Assis dans son salon sur un tapis vert clair, comme un fakir, Stephen s'entraînait à contrôler ses pouvoirs. Il essaya de petits mouvements de cercle avec les paumes de la main ; il ne quittait pas des yeux sa trajectoire. Il se concentrer afin de canaliser son énergie et ses pouvoirs. Un petit rayon de lumière bleue, puis un autre plus grand, jaillirent de la paume de la main de Stephen. Les rayon tournèrent avec une forme de spirales dans l'air. La lumière colorée mais discrète ne pouvait pas être vue de l'extérieur, car le super-héros avait fermé ses volets afin de ne pas être démasqué. Après quelques minutes d'entraînement, il se leva, se dirigea vers la porte d'entrée qui contenait un porte-manteau.
La porte fermée, son manteau enfilé, il commença sa route dans la ville américaine. La matinée s'était déroulée normalement, et aujourd'hui, Stephen souhaitait préparer quelques affaires pour sa rencontre avec Raya. Il vérifiait fréquemment sa boîte e-mail, heureux d'attendre les prochaines nouvelles pour organiser son voyage.

« Raya, nous nous retrouverons bientôt, je te le promets », murmura-t-il, comme s'il voulait communiquer par télépathie.

Stephen sortit se promener dans les rues de New York. Mais sa balade avait un but différent de ses autres excursions. D'habitude, il vérifiait la présence des esprits ou des monstres qui déambulaient de manière invisible aux côtés des habitants... Ses pouvoirs lui permettaient de sentir les mauvais esprits, capable de changer l'équilibre des humains... ce n'était ni une tâche facile, ni une mission rapide. Bien souvent, il avait réussi par ses pouvoirs et par plusieurs missions, à ramener l'équilibre dans la ville. Sans que les autres humains ne le sachent, car l'identité et les pouvoirs de Dr Strange devaient rester secrets (chaque super-héros ne devait en aucun cas montrer ses pouvoirs en public, sauf en cas d'extrême urgence) !

Le magicien mystique souhaitait, avant son départ, trouver un cadeau de bienvenue. Pour cela, il avait contacté à nouveau l'orphelinat Dharma House, afin de connaître plus précisément les goûts de Raya. Elle aimait les couleurs vives (en tant que dessinatrice, les couleurs étaient pour elle une vraie passion) ; et son animal préféré était la panthère des neiges. Donc Stephen... se mit à la recherche d'une peluche de panthère des neiges ! Pour cela, il se dirigea vers une boutique de jouets, proche de son quartier. Cette idée l'amusait beaucoup, car avant, il n'était jamais allé dans ce genre de boutique.

Durant sa route, les maisons aux briques colorées se succédaient, certain couples se promenaient, des enfants jouaient dans un parc à quelques mètres de là. Sur des bancs, il remarqua des touristes, qui s'asseyaient pour observer leur carte. Les oiseaux, habitants sur les toits et dans les arbres, se posaient parfois au sol, avant de repartir.

Il arriva devant une petite boutique aux briques rouges. Lorsqu'il entra dans le magasin, la clochette de la porte d'entrée se mit à tinter. Stephen avait découvert une boutique locale de peluches en tous genres, une petite fille et une jeune femme, brune, habillée d'une robe bleue, accueilla au comptoir :

« Bienvenue ! Que puis-je faire pour vous ? »

Stephen, un peu , répondit avec calme et en souriant, en s'avançât vers le comptoir :
« Bonjour, je viens ici pour la première fois. Je me demandais si vous aviez un jouet en forme de panthère des neiges... »

Avec enthousiasme, « Bien sûr ! Vous pouvez en trouver au rayon des panthères, tigres. Des jouets de taille différente y sont installés aux comptoirs. Venez, je vous indique où est le rayon ».

« Je voudrais offrir ce jouet à... » Stephen hésita à expliquer la suite de son histoire. Il reprit son souffle en marchant, pour reformuler sa phrase.

Patiemment, tout en marchant vers le rayon, la jeune femme l'écouta attentivement, en souriant. Elle attendait la suite de l'histoire d'un air poli. Des étagères de couleur beige, à trois niveaux, étaient éparpillées dans la grande salle. Un escalier se trouvait au centre, cela devait sûrement être un accès à la réserve. Les murs étaient blancs, lumineux, et les étagères étaient parsemées de petites guirlandes colorées, un peu comme dans un par d'attraction.

« Excusez-moi, je suis un peu intimidé car j'ai du mal à réaliser que je vais devenir papa. Il y a quelques temps, j'ai contacté un orphelinat, ma candidature d'adoption a été retenue... Et la petite fille qui habitera chez moi a précisé que son animal favori était la panthère des neiges ! J'avais envie de la gâter pour notre première rencontre... J'ai appris la nouvelle hier et je suis, comme on pourrait dire... Sur un petit nuage !  » dit-il heureux, et un peu intimidé.

La jeune femme acquiesca et lui montra le rayon.
« Félicitations ! Je comprends votre réaction, moi-même je suis maman, et voici ma fille Sarah », dit-elle en indiquant du regard la fille près du comptoir, qui était en train de lire un magazine. Je suis sûre que votre enfant sera très heureuse de vous rencontrer. Est-ce que cette jeune fille habite à New York ? »

« Non, elle vit au Népal, en Asie, dans un orphelinat à Katmandou. Je voulais retourner dans cette ville où j'ai passé une partie de ma vie là-bas. Et je voulais lui offrir un cadeau de bienvenue. Je suis en train de finir les préparatifs de mon voyage. »

« Votre voyage ressemble à une quête comme dans les livres d'enfants. Vous retournez dans un territoire où vous avez appris pour écrire un autre chapitre de votre vie. »

Stephen resta silencieux quelques secondes ; la jeune femme avait parlé... de la même manière que l'Ancienne. Bien qu'elle ait les cheveux longs bruns, et une robe à la place d'un kimono... La ressemblance était troublante.

Elle continua : « J'espère que votre voyage se passera bien ! Je pense qu'elle sera fière de savoir que son père aura traversé le bout du monde pour rencontrer son prochain enfant. »