Julien vit son père en train de lire sur le balcon quand il rentra de la plage.

— Salut, papa.

— La mer était bonne ? demanda François.

— Tu ne t'es pas baigné ? s'étonna Julien.

— Pas cet après-midi. J'ai préféré bouquiner.

Il y avait effectivement toute une pile de livres de poche et de journaux sur la table près de lui.

— Je vais me doucher, prévint Julien, pressé de se débarrasser du sel et du sable collés à sa peau.

En traversant la pièce principale, il vit sa mère qui s'affairait dans la cuisine. Elle avait prévu de se promener en moto de son côté cet après-midi-là, lui laissant retrouver ses amis qu'il avait négligés depuis deux jours. Il fut surpris de constater qu'elle était déjà rentrée. Il avait pensé qu'elle s'arrangerait pour ne pas revenir avant lui et se trouver seule avec son père.

— Tu t'es bien amusé ? demanda-t-elle en le découvrant sur le seuil.

— Oui, c'était sympa. Tu fais le repas, aujourd'hui ? s'étonna-t-il.

— C'était mon tour, répondit-elle en lui souriant. Tu viens me donner un coup de main ?

— Je me change et j'arrive.

Ils passèrent un moment agréable. Elle s'était lancée dans une recette beaucoup plus élaborée que le propriétaire de la maison ne l'avait prévu, et ils durent pallier l'absence de certains ustensiles de manière créative.

— C'est la fête ou quoi ? finit par demander Julien.

— C'est une bonne idée, ça ! Oui, c'est la fête.

— Et on fête quoi ?

— Avons-nous besoin d'une excuse ? fit-elle mine de s'étonner les yeux pétillants. Parce que nous l'avons décidé, tout simplement !

— Si tu veux, accepta-t-il en riant.

Il ne l'avait jamais vue aussi gaie. Il espéra que son père n'allait pas tout gâcher en faisant la tête.