96 - Mécanique

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François crut qu Tamara allait partir. Il la sentit prête à se lever. Heureusement, la commande arriva, la coupant dans son élan. Elle s'apprêta à parler, et il sut que ce serait un refus. Instinctivement, pour retarder le moment, pour se donner une autre chance, il posa la première question qui lui vint à l'esprit.

Elle le regarda d'abord étonnée par le changement de sujet, puis avec méfiance. Il sut qu'elle avait percé à jour sa manœuvre et regretta d'avoir voulu jouer au plus fin avec elle. Il savait qu'elle était vive et intelligente. Il y eut un silence puis, à sa grande surprise, elle décida de répondre :

— J'ai toujours aimé bricoler, expliqua-t-elle. Je n'ai jamais trop apprécié l'école mais j'étais consciente qu'avec seulement le bac, je n'aurais jamais de bons boulots. J'ai pensé, tant qu'à apprendre quelque chose, autant que ce soit une matière qui me plaisait. J'ai choisi la mécanique.

Si c'était elle qui « bricolait » les gadgets qu'elle utilisait pour forcer les systèmes de sécurité, elle avait effectivement trouvé sa voie.

— Tu as suivi des cours ? demanda-t-il.

— Quand je... (Elle hésita puis parut se décider à parler sans détour.) Quand j'ai monté mon dossier pour obtenir ma libération anticipée, il fallait que je prouve que j'étais capable de subvenir à mes besoins. J'ai présenté ma candidature auprès d'un établissement qui dispensait une formation qualifiante, qui permettait de travailler tout en ayant des cours. J'ai été acceptée et c'est comme ça que j'ai pu sortir de prison après avoir tiré la moitié de ma peine.

François songea qu'il lui avait fallu beaucoup de volonté pour reprendre ainsi le contrôle de sa vie. Et elle n'avait pas choisi le chemin le plus classique.

— Ce n'est pas trop difficile de travailler dans un milieu aussi masculin ? questionna-t-il.

— Pas plus qu'être femme policier, je suppose, riposta-t-elle.

— Ça a bien évolué en quinze ans, assura-t-il. On a des femmes à la tête de services, maintenant.

— En fait, précisa Tamara, ça dépend où tu tombes. J'ai travaillé dans des garages où certains collègues étaient vraiment lourds et j'ai dû batailler pour qu'ils m'acceptent en temps que pro. Dans d'autres, j'avais plutôt l'impression d'être la mascotte. Le garage où je suis actuellement avait déjà eu une mécanicienne, alors ils me traitent tout à fait normalement.

— Et physiquement, c'est pas trop dur ?

— C'est physique, mais il y a peu de travail en force, avec la mécanisation, expliqua-t-elle. Moi, je ne pourrais pas rester toute la journée derrière un bureau. Les mains dans le cambouis, c'est exactement ce qu'il me faut ! Et toi, toujours aussi passionné par ton boulot ?


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