« - As-tu déjà réfléchi à la vie ? Je m'en doute. Et je sais aussi que tu as pensée à la mort, sinon tu ne serais pas là, en équilibre au dessus du vide sur le toit d'un immeuble de 23 étages. Bien sûr que tu y as déjà réfléchi. Tu t'es déjà demandée ce que ça ferait de lâcher cette rambarde. De tomber dans le vide. Mais au-delà de ça tu voyais la vie. Ce qu'elle était vraiment. Tu vois la peur et le doute. La souffrance et le désespoir. Ce sont tes vieilles amies. Mais tu sais, ce sont les miennes aussi. »

Manon s'assit au bord du toit, à côté d'Anne qui tenait la rambarde d'une main tremblante et dont les larmes venaient s'écraser sur la route en contrebas.

« - Je sais ce que ça fait d'avoir plus d'ombres que de lumières, de trouver la mort bien plus divertissantes que la vie. Moi aussi je me suis retrouvée à ta place. Et tu sais pourquoi je n'ai pas sautée ? »

Anne secoua la tête et prit difficilement une nouvelle inspiration.

« - Parce que j'ai réfléchie à quoi ça me servirait. De mourir. A rien, ce serait inutile. »

Anne me contredis du regard.

« - Non ce n'est pas inutile ! Si je meurs je ne souffrirais plus ! Je serais en paix. »

Manon eu un sourire triste.

« - Toi peut-être, mais as-tu pensé à ta soeur ? À tes parents ? A moi ? »

Anne grimaça.

« - Ma soeur et mes parents se fichent pas mal de moi ! »

Elle ne tenait la rambarde que d'une seule main à présent.

« - Non, ils ne sont peut-être pas très démonstratifs avec toi mais je peux t'assurer qu'ils t'aiment. »

Manon tendit la main en direction de son amie.

« - Viens avec moi Anne. Mourir ne te serviras à rien. Tes proches seraient dévastés. »

Anne hésita mais prit la main de Manon. Son amie lui sourit et l'a fit passer de l'autre côté de la barrière. Cela prendrait du temps mais Anne finirait par se reconstruire. Mais malheureusement, d'autres n'ont pas fait comme elle. Certains ont sautés. Et sont morts.