Règle N°1

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   « La seule chose que je sais, c'est que je ne sais rien. » – Socrate  

Ne jamais vivre avec un colocataire

Enfin, j'étais arrivée. J'avais attendu plus de quatre heures dans la gare à cause d'un éventuel sac qui aurait pu contenir une bombe. Super...

Après ses quatre heures d'attente en gare, j'étais enfin là. Devant cette de maison dite démodée, d'après la mère de mon colocataire. Ma mère ne voulait pas comprendre qu'il ne voulait pas parler. Je m'aventurai donc à travers les sacs poubelles qui pullulaient sur la moquette puis trouvai enfin une porte avec une pancarte collée préalablement dessus, annonçant ma chambre et précisant qu'il n'avait rien touché dedans. Je m'y glissai et découvris un lit simple tout blanc et une table de nuit. Je m'assis sur mon lit et écrivis quelques choses à faire dans le futur : « Ranger complètement chaque pièce de cette maison », « Acheter des meubles » et « Rendre le sourire à cet homme et le supplier d'arrêter de grogner ». Car tout à l'heure, quand j'avais essayé de lui parler, il était resté bloqué sur le chien enragé et ne m'avait répondu que par des grognements de plus en forts à mesure que je lui posais des questions. Je détaillais une dernière fois cette chambre digne d'un hôpital avec ses murs blancs comme l'ameublement inexistant puis m'allongeai dans ces couvertures et m'endormis dans cette chambre sans vie. Bon, maintenant, dodo. Bonne nuit.

La nuit se passa alors sans encombre. Je me levai à cinq heures du matin pour pouvoir ranger et nettoyer de fond en comble la cuisine et préparer un petit déjeuner digne de ma réputation qui avait commencé l'année de mon dix-neuvième anniversaire, et où j'avais été parfaitement déçue par des pâtissiers. Je vous raconte l'histoire. Nous étions lundi, et le lundi, tous les meilleurs pâtissiers étaient fermés, alors j'avais voulu tester celui du quartiers. Mauvaise idée.

J'étais tombée sur une horreur. Je ne pouvais tout simplement pas manger cela, c'était une infection. Il y a vraiment des pâtissiers qui devraient avoir honte d'afficher le mot « pâtissier » sur leur devanture. Ce fut une totale déception. La pâte de la tarte était molle, la crème bien trop acide et les fruits avaient une fraîcheur vraiment douteuse. Mais malheureusement, je n'avais pas le temps de faire un gâteau. Alors, je m'étais ravisée et avais opté pour le pâtissier de la ville d'à coté, qui lui avait une bonne réputation. J'avais commandé donc un bel entremet aux fruits rouges. Le gâteau paraissait délicieux avec toutes ses belles couleurs mais ce que j'avais vu m'avait mise dans une colère noire et fait promettre de ne plus aller chez un pâtissier. Dans ce gâteau, se tenait du moisi. Je peux vous dire qu'à la première bouché, j'avais tout recraché. Je vous rassure, je n'ai pas eu d'intoxication après, à par un dégoût de toute pâtisserie. Maintenant, je ne mangeais que ce qui était fait maison. Plus tard, j'avais revu des clients de ces pâtisserie et leur avait expliqué toute ma façon de penser en lettres complètes de leur fameuse
« pâtisserie meilleure de toute la ville ». Enfin, retour à la réalité, mon pain perdu était prêt, ainsi que mon lait de poule. Je disposai alors tout cela sur la table en rajoutant un pot de confiture trouvé dans les meubles – qui, eux, étaient étonnamment propres. Je finissais de tout mettre en place quand soudain j'entendis un cri provenant d'en dessous. Oui, en dessous. Je me demandai bien ce qu'il pouvait se passer, car les cris s'intensifiaient au fur et à mesure que je m'avançais dans le jardin. Je trouvai une espèce de porte menant certainement à une cave. Je l'ouvris et descendis les quelques escaliers qui me séparaient de la nouvelle porte.

Mon cœur battait de plus en plus vite... Les cris venaient de derrière cet obstacle. J'essuyai mes paumes contre mon jean, et ouvris enfin cette porte, effrayée. Ce que je vis me marquerait certainement à vie.

L'homme qui hier me grognait dessus à répétition était là, un martinet à la main, frappant à répétition cette femme dite morte. J'avais bien entendu qu'après sa rupture, elle avait soudainement disparu... Et là, ils me regardaient maintenant, car je n'avais pas pu n'empêcher de pousser un cri au moment où je les avais vus. Lui en sueur, elle en sang... Je pris quelques secondes pour détailler l'endroit. Il s'y tenaient des statues et statuettes du grand Antonio Canova. Et une autre, juste à coté du chien enragé, mais celle-ci n'était pas finie. Il y avait tous les instruments pour tailler la pierre juste à coté.

Mon colocataire dit dans un grognement purement agressif : « Elle ne voulait pas être ma muse ». Cet homme avait définitivement perdu la tête et était certainement un psychopathe.

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