Les Fleurs du Mal

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Les Fleurs du Mal était un bar entièrement dévolu à la clientèle gothique. L'intérieur rappela à Marc les décors de films de vampires : pierres et poutres apparentes, meubles de bois sculptés, candélabres et velours rouge sur les banquettes. Sous la surface vernie de chaque table étaient peintes des planches de ouija. Le patron accueillit Annabelle chaleureusement, mais n'eut pas un regard pour le jeune homme qui l'accompagnait. Vers le fond du local, installé dans un immense fauteuil, un homme vêtu de noir lisait à la lueur de bougies ; Annabelle hocha la tête à son encontre. Plus loin, un jeune couple se bécotait à une table, près d'une bibliothèque où trônaient statuettes macabres et livres de magie. En fond sonore, Marc crut reconnaître un classique du rock métal.


L'expression d'Annabelle changea du tout au tout dès qu'elle se laissa tomber sur l'une des banquettes, comme libérée d'un poids, ou libre d'être elle-même et de baigner dans cet environnement.Elle commanda deux bières rousses au patron qui toisait Marc depuis son comptoir. Le jeune homme observa la salle dans laquelle régnait une pénombre étudiée ; d'épaisses tentures filtraient la lumière du jour, offrant une ambiance tamisée à tout le pub.


Annabelle s'avachit et posa sa tête sur son genou replié. L'éclat d'une chandelle luisait sur le bout métallique de sa botte posée au bord de la table. Assis en face d'elle, Marc pouvait voir la jupe glisser d'un millimètre à chaque seconde. Annabelle déboutonna son chemisier puis se débarrassa du vêtement avant de le ranger dans son sac. L'entrelacs de lacets et de dentelles du bustier émerveilla le jeune homme ; il caressa du regard les épaules fines de l'étudiante, ses bras délicats et les pétales de la rose rouge tatouée qui émergeait de son corsage.


Le patron vint déposer les consommations servies dans d'imposantes coupes de verre et d'étain.


— C'est... très étrange comme endroit, hésita Marc.

— Ouais, ça change, lui répondit Annabelle en sirotant sa bière.

— Ça fait longtemps que tu es gothique ?

— Depuis le collège.

— En tout cas, cette tenue te va très bien.

— Merci.


Annabelle se redressa et se pencha au-dessus de la table. Elle se positionna de telle manière à attirer le regard du garçon vers ses seins. Elle le scruta intensément, le mettant au défi de baisser les yeux.Marc, de plus en plus intimidé, se concentra sur la conversation et lui parla de sa propre enfance. Annabelle feignait de ne pas l'écouter et glissait ses ongles sur les symboles du ouija, perdue dans ses pensées.


Marc,sur le point d'abandonner ses efforts pour entretenir la discussion,décida de finir son verre et de rentrer chez lui avant la tombée de la nuit.


— Tu comptes vampiriser ce pauvre garçon, Annalune ?


Marc sursauta ; un homme sans âge se tenait debout près de leur table. Il ne reconnut pas immédiatement le client aperçu plus tôt un livre à la main.


— Je ne sais pas encore, répondit Annabelle à l'inconnu. Il a l'air un peu coincé.

— C'est le moins qu'on puisse dire, plaisanta l'homme en détaillant la tenue de Marc.

— Et d'ailleurs, en quoi ça te concerne ? interrogea la brune. T'es jaloux ?

— Pas vraiment. Je préfère les garçons plus... « étoffés »

— Vous avez des choses à vous dire on dirait, soupira Marc qui voulait profiter de cette interruption pour quitter le pub. Je vais vous laisser tous les deux. Bonsoir.

— Reste ! lui intima Annabelle. Tu peux nous laisser s'il te plaît, Scipion ?


L'homme sourit d'un air lubrique à la jeune fille puis s'éclipsa en direction du comptoir où l'attendait le barman.


— Ne fais pas attention à lui, déclara Annabelle. Il n'est pas habitué à voir des gens comme toi.

— Comment ça « comme moi » ?

— Laisse tomber.

— Il t'a appelé « Annalune » !

— C'est un pseudo. Il y a certaines coutumes dans le clan. Tu apprendras. Peut-être.

— Je ne suis pas sûr de vouloir approfondir la question. Je devrais partir, il est tard déjà.

— Reste. S'il te plaît.


Pour la première fois de la soirée, Annabelle eut un geste amical envers le garçon. Marc regarda la main gantée que la jeune fille venait de poser sur son bras pour le retenir.


— J'ai pas envie de rester seule.


Elle parut sincère et son regard trahit une certaine détresse. Le garçon, troublé, se rassit. Annabelle sourit et lui demanda de ne pas bouger pendant qu'elle allait chercher une bouteille au bar.


Marc la suivit des yeux. Son déhanché balançait la jupe au rythme de ses pas élancés. Il hésitait encore à rester, mais quelle autre chance aurait-il de coucher avec une créature aussi fascinante ?Pourquoi fuir si près du but ?


Annabelle revint et déposa deux petits verres et une flasque de cristal emplie d'un liquide noir. Elle versa la liqueur dans les shooters et en offrit un à Marc.


— Cul sec !

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