130 - Motivé

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Le lendemain, Julien se rendit seul à l'école et revint en bus. Tamara avait expliqué qu'il serait contre-productif qu'elle l'accompagne de manière visible. La petite bande devait se demander où elle était, pas se croire capable de repérer les moments où elle veillait sur son fils. Elle n'en parla pas à François, mais ce dernier était certain qu'elle avait l'intention de surveiller discrètement la sortie du lycée de Julien les jours suivants.

De son côté, il téléphona à la proviseure avec laquelle il obtint rapidement un rendez-vous. Dans son bureau, il signala la petite bande en apportant les précisions dont lui avait fait part Julien. Le CPE fut appelé, et ils convinrent de donner une chance aux adolescents, avant de transmettre l'affaire devant la justice. L'équipe éducative s'engagea à faire une enquête dans le lycée et décider rapidement des sanctions à prendre pour marquer le coup avant la fin de l'année.

— Nous avons eu ce genre d'incident il y a deux ans, expliqua la proviseure. Nous avons réussi à persuader nos élèves qu'ils faisaient fausse route et ensuite ils se sont bien calmés.

Dans d'autres circonstances, François ne se serait pas laissé convaincre aussi facilement de s'en remettre à la médiation des professeurs, mais il ne voulait pas se mettre sa famille à dos. Rien ne l'aurait fait fléchir s'il avait pensé que son fils était en danger, mais le récit qu'il avait eu la veille l'avait convaincu que Tamara avait su persuader les agresseurs de laisser Julien tranquille.

Deux jours après l'incident, alors qu'ils cuisinaient ensemble, Tamara l'informa :

— Julien m'a demandé de lui apprendre l'autodéfense.

— Il pense qu'il est en danger ? s'inquiéta François.

Il avait demandé à son fils comment ça se passait et ce dernier lui avait affirmé que les trois loustics l'évitaient avec ostentation

— Non, pas spécialement, assura Tamara. Il veut juste être capable de se défendre dans l'absolu.

François n'avait rien contre cette idée, mais Julien s'était montré jusqu'à maintenant un jeune homme pacifique qui s'arrangeait pour éviter les ennuis, et il espérait que cela durerait.

— Qu'as-tu répondu ? s'enquit-il pour se donner le temps de la réflexion.

— Pour commencer, que j'allais t'en parler. Aujourd'hui, quand il a de nouveau abordé le sujet, je lui ai précisé que cela ne s'apprend pas en dix leçons. Que cela exige beaucoup d'entraînement et une pratique sérieuse.

François hocha la tête.

— Et ?

— Il m'a affirmé qu'il était motivé, continua Tamara.

— Tu penses qu'il l'est suffisamment ? douta-t-il.

— Il est possible qu'il ne se rende pas vraiment compte de l'investissement que cela demande, reconnut-elle. Mais son sérieux pour apprendre à piloter son futur cyclomoteur est encourageant. Il en est capable, j'en suis certaine.

— Il entre en première l'année prochaine, il va passer son bac français. Ses résultats sont très médiocres cette année. Il va falloir qu'il travaille un peu plus à la rentrée, exposa François.

— C'est le temps qu'il passe ici à jouer qui est le problème, si j'ai bien compris, contra Tamara. Réserver trois heures par semaine pour apprendre une discipline qui demande de la concentration et le contrôle de soi ne peut pas lui faire de mal. C'est aussi important que ce qu'on lui enseigne à l'école.

— Tu peux lui donner des leçons ou il vaut mieux l'inscrire dans un club ? se fit préciser François.

— Je pense que le système qu'on a adopté pour l'apprentissage de la conduite est pas mal : des cours avec un vrai professeur et du travail de fond avec moi après. Ça a l'air de bien lui réussir.

— Et toi, tu as appris comment ? demanda François avec curiosité. Tu sais que j'ai écumé tous les clubs d'arts martiaux de la ville après que je t'aie vue mettre un agent de sécurité hors de combat sur une vidéo de surveillance ?

— Oui, je sais, sourit Tamara. Cosima et moi avions commencé très jeunes, et après la disparition de Papa, on s'entraînait entre nous. Après, à Dijon, je me suis inscrite à un club.

— Tu as arrêté depuis ton arrivée ici ?

— Oui, mais ce n'est pas grave.

— Pourquoi tu n'as pas continué ? Tu as le temps.

— Je peux tenir plusieurs mois sans boulot, mais il faut que je sois raisonnable avec mes dépenses. Ma moto me coûte déjà assez cher.

— Tu vas bien finir par trouver un travail, je ne m'en fais pas pour ça, l'encouragea-t-il. On va vous trouver un club pour la rentrée, à toi et à Julien, d'accord ?

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