Portrait d'une femme

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« Les grands esprits ont toujours fait face à de violentes oppositions de la part d'esprits médiocres. L'esprit médiocre est incapable de comprendre l'homme qui refuse de se plier aveuglément aux préjugés traditionnels et choisit plutôt d'exprimer ses opinions courageusement et honnêtement. » – Albert Einstein

Elle s'appelle Lylia et est née en France, le 1er novembre. Elle est d'origine russe et allemande. Elle a 20 ans, et est encore au lycée en Terminale.

On la charrie souvent pour cela « Russes et Allemands, ça a toujours été la grande guerre » disent les autres, ses camarades de classes.

Ils disent aussi que ses parents sont certainement toujours en train de se battre. Ils trouvent ça drôle.

Elle, moins, après tout c'est réel. Chaque jour quand elle rentre soir, ils sont là, en train de s'engueuler.

Mais malgré tout, elle ne dit rien.

Au lycée, dans les transports en commun, et même sur les réseaux sociaux, on se moque d'elle...

D'ailleurs, elle ne poste plus rien dessus.

Les gens l'insultent. Pour ses origines dites uniques, son visage et son corps aux teintes blafardes, sa peau parsemée de plaques rouges, pour ses boutons toujours là, pour ses lunettes, pour ses dents mal placées, pour ses cheveux détachés, jamais coiffés, pour son style démodé, pour ses vêtements venant de friperies ou d'associations, pour ses redoublements à répétition, pour le jour de son anniversaire, pour son franc-parler, pour son sourire rarement aperçu, pour sa vie. Tout simplement.

Mais, malgré tout ce chaos qui l'entoure dans son monde, malgré l'enfer qu'elle vit chaque jour...

Elle vit.

Elle va voir des enfants, des associations tous les samedis et dimanches, parfois même le mercredi quand elle est libre.

Elle lit des histoire à ces enfants en leur souriant, elle leur réalise les dessins de leurs choix, leur chante des chansons anciennes et actuelles pour connaître ce qui leur est caché, elle leur joue de la musique avec sa guitare, son violon ou encore son harmonica, leur apprend même, de temps à autre.

Elle leur enseigne aussi les choses de la vie, comme savoir parler d'autres langues, et parfois, elle les console de leurs examens quotidiens ou non, elle les fait rire en faisant le clown, elle leur parle de ce qui se passe en dehors de leurs chambres. Quelquefois aussi, elle leur emmène des petites gâteries comme des bonbons ou des chocolats, elle leur fête leurs anniversaires pour la plupart oubliés.

En fait, elle les aide à survivre dans ce cauchemar réel. Grâce à elle, ils retrouvent la joie de vivre et de se battre.

Ils reprennent confiance en eux et gardent espoir qu'un jour tout devienne un seul et unique rêve.

Tout les soirs aussi, elle aide. Dans une association, comme les Restos du cœur, en participant aux distributions des repas pour les personnes qui n'ont plus d'argent ou de domicile fixe. Elle discute avec eux et fait la même chose qu'avec ces enfants perdus ou inconnus.

Ces personnes ont trente ans, cinquante ans, soixante-dix ans. Il y a même des personnes très vieilles qui ont la centaine, voire plus. On voit mêmes des mères de famille qui viennent avec leurs nourrissons aussi, et parfois des pères avec leurs enfants, ou une jeune femme rejetée par sa famille.

Et malgré tous les malheurs qu'elle pouvait voir, elle souriait. Cette fille s'appelait Lylia et elle est morte.

Elle avait le SIDA. 

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