François s'interrompit quand sa mère le tira fermement par le bras.

— Ça suffit, indiqua-t-elle en le traînant vers le couloir.

Il se laissa faire, soulagé qu'elle ait mis fin à la spirale de colère qui l'avait emporté. Il entendit la porte de Julien claquer derrière eux et les sanglots de son fils. À la suite de sa mère, il descendit l'escalier, l'esprit en déroute. Il était conscient qu'il avait dépassé une limite, et était effrayé des conséquences.

Annie l'amena jusqu'à la cuisine, l'y fit entrer et lui dit :

— On reparlera de tout ça quand tu seras calmé.

Elle referma la porte, le laissant seul.

Ce rituel, qu'il connaissait bien car il remontait à sa propre enfance et qu'il avait reproduit avec Julien, l'apaisa. Il savait que quand il sortirait, il se verrait offrir une écoute aimante. Il y aurait des reproches, il le méritait, mais aussi la volonté de l'aider.

Un bruit de basses se fit entendre. Julien venait de mettre sa musique à fond. Le lien serait moins facile à renouer avec lui.

Malgré le froid, François ouvrit la fenêtre et contempla le jardin. Il ressentit l'envie de fumer, mais il avait laissé ses cigarettes dans le salon. Il respira profondément et s'efforça de reprendre son calme et d'analyser ce qui venait de se passer.

Quand il se sentit prêt, il alla retrouver sa mère.