Annabelle

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— Salut ! entama-t-il.

— Enfin tu te décides !

— Hein ? balbutia-t-il.

— Je me demandais si  tu réussirais un jour à m'adresser la parole.

— Je... Pardon ?

— T'es mignon ! plaisanta-t-elle dans un sourire mordant.

— Excuse-moi de t'aborder comme ça. C'est juste que je me demandais si...

— Si ?

—Tu voudrais pas aller prendre un verre ? Je sais pas... demain après les cours par exemple ?

— Non, désolée.

—Oh ! fit le jeune homme déçu. Pardonne-moi, je voulais pas t'embêter. Je te laisse tranquille.

—Non ! Je veux juste dire que demain après-midi j'ai quelque chose de prévu. Mais si tu veux, on peut passer à la cafétéria dès maintenant.

— Là, tout de suite ? bredouilla Marc.

— C'est ce que j'ai dit.

— D'accord !


Ils traversèrent le campus jusqu'à la cafétéria universitaire. Il demeura muet sur le chemin tandis que la fille consultait un message sur son téléphone.

Arrivés dans le réfectoire, ils s'installèrent après avoir acheté des sodas au comptoir.


—  Enchantée, je m'appelle Annabelle, fit la jeune fille, agacée par le mutisme de son camarade.

— C'est un joli prénom. Moi, c'est Marc.

— Pas très original, commenta-t-elle.

— Désolé...

— Arrête de t'excuser sans arrêt pour rien !

— Pardon ! C'est juste que j'ai pas l'habitude de...

— De draguer des étudiantes de ton âge ?

— En quelque sorte. Quoique je sais pas si « draguer » est le mot juste.

— Allez, c'est bon, dit Annabelle en lui tapotant la main. J'ai bien remarqué que tu me matais depuis le début de l'année.

— C'est parce que je te trouve très jolie à regarder.

— T'es du genre petit voyeur timide ?

— Non ! s'exclama Marc, sur la défensive.

— Détends-toi je plaisantais, soupira-t-elle.


Marc se calma peu à peu. Ils poursuivirent leur conversation en passant en revue quelques platitudes sur la vie étudiante et sur leurs parcours respectifs. Annabelle avait, elle aussi, vingt-et-un ans et était revenue dans sa ville natale pour suivre le cursus de droit. Marc avait du mal à cerner la personnalité de son interlocutrice. Elle ne souriait presque pas et lui assénait parfois quelques remarques sèches. Toutefois elle ne semblait pas encore ennuyée par sa présence ou ses questions.


—  Écoute, Marc, le coupa-t-elle alors qu'il lui exposait sa passion pour l'ornithologie, c'est un peu morne ici. T'as pas envie de bouger ailleurs ?

— Pourquoi pas. Tu voudrais aller où ?

— Je connais un bar sympa en ville. J'avais l'habitude d'y passer avec Ludivine.

— Ludivine ? Oh... ta copine qui est...

— Morte ! lâcha la jeune fille, cassante.

— J'ai vu l'annonce sur le panneau d'affichage du hall, expliqua Marc.

— La photo était mal choisie je trouve. Une idée de ses parents, pesta Annabelle.

— Tu la connaissais depuis longtemps ?


Annabelle ne répondit pas. Elle se leva et prit son sac pour quitter les lieux. Marc la suivit, docile et intrigué. Elle le guida à travers des quartiers inconnus de la ville. Ils prirent le bus et continuèrent à pied. Marc craignait d'être incapable de se souvenir de la route jusqu'à la cité universitaire où il logeait.En chemin, Annabelle lui raconta son amitié avec Ludivine. Elles avaient passé leur adolescence dans le même lycée, puis chacune avait dû déménager et s'éloigner de la région. Elles s'étaient retrouvées plusieurs années plus tard sur les bancs de la fac. Marc ne connaissait pas les circonstances de la mort de Ludivine et il n'osa pas aborder le sujet.

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