tourné la page et que ce mariage avait été une manière de s'en persuader.

Sans surprise, cette union n'avait pas tenu longtemps. Si François avait paré Tamara de toutes les qualités, il était au contraire bien trop conscient de tous les défauts de Véronique et, très vite, ne les supporta plus. Le couple se disputait sans cesse, et François ne rentrait chez lui que pour s'occuper de son fils. Annie avait proposé le plus souvent possible de prendre Julien chez elle. L'empressement de sa belle-fille à le lui céder en disait long sur l'attachement qu'elle avait pour son beau-fils.

Finalement, François avait divorcé, mais il n'avait pour autant toujours pas réussi à surmonter la désillusion qu'il avait subie avec Tamara. Il s'était montré incapable de donner suite aux questions de Julien sur sa mère, opposant tour à tour des réponses trop vagues et un silence qui niait son existence. Annie n'avait pas osé intervenir. Julien ne semblait pas trop en pâtir, et elle en savait si peu qu'elle craignait de lui faire plus de mal que de bien. Côté cœur, pour autant qu'elle puisse en juger, François s'était limité à des liaisons sans engagement sentimental de sa part.

Quand Tamara était revenue dans leur vie à l'initiative de Julien, François avait continué dans le déni. Il avait refusé de reprendre contact avec elle, poussant Julien à entrer en rébellion. De ce qu'Annie avait deviné, dès qu'il s'était retrouvé en sa présence, François avait cependant très vite été conscient de l'attirance qu'il éprouvait encore pour Tamara et avait combattu cette inclinaison de toutes ses forces.

Il avait fini par céder, finalement vaincu par plusieurs semaines de désarroi émotionnel. Annie pensait que ce moment difficile l'avait fait mûrir, et que la nouvelle relation qu'il avait construite sur plusieurs mois avec Tamara était plus réaliste que celle de leurs débuts.

Elle avait l'impression que François s'était bonifié : il se montrait plus souple avec Julien et il avait su laisser Tamara prendre petit à petit sa place de mère auprès de lui. Irait-il jusqu'à accepter l'idée que Tamara ne pourrait jamais changer sur certains points et admettre qu'ils pouvaient ne pas tomber d'accord sur des sujets importants ?

Annie ne pouvait que l'espérer.

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