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Les billets aller retour achetés, rangés précieusement dans le porte-feuille de Stephen, étaient sur la table à manger. Il descendit les escaliers, avec sa valise à roulette, en pressant le pas. Parmi ses bagages, il y avait bien sûr le jouet de bienvenue destiné à Raya. Il n'était pas question d'arriver tard à l'aéroport ! Stephen s'était préparé tôt ce matin, et s'était vêtu d'une chemise verte, d'un pantalon kaki et des chaussures à crampons. Katmandou était un terrain sauvage, très montagneux ; le climat était bien différent que celui des métropoles américaines. Il vérifia que la clé de sa maison, était aussi rangée dans sa veste.

Les préparatifs étaient terminés. Ses grimoires, ses livres reliés de couleur rouge et jaune, rangés par domaine, reposaient sur chaque étagère du bureau. Sa valise posée près de la cuisine, il remonta et vérifia que ses livres étaient tous fermés : ce n'était pas le moment de laisser s'échapper des monstres ou des formes dangereuses dans sa maison !

Les rideaux furent fermés, afin de ne pas attirer l'attention des voisins. Stephen, non seulement à cause de ses pouvoirs magiques, mais aussi par son caractère, souhaitait préserver son chez soi. Ca avait toujours été une petite manie chez lui, son ancienne petite amie, Christine, l'avait souvent taquiné là-dessus. Il ne souhaitait pas attirer l'attention sur sa vie privée. Avant de connaître quelqu'un, il veillait beaucoup à la sauvegarde de son jardin secret. Depuis quelques années, même s'il était devenu une personne moins réservée, il continuait de garder certains secrets pour lui. Il préférait aider ceux dans le besoin, mais rester dans l'ombre (il agissait surtout ainsi lorsqu'il devait utiliser ses pouvoirs et autres capacités). En tant que super-héros, révéler sa double vie au public était l'équivalent d'une malédiction, d'une catastrophe. Car la plupart des humains seraient devenus inquiets, effrayés, ou fous suite à cette nouvelle.

Le taxi, chargé d'emmener Stephen à l'aéroport international de de La Guardia, arriva une minute plus tard. Un bruit de sonnette se déclencha, Stephen ouvrit en quelques secondes. Un jeune homme roux aux cheveux mi longs, vêtu d'une casquette, d'un grand blouson assorti à son pantalon et ses chaussures, lui sourit. De la même taille que Stephen, il lui empoigna la main, comme un collègue de travail, avec vivacité.

« Bonjour. Monsieur Strange, est-ce bien vous ? »

« Bonjour, oui. Merci d'être arrivé. »

« Je m'appelle Caiden (prononcer Kaydénn). Ce prénom est peu connu ici car j'ai des origines irlandaises. Mes grands-parents viennent d'Irlande, mais je suis parti vivre à New York avec mes parents. Désormais, j'habite dans un appartement, à quelques quartiers près de chez eux. »

« Ravi de vous rencontrer Caiden » dit-il en souriant.

« Avez-vous fini vos préparatifs ? »

« Oui, j'ai fini mes tâches prévues avant mon voyage. Nous pourrons partir. Ne vous inquiétez pas, mes bagages sont prêts ! » dit-il en désignant sa grande valise à roulette, à côté de lui.

« Je vais ranger votre valise dans le coffre, vous pouvez entrer sur une des places pour passager. » dit l'homme en tirant le grand objet vers le perron, d'un air dynamique.

« Le voyage durera environ vingt-deux minutes, en fonction du . Mais nous sommes en avance, nous ne louperons pas votre vol, rassurez-vous monsieur. »

« Merci d'être arrivé. J'espère que vous avez fait une bonne route dans la ville. »

« Oh oui ! Mon métier de chauffeur taxi me plaît beaucoup. Certains disent que c'est une phrase cliché, que nous, conducteurs, pourrions avoir d'autres métiers. Mais la voiture est pour moi un moyen de faire des rencontres, de voyager. J'aime comprendre les histoires, les buts de mes voyageurs. »

Stephen haussa le sourcil et eu un petit sourire en coin. Il était amusé par la fantaisie de ce jeune conducteur.

