Il était tard quand Tamara sortit de son entretien avec la sage-femme et elle appela chez elle pour prévenir qu'elle était sur le retour.

— Voulez-vous que je vienne vous chercher ? proposa Annie.

— Non, je vous remercie, je suis presque à l'arrêt du bus.

— Bien, je vous attends. Contactez-moi si vous avez un problème.

Tamara espérait qu'elle pourrait parler à François ce soir-là, mais il avait prévenu qu'il rentrerait tard, et ils dînèrent sans lui. Tamara se coucha tôt et dormait déjà quand il arriva dans la chambre.

Le lendemain passa tranquillement. Tamara se sentait mieux et profita pleinement de son repos. En fin de journée, Julien et Annie rentrèrent. Son fils fila faire ses devoirs tandis que sa belle-mère s'installait au salon pour corriger ses copies. Tamara s'attela à la préparation du dîner. Elle était en train d'émincer des légumes quand François entra dans la cuisine en refermant la porte derrière lui.

Il vint s'appuyer contre le plan de travail, juste à côté de Tamara, lui faisant face.

— On peut parler ? s'enquit-il.

Elle lui sourit :

— Oui, ça commence à me manquer.

— Je peux te demander si tu vas bien ? interrogea-t-il d'une voix hésitante.

— Je vais mieux. Et toi ?

— Je ne sais pas trop, avoua-t-il. J'ai du mal à te comprendre en ce moment.

— J'avais un peu de mal à me comprendre moi-même, reconnut Tamara. Mais j'y vois plus clair, maintenant.

— Tu m'expliques ?

— Oui, faut qu'on discute de tout ça, répondit-elle en posant son couteau et en essuyant ses mains sur son tablier. Mais là, j'ai besoin que tu me prennes dans tes bras.

— Ça peut se faire, dit-il en joignant le geste à la parole.

Il l'enlaça précautionneusement, et elle se lova contre lui avec bonheur.

— Là, je me sens vraiment bien, murmura-t-elle.

— On aurait dû commencer par là, confirma-t-il avant de l'embrasser.

Ils entendirent le bruit d'une porte qu'on ouvre et qu'on referme, puis Julien claironner :

— Ils sont réconciliés, mais on n'est pas près de manger !