70 - Doute

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Quand ils se retrouvèrent, François raconta à sa mère la discussion qu'il avait eue avec Tamara à propos de l'existence de Julien.

— Crois-tu qu'elle puisse mentir à ce sujet ? le questionna-t-elle.

— Elle avait l'air sincère, reconnut-il. Mais elle m'a tellement menti dans le passé que... je ne sais pas trop, en fait.

— C'est important ? finit par demander Annie. Maintenant, Julien est là et vous l'aimez tous les deux.

— Si elle m'avait dit ça plus tôt, peut-être que ça se serait passé différemment, confia François.

— On ne peut pas vraiment le savoir, répondit Annie après réflexion. Tu avais beaucoup souffert et tu avais besoin de prendre de la distance. Je me suis posé plusieurs fois la question quand Julien a grandi et a commencé à poser des questions sur sa mère. Ta réaction m'a convaincue qu'il fallait mieux qu'il se passe de mère et que l'on continue à préserver l'équilibre qu'on avait réussi à trouver. Après tout, on ne savait pas ce qu'elle était devenue. Si elle s'était désintéressé de lui ou avait mal tourné, comment aurait-il vécu cela ?

— Et si elle avait été une bonne mère ? insista-t-il.

— Elle a choisi de ne pas demander à voir Julien, alors qu'elle devait bien savoir que tu ne pouvais pas juridiquement t'y opposer, rappela Annie. Nous avons tous les trois fait des choix qui nous ont mené à cette situation. Au final, Julien a l'air de plutôt bien s'en tirer. Il ne m'a pas semblé malheureux ces dernières années.

François se dit que les choix — et les responsabilités qui en découlaient — revenaient souvent dans la conversation, ces temps-ci.

Il avait beaucoup réfléchi durant le trajet de retour, à côté de Julien endormi. Il avait repensé à ce que Tamara lui avait révélé et ce qu'il devait en tirer. Il en avait conclu que le doute qu'elle avait fait naître en lui arrivait bien trop tard. Des années auparavant, cela aurait pu l'amener à envisager de la laisser voir leur enfant. Aujourd'hui, les jeux étaient faits : Julien avait grandi sans sa mère et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour changer cet état de fait.

La réflexion de sa mère apaisa en partie le trouble qu'il éprouvait. Le plus sage était de l'imiter et de refuser de se torturer mentalement sur des questions qui appartenaient au passé.

— Est-ce que cela a été aussi terrible que ça de cohabiter quatre jours avec elle ? demanda Annie, le sortant de ses pensées.

François se détourna pour regarder par la fenêtre et dissimuler son expression. Il n'arrivait pas encore à déterminer si l'épisode sensuel du dernier soir était un égarement regrettable ou un simple incident de parcours.

— C'est une bonne chose qu'on se soit parlé, convint-il. Mais je pense que, maintenant, le téléphone suffira.

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