Début de soirée

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De retour dans sa chambre, Annabelle fouilla dans son armoire à la recherche de vêtements larges capables de tenir sur Marc. Elle lui tendit un vieux t-shirt à l'effigie d'un groupe de métal ainsi qu'une veste en cuir fatigué qui avaient appartenu à un ancien amant. Marc se sentit mal à l'aise ainsi grimé. Toutefois il dut admettre que ça pourrait faire illusion s'il devait se mêler aux autres gothiques. En début de soirée, les trois jeunes gens gagnèrent leur lieu de rendez-vous favori : les Fleurs du Mal.


Dès leur entrée, le garçon reconnut quelques visages croisés la veille. Le patron hocha la tête, agréablement surpris par la transformation rapide de son nouveau client. Il accepta même de lui serrer la main.


Les jeunes gens s'assirent autour d'une des grandes tables au centre du pub. Une troisième fille vint rapidement les accompagner. Avant même de se présenter à Marc,elle grimpa sur les genoux de Marlène et l'embrassa à pleine bouche. Deux garçons plus âgés s'attablèrent à leur tour.Marc les reconnut mais fut incapable de se rappeler leur nom.De son fauteuil près du grand bougeoir, Scipion observait son univers, les yeux brillants. L'étudiant eut la désagréable impression que l'homme le déshabillait du regard ainsi qu'Annabelle blottie contre.


Au fur et à mesure que la nuit avançait, l'ambiance devint de plus en plus étrange. Marlène embrassait presque tout le monde et se laissait tripoter autant par de filles que de garçons. Plusieurs autres clients agissaient de même. Grisé par l'alcool et l'atmosphère quasi-orgiaque, Marc se fit de plus en plus entreprenant. Sa main glissa sous la ceinture de la jupe d'Annabelle en direction de ses fesses. La fille ne broncha pas et l'encouragea même à poursuivre son exploration. À côté, Marlène était quasiment allongée contre son épaule et lui mordillait l'oreille ; Marc s'aperçut alors qu'un garçon était plongé dans son corsage, les mains tenant fermement les hanches de la rouquine. Il tendit le cou pour voir au-delà de la table : la moitié des filles était désormais en soutien-gorge ou déambulait le bustier ouvert. Annabelle posa sa paume sur son jean et chercha sa verge du bout des doigts. Il se raidit davantage lorsque la belle défit sa braguette et s'empara de ses testicules.


Le patron annonça la fermeture imminente de l'établissement. Scipion s'approcha de la table de Marlène et Annabelle.


— Je vois que vous avez déjà commencé à jouer, les filles. Votre nouvel ami se joindra à nous ?

— Je crois qu'il est partant en effet, gloussa Marlène en voyant l'intéressé refermer son jean.

— Vous permettez que je le conduise moi-même jusqu'au Cercle ? demanda l'homme en noir d'une voix langoureuse. J'aimerais m'entretenir un peu avec lui.

— Comme tu veux Scipion, lui répondit Annabelle.


Les habitués sortirent du pub par petits groupes, la plupart avançant vers la même destination. Selon ses exigences, Scipion écarta Marc des deux filles et le mena jusqu'au Cercle, le club nocturne où le clan de gothique avait coutume de se réunir le vendredi soir. Il lui demanda d'un ton badin s'il avait déjà participé à ce genre de« libation ». Marc ignorait ce qui l'attendait ; il avait simplement supposé qu'il s'agissait d'une boîte de nuit comme une autre. Scipion éclata de rire et le prit par les épaules. Marc,intimidé, écarta toute méprise et lui avoua qu'il ne ressentait aucune attirance pour les hommes. Scipion leva un sourcil de manière ostensible.

— Quel dommage, vraiment. Enfin, avec toutes les filles que tu trouveras là-bas, tu pourras déjà passer un bon moment. Je suppose.

— Tu connais Marlène et Annabelle depuis longtemps ? questionna Marc, souhaitant dévier la conversation.

— Ça doit faire deux ou trois ans. Depuis qu'elles se sont installées toutes les quatre en ville.

— Toutes les quatre ?

— Tu n'es pas au courant ? Au début elles étaient quatre. Il y avait Ludivine et puis... Comment s'appelait-elle déjà ?

— Marie ?

— Oui, c'est ça ! Marie. Pauvre créature.

— C'est elle qu'on a retrouvée droguée dans un club.

— Quelle histoire ! Le Cercle a été fermé pendant presque trois mois suite à cette affaire.

Une impression dérangeante commençait à prendre corps, dans l'esprit de Marc.

— Et Ludivine ? Que lui est-il arrivé ? J'ai cru comprendre qu'elle s'était suicidée.

— Suicidée ? On peut dire ça comme ça. D'ailleurs cette version est plus pratique pour tout le monde.

— Pourquoi ? Ce n'est pas la vérité ?

— Pas tout à fait, non.

— Je dois savoir ! Dis-moi.

— Et bien, mon jeune ami, on dirait que tu ne connais vraiment pas les habitudes du clan, plaisanta Scipion en glissant une main dans les cheveux de Marc.

— Il y a des choses que je devrais savoir ?

— De toute manière, tu finiras par l'apprendre par toi-même. Autant que je te le dise tout de suite : c'est moi qui ai trouvé le corps sans vie de Ludivine.

— Comment est-elle morte ?

— Étranglée.

— On l'a tuée ?

— Non. Elle s'est infligé ça toute seule. Un jeu sexuel qui a dérapé. La strangulation est un classique de l'érotisme. Elle s'est enroulée un foulard autour du cou lors d'un jeu de domination. Hélas ses deux partenaires étaient trop occupés l'un avec l'autre pour s'apercevoir que Ludivine suffoquait.

— C'est horrible, souffla le garçon. Qui était avec elle à ce moment-là ?

— Pourquoi je te le dirais ? Ils ont déjà eu assez d'ennuis lors de l'enquête de police. La famille de Ludivine a fait en sorte de cacher du mieux possible la vérité et a fait courir le bruit du suicide. Le parquet, quant à lui, a considéré qu'il s'agissait d'un accident. Et moi, en tant qu'associé principal du Cercle, ça me convenait parfaitement. Nous voici arrivés. Je dois aller accueillir quelques clients privilégiés. On se retrouve plus tard à l'intérieur. Ce soir, tu es mon invité : tu pourras ouvrir toutes les portes si tu en as envie. Enfin si tu l'oses...

Marc regarda l'homme se diriger vers la porte discrète du club privé.Scipion lui paraissait de plus en plus malsain et peu fréquentable.Les aveux de l'homme l'avaient complètement dégrisé. Il se demanda ce qu'il faisait là, entouré de ces noctambules dérangés. Marlène et Annabelle parvinrent à sa hauteur, sourires éclatants aux lèvres et toujours sous l'effet de l'alcool.

— Alors ? Prêt à découvrir de nouveaux délices ? demanda la grande gothique.

— Prépare-toi à vivre une nuit inoubliable, ajouta Marlène, charmeuse.

— Il se passe quoi au juste à l'intérieur ? s'inquiéta Marc.

— Descends et tu verras, le mit au défi Annabelle.

Les deux filles disparurent dans l'escalier étroit qui menait à leur monde souterrain.

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