- Dans quelques années vous aurez tous vos petites vies bien rangées, vous aurez un mari ou une femme, des enfants un métier et des amis. Vous aurez eu votre bac, faits de longues études, obtenus pleins de diplômes. Bravo ! Félicitations ! C'est magnifique ! Mais ne vous êtes-vous jamais dit que la vie était peu-être autre chose ? Plus court, plus éphémère et bien plus sombre ? Un frisson. Voilà ce qu'est la vie. Une émotion passagère qui nous étreint de temps en temps. Ce frisson nous l'obtenons chacun de notre façon, en tuant pour certains, avec l'amour pour d'autres. Vous l'avez déjà eu ce frisson ? Non, bien sûr que non ! La société nous entraine à suivre les autres, comme de vulgaires moutons ! Pour se faire accepter par la société il faut suivre les règles, l'école, le collège, le lycée, le permis...être comme tout le monde. Pour être plus malléable, plus facile à manipuler ! Mais vous êtes de bon moutons vous ! Toujours à écouter les règles ! Et le cœur ?! Non, on nous entraîne à ne pas penser ! A se déconnecter de nos émotions ! Nous avons perdus les vraies valeurs de la vie ! »

Manon reprit son souffle et foudroya du regard l'assemblée d'étudiants.

« - Mais peut-être que vous vous en fichez, d'être manipulé contre votre volonté ! Ça vous arrange bien de ne rien avoir à décider ! Votre vie est déjà tout tracée ! Et si mal « malheur » vous avez l'audace de suivre vos rêves on ne vous accorde aucun crédit et on vous mets à la porte ! Vous vivez dans la rue, avec un croûton de pain pour seul repas ! Et pourquoi ? Dans ce monde l'argent est mal réparti ! Et si vous ne suivez pas cette société qui se proclame être une démocratie, on vous méprise et vous rejette. Vous vivez sans argent si vous ne l'adulez pas ! Car oui, c'est l'argent qui dirige le monde ! Il faut de l'argent pour manger ! Pour se nourrir ! Pour se faire plaisir ! C'est l'argent qui dirige le monde ! Et-ce que quelqu'un ici a déjà eu pitié des sans-abris ! Oui ? Levez la main dans l'assemblée ! »

Quelques main se levèrent.

« - Et vous croyez en être fier ? Ce n'est pas de la pitié qu'il faut avoir mais de l'admiration ! Eux ont eu le courage de croire en leur destin !