Bouquet de roses

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

Accablée par le chagrin, Annabelle se réfugia dans les bras de Marc. Elle lui demanda pardon pour lui avoir montré la partie la plus noire de son être. Elle regrettait de l'avoir fait souffrir. Elle avait voulu le faire fuir la nuit dernière, au moment où elle avait compris que sa détermination vacillait. Elle avait tenté de le dégoûter et de l'humilier. Marlène avait conçu ce piège perfide et l'avait convaincue de briser les espoirs de Marc. Elle avait agi en tant que gardienne du pacte.

Marc enlaça celle qui était redevenue, en cet instant, une petite fille terrorisée et abandonnée sur le bord d'une route. Il caressa doucement ses cheveux et lui glissa trois mots à l'oreille. Ces mots qu'elle avait jusqu'ici refusé d'entendre de la part de n'importe quel homme et qui aujourd'hui venaient de mettre à bas son dessein morbide.

Marc lui promit de la protéger de ses peurs. Il lui proposa de s'installer avec elle, mais Annabelle se méfiait désormais de sa colocataire. Tant qu'elle se sentirait aussi fragile, sa gardienne la tiendrait prisonnière de sa promesse. Elle devait fuir dès que possible. Ils entendirent le parquet grincer dans le couloir. Ils convinrent d'un mensonge pour éloigner les doutes de Marlène,le temps pour eux de préparer leur fuite : le garçon serait venu ce soir demander des explications et Annabelle l'aurait congédié sèchement. Ils s'embrassèrent et Marc lui donna rendez-vous dès le lendemain chez lui, sur le campus. Il prit soin de claquer la porte en sortant de l'appartement, pour concrétiser le mensonge établi.


Marc s'éloigna de l'immeuble le cœur léger. Il était déjà impatient de revoir son amante dans quelques heures. Il ne fit pas attention à l'ombre qui s'était glissée dans son dos, tout comme il ne vit pas venir le coup qui s'abattit sur sa nuque et lui fit perdre connaissance.


Il se réveilla trois jours plus tard dans une chambre d'hôpital. Sa tête était engoncée dans une minerve rigide, aussi il retint un cri de douleur lorsqu'il se redressa. Du bout de la main, il fouilla les draps à la recherche de la commande du lit. Il espérait trouver le bouton pour appeler une infirmière ou une aide-soignante qui lui expliquerait la raison de sa présence ici. Il parvint à redresser le dossier du lit médicalisé et observa les alentours immédiats.Sur son chevet, un vase transparent contenait une rose rouge. Il sourit à cette attention.

— Ah ! Vous voilà enfin réveillé, constata l'infirmière qui venait d'entrer dans sa chambre. Pas trop groggy ?

— J'ai mal au crâne et envie de vomir, expliqua le jeune homme.

— C'est pas étonnant avec tous les antalgiques qu'on vous a injectés depuis trois jours. Non ! Ne touchez pas aux fils de vos intraveineuses.

— Trois jours ?

— Vous ne vous souvenez pas des visites des médecins, pas vrai ?

— Non, désolé.

— C'est à cause des médicaments. Je vous rassure tout de suite : il y a plus de peur que de mal. Vous avez reçu un mauvais coup derrière la tête. On vous a transporté aux urgences pour prendre des radios, mais à part un hématome et deux vertèbres un peu déplacées, vous n'avez rien de grave. Une semaine de convalescence et quelques séances de kiné et vous serez vite sorti.

— Ça vient de qui la fleur ?

— La rose ? C'est votre amie qui l'a apportée. Une jolie gothique qui est déjà passée plusieurs fois. Vous avez oublié aussi ? C'est bien dommage, elle semblait très inquiète. Elle a demandé à ce que je la prévienne quand vous sortirez du coaltar. Vous voulez que je l'appelle tout de suite ?

— Oh oui, s'il vous plaît. J'ai hâte de la revoir.

— Je préviens aussi l'officier de police qui s'occupe de votre agression.

— Il peut pas attendre demain, lui ?

— D'accord. On attendra pour les formalités. D'abord l'amoureuse, je comprends. Reposez-vous, je reviens bientôt.

Marc remercia l'infirmière et tourna la tête vers la rose rouge. Il compta méthodiquement les épines et se rendormit dès la septième.

— Allô, mademoiselle ? Je suis l'infirmière de garde du C.H.U. Vous avez demandé à ce que je vous appelle dès que votre ami serait réveillé. Vous pouvez venir, c'est bon. Il est impatient de vous revoir.

— Très bien. Merci beaucoup. J'arrive tout de suite.

La jeune femme raccrocha son portable et se leva du divan pour se préparer à sortir. Elle enfila sa veste noire et chaussa ses épaisses bottes.

— C'était qui ? demanda sa colocataire.

— C'est rien du tout, répondit Marlène avant d'empocher la seringue et la dose d'héroïne. Juste une épine dans le pied. Rendors-toi ma douce, je veille sur toi.



Je voudrais que la rose,

Fut encore au rosier

Et que ma douce amie

Fut encore à m'aimer

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro