Chapitre 8 - Alba

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— On se retrouve demain ? me demande Charline en sortant de la salle de notre cours sur l'histoire de la photo.

— Oui, et on mange ensemble demain midi ?

— Évidemment, j'ai dit à Théo et Léana de venir avec nous aussi.

— Cool ! lui dis-je en m'éloignant.

Je suis tellement soulagée de m'être entourée d'amis dès le premier jour, ils m'ont accueillie comme si ça faisait longtemps qu'on se connaissait, et c'est tout ce que j'aime.

— Allez, à demain ! s'écrie Charline en me faisant un signe de la main avant de se diriger vers le métro.

Je profite du fait d'avoir fini les cours tôt pour appeler mes parents. Valeria m'a rappelée deux fois qu'il fallait que je le fasse et je ne peux plus faire semblant désormais. Je sais que ma mère est en contact régulier avec elle. J'adore mes parents, mais j'avais besoin de ces quelques jours avant de leur parler. Après tout, c'est eux qui ont voulu à tout prix que je suive ces études. J'aurais très bien pu me lancer en tant que photographe professionnelle sans, mais soit.

La tonalité du téléphone sonne à plusieurs reprises avant que ma mère ne décroche :

— Hola Alba ! Comment ça va ? Attends, j'appelle ton père pour qu'il vienne, je mets en haut-parleur !

— Ça va bien, et vous ? OK.

J'entends ma mère marcher à travers le téléphone et je l'imagine bien en train de traverser toute la maison pour retrouver mon père dans son bureau.

— Bien. On est là, dit-elle en même temps que mon père me salue.

— Alors cette rentrée ? Raconte-nous tout ! Les cours sont bien ? Tu te débrouilles ?

— Oui, ça va, dis-je avec un peu d'entrain. Ça a l'air vraiment bien.

— Tant mieux, répond mon père. Et les professeurs, tu les trouves comment ?

— Je les ai pas encore tous vus, mais ça a l'air pas trop mal.

Je leur raconte alors la visite que j'ai eu le premier jour et les rassure sur l'emploi du temps suffisamment fourni que j'ai. Mon père se racle la gorge et je sens qu'il a quelque chose à me dire, même à distance.

— Oui papa ?

— Écoute ma puce, il faut que tu comprennes qu'on t'a envoyé là-bas parce que c'est ce que tu voulais.

— Ce que je voulais ? ne puis-je m'empêcher de ricaner.

— Oui, tu voulais devenir photographe, n'est-ce pas ? rajoute-t-il.

Je n'entends plus ma mère, si bien que je me demande si elle est toujours là ou si elle a laissé le combiné à mon père uniquement.

— Hum, oui évidemment, réponds-je sans savoir où il veut en venir.

— Bien. Alors je te donne ce semestre pour me prouver que tu peux réussir. Si pour je ne sais quelle raison, tu n'obtiens pas ce semestre, tu pourras rentrer à Madrid, et une place t'attendras toujours en droit.

— Co... Comment ? bégayé-je sans comprendre.

— J'ai assuré tes arrières, si tu n'y arrives pas, j'ai négocié avec Paolo une place dans sa fac à la rentrée.

Pourquoi a-t-il négocié une place pour des études que je ne veux pas faire ? Et par-dessus tout pourquoi me dit-il ça ?

— Ma puce, il faut que tu comprennes que c'est du sérieux. J'espère que tu le sais.

— Mais papa, tu sais que je veux devenir photographe... Et même si j'obtenais pas cette licence, je veux pas revenir dans une fac de droit ! m'exclamé-je avec un peu trop de véhémence.

— Alba, tu as intérêt à prendre ton avenir au sérieux.

Mais bien sûr que je le prends au sérieux ! crié-je au fond de moi.

— Ça n'a jamais été aussi sérieux, je sais ce que je veux faire, papa. Et j'y arriverai.

— Bien. C'est tout ce que je voulais entendre. Je veux m'assurer que tu ne l'oublies pas.

Ça risque pas avec ce genre d'avertissement !

— Je le sais, papa. Et je ne reviendrai pas à la fac de droit. Sérieux, dis-leur que j'en veux pas de leur place.

— T'en fais pas, ça reste ton filet de sécurité.

Raaah mais je n'en veux pas de son filet de sécurité !

— Je vois. Mais crois-moi, j'en aurais pas besoin.

— C'est tout ce que j'espère pour toi. Même si tu aurais fait une merveilleuse avocate, tu sais.

— Peut-être dans une autre vie, papa, lâché-je froidement.

Il a le don de m'énerver pour un rien, c'est à peine croyable qu'il insiste encore avec ces études de droit. Que ne comprend-il pas quand je lui dis que ce n'est pas fait pour moi ?

J'oriente la conversation pour prendre des nouvelles de mes grands-parents, mais son avertissement me revient sans cesse en tête et je n'ai qu'une envie : lui raccrocher au nez et le laisser tranquille avec ses idées toutes faites pour dicter mon avenir.

— Bien, nous allons sortir avec ta mère, je vais te laisser. N'oublie pas de nous donner des nouvelles ! Tu nous diras comment se passe tes cours, s'assure mon père.

— Oui, je vous raconterai ! Bonne soirée.

Mon ton est plus dur que je ne l'aurais voulu. J'en ai assez de devoir être la petite fille parfaite qu'il veut que je sois. Je déteste mal lui parler, parce qu'il reste mon père. Mais j'aimerais tellement qu'il comprenne que je peux faire mes propres choix, que je peux vivre ma propre vie. Il n'a pas arrêté de me bassiner avec le même sujet et je sais désormais que je vais devoir m'investir à cent pour cent dans cette école, sinon je ne suis pas certaine de réussir à échapper à cette maudite fac de droit. 

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