La veille, Annie avait été désarçonnée par la manière qu'avaient les parents de Julien d'éviter de se regarder alors qu'ils étaient dans la même pièce. Au début, elle s'était demandé si François regrettait d'avoir secondé son invitation, mais il ne semblait ni en colère ni d'humeur maussade. Tamara de son côté ne cherchait pas non plus à établir de communication directe entre eux.

Annie ne s'en était pas rendu compte tout de suite. De retour chez eux, François avait foncé au supermarché pour faire les courses pendant que les deux femmes préparaient le dîner. Ce n'est qu'à la fin du repas, après qu'il les ait chassées de la cuisine, qu'elle réalisa qu'ils n'avaient échangé directement aucune parole.

Ils avaient cependant eu ce regard bizarre entre eux, quand François était arrivé, juste avant qu'elles ne montent se coucher. Elle avait cru entendre, plus tard dans la nuit, des bruits de porte, mais elle n'en était pas certaine. La maison craquait souvent.

Le matin, François était déjà parti quand elle descendit. Un mot l'informait qu'il était allé voir Julien et qu'il irait ensuite à son bureau pour prendre de l'avance dans son travail en vue de ses futures visites à l'hôpital au cours de la semaine à venir. Rien à redire à ce programme.

Annie avait cependant l'impression qu'il y avait quelque chose de pas net.