153 - Endurance

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La conversation eut lieu le matin du premier dimanche qui suivit l'accident, alors qu'ils étaient encore au lit, blottis l'un contre l'autre, sans obligation de se lever. Tamara se livra plus qu'elle ne l'avait fait jusque là sur l'immense affliction qu'elle avait ressentie du fait de son amour perdu, la culpabilité en apprenant qu'elle avait amené son enfant à lui dissimuler sa présence dans son corps, le choc de la visite de François en prison.

Il mesura manifestement combien son attitude avait été douloureuse pour elle et commença à s'en excuser.

— François, tu avais tes raisons, l'arrêta Tamara. Je ne te raconte ça pour demander réparation, mais pour t'expliquer combien ta volonté de me protéger maintenant me paraît excessive, vu ce que j'ai traversé pour Julien sans que cela influe sur son développement.

— Ça, je comprends, lui assura François. Tu as enduré beaucoup de choses et je suis fier de ta capacité à avoir surmonté tout cela. Mais un choc physique, c'est autre chose. Quand tu es sur ta moto, c'est ça qui me fait peur. Ce n'est pas ton courage et ta volonté qui te protégeront.

— T'en fais pas pour ça, j'ai appelé le garage, tout ce que j'ai, c'est une épave maintenant, répliqua Tamara d'une voix amère.

— J'en suis désolé, je sais que cela te contrarie beaucoup, assura François. Mais j'ai le droit de m'inquiéter pour toi et le bébé et préférer que tu évites tout ce qui pourrait mal tourner. Je reconnais que c'est injuste que tous les sacrifices soient pour toi, mais la nature est ainsi faite, je n'y peux rien.

— Je pense quand même que tu sous-estimes mon endurance physique et celle du bébé. Je suis tombée brutalement, mais il va très bien malgré tout.

— J'en fais peut-être un peu trop, reconnut à son tour François, mais ce n'est pas la peine de tenter le diable non plus. On a assez enduré tous les deux pour ne pas nous rajouter des raisons d'avoir de la douleur et des regrets.

Tamara dut convenir qu'il n'avait pas tort. Si son enfant n'avait pas survécu à l'accident, elle aurait été profondément peinée et se serait sentie coupable.

— Je vais faire plus attention, s'engagea-t-elle. Mais j'aimerais continuer à travailler encore tant que je peux sans être gênée. Je me rendrai au garage en voiture, ça te va ?

— Promets-moi que tu arrêteras ou que tu demanderas à ton chef de te changer de poste dès que tu te sentiras fatiguée, négocia François.

— D'accord, accepta Tamara.

— Tu as prévenu ton patron de ton état ?

— Non, pas encore. J'ai seulement montré mon arrêt de travail. Je reprends après-demain.

— Tu pourrais te reposer plus longtemps. Tu as toujours des traces de bleus sur tout le corps. N'importe quel médecin accepterait.

— Mais je n'en ai pas envie. Je veux retravailler !

— D'accord, d'accord.

François laissa passer un moment avant de reprendre :

— Ne le prends pas mal mais... Tu agis comme si tu n'étais pas du tout enceinte. Je ne parle pas de prudence, mais d'état d'esprit.

— Pour moi, ce qui va venir après la naissance est encore abstrait, reconnut Tamara. J'ai juste besoin d'avoir du temps pour m'habituer à la situation. J'étais tellement persuadé que je n'aurai jamais d'autre enfant que j'ai dû mal à réaliser.

— Ça a été la même chose pour moi avec Julien, se rappela subitement François. Il a fallu qu'il soit ici pour que je réalise que j'étais père, et encore du temps pour que je me mette à l'aimer vraiment. Visiblement, tu as le droit à plusieurs essais, conclut-il gentiment.


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