— Julien est rentré ? demanda François à Tamara après l'avoir embrassée et caressé son ventre.

— Non, il ne mange pas ici, il m'a envoyé un SMS.

— Je me disais aussi que c'était bien calme. Pas de musique qui hurle à fond, ça me fait bizarre. Il est chez Nathan ?

— Il a été invité chez sa copine pour dîner, répondit-elle en se penchant difficilement, encombrée par son ventre, au-dessus de la cocotte où elle faisait mijoter un plat en sauce.

— Et pourquoi il ne l'invite pas ici ? Il a honte de nous ?

— Je suppose qu'amener son amie dans une maison où se trouve en permanence sa mère, et souvent son père et sa grand-mère, n'est pas très agréable, analysa Tamara en haussant les épaules.

— Ça se comprend, reconnut François, mais j'aimerais bien la voir au moins une fois, cette petite qui fait tourner la tête de mon fils !

— Qui veux-tu voir ? demanda Annie qui arrivait de la cuisine.

— La petite amie de Julien, indiqua François à sa mère.

— Ça ne fait que trois semaines qu'ils sortent ensemble. Laissez-leur un peu de temps à ces jeunes, conseilla la grand-mère.

— Et toi, tu l'as rencontrée ? s'enquit François qui ne semblait pas convaincu par le manque de curiosité de sa mère.

— Non, pas plus que toi.

— Tu n'aimerais pas savoir comment elle est ? insista François.

— Bah, j'ai attendu quinze ans avant de connaître la mère de mon petit-fils. J'ai appris la patience, répliqua Annie l'œil malicieux.