François s'apprêtait à aller faire les courses en ce début de samedi après-midi quand il reçut un coup de téléphone de Nathan, avec qui Julien était parti faire un tour en vélo.

— Julien a eu un accident, j'ai appelé les secours, lui apprit l'ami de son fils d'une voix aiguë.

— Il respire ? paniqua François.

— Oui, c'est sa jambe qui va mal, expliqua sommairement Nathan.

— Où êtes-vous ?

Quand François et sa mère arrivèrent sur les lieux, les pompiers et la gendarmerie étaient déjà sur place. Une voiture avait tourné brusquement, sans voir le vélo qui était dans son angle mort. Seule la roue avait été touchée, mais le jeune homme avait été violemment projeté au sol. Ils n'aperçurent de Julien que son visage pâle et crispé dépassant d'une couverture de survie alors qu'on l'embarquait dans l'ambulance.

Madame Pellot était venue chercher son fils, indemne, mais en larmes.

— Je m'occupe des formalités et des vélos, dit-elle à François et Annie. Tenez-nous au courant.

À l'hôpital, on leur expliqua que Julien avait une fracture ouverte au niveau du tibia, et qu'il était directement parti au bloc.

— Il y en a encore au moins pour deux heures, précisa l'interne.

Ils signèrent les papiers et se retrouvèrent dans la salle d'attente, sous le choc.

— Une semaine après la rentrée, il n'a pas perdu de temps, souffla François.

— Ce n'est jamais le bon moment, fit remarquer sa mère.

Elle laissa passer un instant avant de dire :

— Tu devrais la prévenir.