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Pas de bac




Pas de bac






Pas de bac





Vous ne passerez pas le bac






Voilà, nous ne passerons pas le bac. Nous aurons le bac au contrôle continu.
C'est chouette hein ?

Non, pas vraiment.

Ça fait 6 mois qu'on nous répète "attention, pour le bac, il faudra faire ça", "préparez-vous, pour le bac, ce sera comme ça", "ça, ça tombera au bac"

Et puis rien. Le blanc. Le vide. L'absence de but.

Pourquoi je me casse le cul à apprendre des trucs que je ne comprends pas, que je déteste, qui ne me serviront pas ? Parce que je vais peut être tomber dessus au bac.

"Boooooooo la feignasse ! Elle marche au bâton et à la carotte !"

Ouais, je marche comme ça. Je ne suis pas une bosseuse, je déteste travailler, plus on m'en demande et moins j'en fais. Je me le suis caché trop longtemps, mais c'est comme ça. Je me force, mais je n'aime pas ça et dès que quelque chose de plus intéressant croise mon chemin, je me détourne.

De plus, l'absence me tue. Ma soeur bosse tout le temps, je l'admire, elle m'impressionne, je me sens comme une merde quand elle passe d'une matière à l'autre. Moi aussi, j'ai du travail. Ça me donne la gerbe d'être aussi... merdique comme personne.

Mes parents, je veux pas passer du temps avec eux, je les aime, mais je les aime plus qu'ils ne m'aiment et ça me fait mal. Je ne le montre pas mais ça me brise parce que même moi, si j'étais eux, je préférerais ma soeur. Je ne peux pas leur en vouloir parce que je ne mérite pas mieux que ce que j'ai.

Mes amis me manquent. Je me sens bien avec eux, je me sens vraie. Je fais les choses comme j'ai envie de les faire et ça va à tout le monde, je craque et on me soutiens, j'aide et je me sens utile, j'ai ma place.

On m'a arrachée de ma place, je veux retourner au lycée. Je veux retourner là-bas parce que là-bas, je me sens bien, je me sens à ma place. Je veux y retourner parce que j'y ai découvert des gens qui sont rentrés si vite dans mon coeur que je n'ai pas eu le temps de me refermée. J'ai l'impression qu'on m'arrache les entrailles.

La nuit, je rêve de plus en plus souvent d'eux, et puis je compte mes doigts. Je compte mes doigts parce que, quand on rêve, on a toujours des doigts en trop. Je les compte, j'en ai trop, alors je m'arrache les mains, je les arrache et je pleure de rage jusqu'à mon réveil.

Je hais cette situation.

Je soutiens les victimes, je suis horrifiée du nombre de victimes, des conditions des soignants.

Il se passe trop de chose autour et à l'intérieur de moi.

Je veux des choses que je ne mérites pas, parce que je suis trop bête, trop fénéante, trop couarde pour les avoir.

C'est chaque jour plus dur de me lever. La seule chose qui me tire du lit, c'est le ras-le-bol des remarques de ma mère "c'est à cette heure-ci que tu te lève ?".

Je tiendrais le temps qu'il faudra mais on ne me rendra jamais ce qu'on m'a pris.

Louise
Noan
Saul
Louane
Félix
Axel
Constance
Julotte
Clément

Vous me manquez. Cette année, nous étions ensemble du lundi soir au vendredi matin. L'année prochaine, nous ne nous verrons plus

Ça, ça me tue

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