— Ne me dis pas que tu as encore couché avec lui !

Tamara maudit son incapacité à cacher quoi que ce soit à sa sœur. Il n'avait fallu que deux questions « Comment va Julien ? » et « Où as-tu dormi ? » pour que ce qu'elle aurait préféré garder pour elle soit parvenu à la connaissance de Cosima. Mais elle n'avait pas l'intention de se laisser gourmander comme une gamine.

— Ça ne te regarde pas, protesta-t-elle.

— Il suffit que ce type claque des doigts pour que tu arrives en jappant, insista Cosima d'un ton méprisant.

— Je pense qu'il vaut mieux que tu te taises avant de dire quelque chose que tu regretterais, prévint froidement Tamara.

— Mais tu ne comprends pas que je veux t'éviter de faire une erreur monumentale ? C'est toi qui viendras pleurer sur mon épaule si tu ne peux plus voir Julien, insinua Cosima.

Que sa sœur joue sur sa peur la plus profonde mit Tamara en rage. Oui, Cosima avait remplacé leur mère. Oui, elle l'avait toujours loyalement soutenu durant les moments les plus noirs de son existence. Mais sa volonté de contrôler son existence, et surtout sa façon de dénigrer continuellement François, étaient insupportables.

— Figure-toi que la pire erreur de ma vie, je l'ai faite avec ta bénédiction, asséna Tamara. Alors tu comprendras que je n'ai pas une confiance absolue en tes conseils, surtout sur ce sujet.

Quand elle vit l'impact de ses paroles sur sa sœur, elle eut de la peine pour elle. Mais elle savait qu'elle devait farouchement défendre son indépendance si elle ne voulait pas subir l'emprise de Cosima.

— Je pense que c'est toi qui devrais surveiller ce que tu dis, rétorqua fièrement Cosima. Je préfère partir avant que tu ne prononces des paroles que tu regretteras.