Tatouages

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Marc retrouva Marlène et Annabelle au salon de tatouage où elles lui avaient donné rendez-vous. Lorsqu'il pénétra dans le local tapissé d'estampes et de dessins macabres, Marlène était sur le point d'entrer dans la pièce dans laquelle un tatoueur l'attendait pour commencer son ouvrage.

— Te revoilà, beau gosse !

— En effet. Où est Annabelle ?

— Elle se fait charcuter à côté. Mais je crois pas qu'elle te laissera regarder. Moi par contre, ça me dérange pas. Il peut venir avec moi ?


Le tatoueur fit signe à Marc d'entrer et de fermer la porte derrière lui. Il pouvait assister à la séance à condition de rester à distance de l'artiste et de ses machines. Marlène enleva son débardeur et son soutien-gorge avant de s'installer sur le fauteuil de travail. Marc admira, gêné, les nombreux tatouages qui parcouraient le corps de la jeune femme. Elle n'était pas du tout dérangée par sa nudité, au contraire, elle s'amusait de la pudeur du garçon.


— Ils sont plus gros que ceux d'Annabelle, hein ! dit la rouquine en désignant du menton sa poitrine. Tu pourras les peloter plus tard si tu veux. Annalune sera pas jalouse.


Marc ne releva pas la provocation. Il profita de la compagnie de Marlène pour lui poser quelques questions. Le tatoueur, concentré sur ses aiguilles, ne prêtait aucune attention à leur conversation.


— Tu es venue pour un nouveau tatouage ?

— Non. Juste pour modifier ma rose. Anna et moi on ajoute une épine tous les ans.


Marc se pencha pour regarder le motif. Il distingua les pétales rouges,identiques à ceux d'Annabelle, ainsi que la tige courbe sous le sein. Il compta quatre épines déjà en place.


— Vous n'aurez bientôt plus de place pour en mettre d'autres.

— T'en fais pas pour ça, lui répondit Marlène sur le ton de la confidence. Il n'en manque plus beaucoup pour qu'elles soient terminées.

— Les roses symbolisent quelque chose de particulier pour vous deux ?


La jeune femme eut un sourire narquois mais ne répondit pas.


— Ça doit être l'une des coutumes de votre clan, supposa Marc.

— Ne parle pas de ce que tu ignores.

— Je m'intéresse à vous, c'est tout. Je veux en apprendre un peu plus sur Annalune.

— Ne l'appelle pas comme ça. Tu n'en es pas encore digne. Tu le seras sans doute jamais.

— Qui sait ? Peut-être qu'un jour je compterai parmi ses amis, comme Ludivine, tenta le jeune homme, à l'affût d'une réaction de son interlocutrice.

— Tu connaissais Ludivine aussi ? s'étonna-t-elle.

— Non. Enfin, je la croisais à la fac. Et toi ?

— On était comme des sœurs toutes les trois.

— Qu'est-ce qui lui est arrivé exactement ?

— Elle s'est donnée la mort.

— Pourquoi ?

— Son tour était venu.

— Vingt ans, c'est jeune pour mourir.

— Question de point de vue. Si ça peut te soulager, elle avait attendu déjà trop longtemps. Elle était heureuse de partir.

— Je ne sais pas si on peut se sentir heureux lorsqu'on se suicide. Comment a-t-elle fait ?

— T'es drôlement curieux. Pourquoi tu poses toutes ces questions ?

— Parce que je ne voulais pas en parler avec Annabelle. Elles étaient toujours ensemble à la fac.

— On n'a pas peur de parler de ça.

— J'ai aussi entendu dire qu'il s'agissait d'un accident.


La porte de la pièce s'entrouvrit. Annabelle passa la tête par l'embrasure. Voyant que Marc était là, elle pénétra et vint le rejoindre.


— C'est presque fini, informa le tatoueur.


Annabelle admira les dernières touches apportées à la rose de Marlène. Marc voulut l'enlacer, mais elle écarta ses bras.


— Fais attention au pansement. Il ne faut pas le toucher pendant plusieurs heures.


Le tatoueur libéra Marlène après lui avoir appliqué la crème cicatrisante et recouvert de gaze la peau meurtrie. Le trio quitta le salon et se mit en marche vers l'immeuble des filles. Elles avaient convenu de repasser à leur appartement pour se préparer en vue de la soirée. Durant leur marche,Marlène essaya de convaincre son amie de se débarrasser du jeune homme ; elle ne souhaitait pas l'avoir dans les pattes durant le weekend.


— Il n'a pas arrêté de me poser des questions sur Ludivine tout à l'heure, informa Marlène, méfiante. Il n'a rien à faire avec nous. Surtout pas cette nuit !

— Il se passe quoi cette nuit ? interrogea le garçon.

— Je pense au contraire que s'il ne fuit pas après ce qu'il verra ce soir, c'est qu'il aura mérité de rester avec nous.

— Dites, les filles, ça vous dirait de me tenir au courant ?

— Oh, pitié, Anna ! Regarde-le : il supportera pas. C'est qu'un gamin qui ne connaît rien à la vie.

— On pourrait lui apprendre...

— Ne me dis pas que tu comptes t'enticher de lui ? T'es en train de tomber amoureuse ou quoi ? T'as oublié notre promesse ?

—T'es folle ou quoi, Marlène ? Bien sûr que je n'oublie pas. Mais on n'a jamais dit qu'on devait se priver d'un peu d'affection.

— Tu me dégoûtes, parfois !

—De quoi vous parlez, à la fin ? Je vous entends, hein ! Je suis toujours là...


Annabelle s'arrêta et posa ses bras tendus sur les épaules de sa colocataire


— Peut-être que j'ai besoin de ça après tout ? Pour continuer à faire semblant d'exister.


Marlène soutint le regard de son amie en silence. Résignée, elle accepta l'explication.


— Tant que ça ne remet pas en question notre plan, soupira la fille aux cheveux rouges. En tout cas, il ne peut pas venir fringué comme ça. Il va se faire bouffer sinon.


Annabelle jeta un regard appréciateur à la tenue de Marc et fit une moue dubitative.


— T'as raison. Il vaut mieux l'assombrir un peu.

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