Vous avez déjà ressenti ça ? L'impression que certains mots vous touchent plus que d'autres. Bien sûr, il y a des mots qu'on trouve bons, qui nous font réfléchir mais je parle ici de mots justes, de mots qui, quand ils sont prononcés, pour vous ou pour d'autres, résonnent en vous en un lieu que vous ne sauriez situer. Un endroit quelque part entre la gorge et les omoplates, ou peut être plus bas, dans le ventre. Peut-être est-ce cela que l'on appelle "l'âme".
 
  Certains mots donc, ferait résonner des âmes. Certains mots dit par certaines personnes feraient vibrer cette membrane invisible et presque intangible la plupart du temps. Alors, c'est le drame, c'est les flots, l'effondrement. C'est comme si l'être se remplissait d'une eau venue de la source intarissable sans cesse nourrie de mots. Une eau qui prend de plus en plus de place et qui suinte par les fissures mal jointées de la carapace si durement assemblée. Et quand l'eau arrive à hauteur des yeux, la chute est silencieuse.
 
  L'eau innonde les joues et toujours, toujours elle sort, sans moyen de l'arrêter. L'âme semble produire, sous l'effet d'une formule imprimée en nous depuis toujours, une quantité incroyable de ce liquide salé qui irrite, qui ronge mais qui, dans le même temps, abreuve et soigne les failles profondes. Ce liquide qui démaquille de ce qu'on veux montrer pour ne laisser que ce que l'on est. Alors, quand il n'y a plus d'endroit pour ce cacher, que l'on reste là, honteux de se trouver à découvert, de révéler aux personnes qui pensaient nous connaître une nouvelle part de vérité, on est faible, on est nu, on a déçu, on a failli, on ne paraît plus, on est simplement.
 
  Ses mots, réglés sur la fréquence de notre âme, ils fatiguent, ils usent, ils donnent envie d'abandonner, de tout abandonner et d'aller dormir, loin et longtemps. Loin des gens qui disent, loin des gens qui voient, loin des gens qui réalisent qu'ils ne vous connaissaient pas plus que ça, assez longtemps pour guérir, pour ne plus remplir les failles avec du faux et enfin les laisser cicatriser correctement. Car le monde ne nous laisse pas le temps de cicatriser,et nous ne laissons pas le temps de cicatriser au monde, nous ne nous laissons pas le temps de cicatriser.
 
  Les cicatrices, ça raconte une histoire, une chose qu'on ne veut pas ou plus raconter, qui nous a trop forcé à nous justifier. Ne plus jamais, plus jamais avoir à justifier nos cicatrices, car elle n'appartienne qu'à nous, ne plus jamais juger celles des autres, seulement les panser, par un simple sourire ou un soutien, par n'importe quel moyen, sans jamais rien attendre en retour que l'espoir d'une vie sauvée.

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Je vous l'accorde, ce n'est pas de la grande littérature, mais parfois, ce genre de réflexion prend trop de place dans ma tête, alors je les écrits pour y voir clair

Soyez indulgents