97 - Renouer

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Tamara regretta ses paroles sitôt qu'elle les eut prononcées. Faire allusion à l'enthousiasme dont François avait fait preuve pour ses enquêtes du temps où ils se fréquentaient était d'une extrême maladresse. Elle savait qu'il lui en avait voulu non seulement pour la blessure sentimentale qu'elle lui avait infligée, mais aussi pour l'humiliation professionnelle qu'il avait ressentie en réalisant qu'il était sorti plusieurs mois avec elle sans soupçonner ses agissements délictueux.

Elle vit qu'il accusait le coup, puis il fit face vaillamment et arriva à répondre :

— Ça dépend des jours. En général, je pense faire un travail utile. Mais parfois, j'ai l'impression d'être un peu dépassé par la manière dont la société a évolué. C'est plus dur qu'avant.

Elle hocha la tête pour montrer qu'elle comprenait ce qu'il voulait dire, puis orienta la conversation sur Julien. François parut apprécier ce changement de sujet et lui confia qu'alerté par la baisse des résultats scolaires de leur fils, il s'était penché avec attention sur son bulletin de notes. Il avait passé un contrat avec lui : s'il ne redressait pas la barre en français, math et anglais d'ici les vacances de Pâques, il aurait des cours de rattrapage jusqu'à la fin de l'année, voire pendant les grandes vacances en fonction de son niveau. L'adolescent semblait avoir trouvé une nouvelle motivation.

La nuit tomba doucement. Tamara n'avait pas vu le temps passer. C'était presque malgré elle qu'elle avait répondu à François, n'étant pas certaine d'agir raisonnablement. Mais c'était la première fois qu'il paraissait s'intéresser réellement à ce qu'elle était devenue, et elle n'avait pas résisté à l'envie de lui montrer qu'elle s'en était honorablement sortie. Elle savait qu'elle était incapable d'articuler les paroles de refus qu'elle avait prévues de dire. Saurait-elle jamais lui refuser quoi que ce soit ?

Finalement, elle était satisfaite que le dialogue entre eux soit renoué. Elle avait pu parler simplement avec lui et cela la rendait heureuse. Peut-être était-ce encore une erreur, mais elle était lasse de toujours lutter contre ses sentiments.

Ils revinrent vers la gare en silence et s'arrêtèrent là où elle avait garé sa moto. François regarda Tamara, comme s'il attendait son verdict. Elle se décida :

— Julien vient à Dijon le week-end prochain. On se voit le suivant ?

— Entendu. On peut trouver un endroit plus près de chez toi, si tu veux.

— On verra, ça ne m'ennuie pas de faire de la route.

— À dans deux semaines, alors.

— Oui.

Pour mettre fin aux adieux, elle prit son casque et le coiffa. Il recula, lui fit un vague signe de la main, et se détourna pour rejoindre sa voiture. S'interdisant de regarder dans sa direction, elle ôta son antivol, enfourcha sa moto et démarra.


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