Ils avaient terminé le ménage commencé la veille, bouclé les sacs et s'étaient partagé la nourriture restante. L'heure du départ était venue. Tamara vérifia que tout était bien amarré à sa moto et fit les vérifications d'usage en vue d'entreprendre une si longue distance. Elle s'astreignit à ne pas repenser à la fin de soirée de la veille. Ce n'était pas un mauvais souvenir, bien au contraire, mais sa tâche actuelle requérait de la concentration.

François et Julien chargeaient leur coffre.

— Je suis prête à partir, annonça-t-elle.

François se tourna vers elle, mais sans se rapprocher. Ils se saluèrent d'un signe de tête. Leurs adieux avaient déjà duré bien plus longtemps qu'ils n'en avaient l'intention.

Ils avaient évité de se regarder depuis qu'ils s'étaient quittés en catastrophe. Si Tamara avait réagi avec sang-froid dans l'urgence de la situation, elle avait eu des sueurs froides après coup en songeant à ce qu'aurait imaginé Julien en les découvrant ensemble. De son côté, elle avait besoin de prendre du recul pour évaluer ce qu'il venait de se passer. François devait lui aussi avoir besoin de faire le point.

Elle reporta son attention vers son fils qui venait vers elle. Elle ouvrit les bras et ils s'étreignirent.

— On se revoit bientôt, assura-t-elle le sentant ému.

— Je passerai te voir à Dijon quand je rentrerai des États-Unis, promit-il.

— Amuse-toi bien là bas.

— Tu m'écriras ?

— Bien sûr. Vérifie régulièrement ta boite mail.

Ils s'embrassèrent et Julien recula. Après un dernier bref coup d'œil en direction de François, elle ferma sa combinaison, mit son casque et enfourcha sa moto.