126 - Confiance

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Dès qu'ils furent rassemblés pour le dîner et leurs assiettes pleines, Tamara entreprit de raconter ce qui s'était passé :

— Quand je suis allée chercher Julien au lycée aujourd'hui, il avait des problèmes avec trois garçons. Je pense qu'ils le laisseront tranquille maintenant.

— Quel genre de problèmes ? s'inquiéta Annie.

— Qu'est-ce qui te fait croire qu'ils le laisseront tranquille ? demanda François. Qu'est-ce qu'ils te voulaient, Julien ? C'était la première fois ? Les as-tu déjà vus ennuyer d'autres élèves ?

Julien n'avait pas du tout envie de répondre. Il sentait que son père allait s'énerver et aurait préféré que sa mère garde toute l'histoire pour elle. Malheureusement, elle était bien décidée à tout déballer :

— Ils voulaient son blouson et sont apparemment connus pour bousculer les plus jeunes.

— Ils t'avaient déjà racketté ? insista François.

— Non, c'était la première fois, assura Julien, content de pouvoir minimiser l'incident.

— L'ont-ils fait à d'autres ? continua son père.

Julien haussa les épaules.

— Et tu n'as pas pensé à me prévenir ? s'agaça François.

— Non, se limita à répondre Julien.

Il entendit son père inspirer, signe qu'une longue tirade allait suivre, mais sa mère s'interposa :

— François, ce n'est facile d'en parler, tu le sais.

Son père reporta son attention vers Tamara :

— Mais c'est le seul moyen de régler le problème, riposta-t-il.

Annie tenta à son tour de calmer le jeu.

— Visiblement, tout s'est bien terminé pour Julien, rappela-t-elle.

François se donna quelques secondes pour réfléchir et Julien sut qu'il se repassait la conversation et notait tous les détails sur lesquels il avait l'intention de revenir. Une déformation professionnelle que l'adolescent avait appris à redouter.

— Pourquoi penses-tu qu'ils ne s'en prendront plus à Julien ? demanda-t-il finalement à Tamara.

Julien vit sa mère déglutir nerveusement et admettre :

— Je leur ai dit de ne plus l'approcher.

— Et ? insista François.

— J'ai tenté d'être convaincante, dit sobrement Tamara.

— Bon sang, tu leur as fait quoi, exactement ? s'appesantit François.

Julien se demanda pourquoi son père avait l'air si inquiet pour ceux qui l'avaient agressé.

— Je les ai un peu bousculés pour récupérer Julien. Je ne leur ai pas fait de mal. Mais il fallait bien qu'ils comprennent que j'étais sérieuse, se justifia Tamara, nettement sur la défensive.

— Je rêve ! s'exclama François. Tu as bousculé et menacé des mineurs devant le lycée ? Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête ?

Tamara releva le menton

— Qu'est-ce que tu voulais que je fasse ? répliqua-t-elle sèchement. Que je les laisse continuer à harceler Julien sans rien faire ?

— Tu pouvais récupérer Julien en douceur, tu pouvais alerter le lycée, tu pouvais appeler la police si tu pensais que Julien était en danger. Tu n'as pas le droit de te faire justice toi-même ! Tu n'as pas encore compris ça ?

Tamara accusa le coup. Elle recula un peu sur sa chaise avant de lever le menton et de faire face à François, la mâchoire crispée, les yeux durs.

— Elle aurait fait quoi, la police ? demanda-t-elle d'une voix rageuse. Se serait-elle seulement déplacée ?

— Bien sûr que oui ! assura François qui s'était tendu lui aussi.

— Ah oui ? Et elle était où la police quand on a enlevé et tué mon père ? gronda Tamara qui semblait prendre de l'assurance alors que la colère montait en elle. Elle était où quand les biens qui lui avaient été volés ont réapparus et désignaient qui avait profité de sa mort ? Elle était où quand on tentait de me racketter en prison ? La police ne m'a jamais protégée, au contraire, alors pourquoi devrais-je lui faire confiance pour protéger mon fils ? Personne ne s'en prendra à lui si je peux l'empêcher, c'est compris ? Et si je dois retourner au trou pour l'avoir défendu, eh bien, j'y retournerai !

Durant quelques secondes, la situation resta figée : Tamara et François se fusillaient du regard, Annie et Julien les contemplant, abasourdis. Finalement,Tamara parut prendre la mesure de ses paroles. Son visage se chiffonna et ses yeux exprimèrent la peur et le chagrin. Elle se leva et sortit précipitamment.

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