La valise rangée, il entendit un bruit de coffre. Stephen s'installa dans la banquette arrière. Caiden tourna la clé lié au volant, la voiture démarra... Et le voyage commença !

« Alors, pourquoi avoir décidé d'aller à Katmandou ? Voulez-vous juste visiter cette région d'Asie ? » demanda Caiden, curieux et enjoué.

Stephen eut un sourire en coin. Comme lorsqu'il avait rencontré la vendeuse de jouet, il raconta son histoire : « Récemment, j'ai contacté un orphelinat, ma candidature d'adoption a été retenue. Je vais devenir le père d'une petite fille qui habitera chez moi, à Greenwich Village. Je suis impatient, je me suis beaucoup préparé pour notre première rencontre... J'espère que je serai à la hauteur, je suis heureux et fier de pouvoir réaliser ce projet ! » s'exclama-il heureux, en regardant Caiden dans le rétroviseur.

Le conducteur acquiesca et regarda la route.
« Très beau projet ! Je comprends ce genre d'inquiétude, le fait de fonder famille est toujours une grande étape. Ma mère aime souvent me raconter le jour où je suis né. Mes grands-parents aussi, quand nous nous contactons par caméra, nous aimons beaucoup échanger des souvenirs de famille. Chaque Noël, nous retournons en Irlande, le temps des festivités. ».

« Je me rends donc dans un orphelinat dans la capitale népalaise ».

« Comment s'appelle votre future fille, si j'ose dire ? » continua Caiden.

« Elle s'appelle Raya. Nous avons chacun attendu dans nos pays respectifs, j'ai donc hâte d'arriver en Asie. C'est aussi un peu surréaliste, car j'ai beaucoup attendu.

« Les moments en famille sont de véritables aventures, vous verrez. Je ne connais pas votre fille, mais je vous souhaite du bonheur. »

« Merci. Et que fait votre famille ? »

« Mon père Jack est vendeur dans un magasin d'informatique... Ma mère Roisin est enseignante dans un collège. Après avoir obtenu mon diplôme à la fin de mes années au lycée, j'ai fait des études de commerce. Mais pour le moment, comme je vouss l'ai dit, mon travail de chauffeur taxi me convient très bien ! Je redécouvre la ville, voit comment New York change au fil des saisons. »

« Je vois. Et vos grands-parents sont-ils seuls en Irlande ? »

« Non, mes cousins habitent près de chez eux. L'un d'entre eux est venu me rendre visite, l'année dernière. C'était la première fois qu'il découvrait cette vile. »

***

Le taxi se garait devant le hall de l'aéroport. Les bagages enlevés du coffre, Stephen remercia chaleureusement Caiden.

« Je vous souhaite un bon voyage ! »

« Merci pour votre aide. Bonne continuation à vous aussi également ! »

Stephen, sa grande valise à roulette à la main, ouvrit la porte et marcha. Les murs blancs, puis des vitres transparentes se trouvaient de chaque côté. Une grande foule allait et venait, les files en direction de la caisse d'enregistrement progressaient. Il jeta un coup d'œil à sa montre, en souriant. Les vitres transparentes permettaient d'observer les aller retours des avions, cette scène ressemblait à un étrange ballet. Plus la journée s'écoulait, plus il devenait impatient d'embarquer.

Il continuait de marcher vite, comme si ce pas était une habitude.

*****

Après avoir traversé les sas de sécurité, Stephen entendit une voix au plafond :
« Les voyageurs en direction de l'avion pour Katmandou sont priées de se rendre à la rampe d'accès. Merci de votre compréhension. »

« Raya, nous approchons du but » murmura Stephen, comme pour se rassurer lui-même.

La foule s'avança, et fut accueilli par une hôtesse, coiffée d'un chignon brun. Elle guida chaque familles et couples vers le sas. Les bagages, quant à eux, avaient tous été enregistrés ; ils se situaient dans la soute prévue. L'avion, grand et spacieux, aux murs blancs, n'allait pas tarder à décoller ! Les passagers s'installaient. Stephen choisit le fauteuil près du hublot. 16h40 attendaient les familles. Il y avait autant intérêt à être patient. L'arrivée en Asie centrale depuis New York allait prendre un certain temps...