Comme prévu, Ronald a emporté avec lui le carnet orange d'Elga le jour de la proclamation.

Après avoir fièrement reçu son diplôme lui offrant un avenir, il a impatiemment attendu la fin de la cérémonie.

Lorsque celle-ci est venue, il a rapidement cherché Elga du regard et quand il l'a  trouvée, il s'en est timidement approché.
Il ne savait pas comment la conversation allait se passer et cela l'effrayait.

La jeune fille est venue vers lui sans qu'il ait à l'interpeller. C'était dommage car il se souvenait très bien de son prénom, lui.

Le regard turquoise de l'adolescente était posé dans celui un peu plus clair du jeune homme, comme si elle le défiait ou avait quelque chose à lui faire comprendre.

-Tiens, a-t-il maladroitement brisé le silence.

Elle a attrapé son carnet et l'a mis sous son bras. Ils n'avaient plus rien à se dire, en perspective, pourtant, aucun d'eux n'a bougé.

-C'est dommage, a à nouveau parlé Ronald.

-Qu'est-ce qui est dommage?, voulait savoir Elga.

-Si j'avais eu l'intelligence d'esprit de signer les tickets, tu saurais maintenant que Degas n'est pas du vingtième mais dix-neuvième siècle.

Un sourire radieux est apparu au milieu du visage d'Elga et pour une fois, elle semblait joyeuse.

Dix secondes se sont écoulées sans qu'aucun mouvement ne se produise.
Le sourire aux lèvres, les adolescents se sont observés avant de faire simultanément demi-tour.

Sans rancune.

FIN