— Papa, tu te lèves ?

La voix de Julien accompagnée de coups frappés à la porte tirèrent François du sommeil. Avec horreur, il réalisa que Tamara était toujours dans son lit et que c'était le matin.

— Euh, oui, un moment !

Elle avait déjà bondi silencieusement et était en train d'enfiler sa robe.

— Je finis de m'habiller et j'arrive, fit François qui ne voulait pas que son fils tente d'ouvrir la porte. Il n'arrivait pas à se rappeler s'il l'avait verrouillée ou non.

Ses sous-vêtements à la main, Tamara était en train de sortir par la porte-fenêtre qui donnait accès au balcon courant sur toute la façade de la maison. Elle n'avait rien perdu du sang froid et de la capacité d'adaptation qui avaient fait d'elle une excellente cambrioleuse.

— Tu nous fais du café ? demanda François pour confiner son fils à la cuisine.

— Déjà fait depuis longtemps, tu as vu l'heure ? Tu voulais partir tôt.

Julien était manifestement outré d'être le seul à avoir tenu l'horaire prévu. Par réflexe paternel et peut-être aussi policier, François se demanda si son fils avait mis son réveil ou s'il était rentré à l'aube et tentait de faire croire qu'il sortait du lit.

— La salle de bain est libre ? questionna Tamara

Sa voix semblait provenir de la porte de sa chambre. Elle était rentrée chez elle par sa fenêtre qui donnait aussi sur le balcon. Sans doute l'avait-elle laissée ouverte... ou elle avait trouvé le moyen de la forcer. François espéra que les locataires de la maison d'en face n'étaient pas en train d'admirer la vue.

— Oui, et le petit déjeuner est prêt, l'informa Julien.

— Je te rejoins dans cinq minutes, affirma Tamara d'une voix tranquille, dénotant un calme qu'il n'était pas certain d'égaler.

François poussa un soupir de soulagement en entendant les pas de son fils s'éloigner.