Chapitre 9 - Alba

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Vendredi 12 janvier

Notre prof référente nous a donné rendez-vous à dix heures en amphithéâtre pour nous présenter un projet qui va rythmer nos prochains mois. Je suis vraiment curieuse de savoir ce que ça va être. Je croise les doigts pour que ce soit quelque chose de concret pour pouvoir montrer ce que je sais faire. J'ai la pression de devoir réussir ce semestre et d'un coup je ressens le besoin de prouver à mon père que je peux le faire.

Mais ce matin, je me suis levée avec une drôle d'envie. Alors je pousse les portes du salon de coiffure et m'annonce :

— Bonjour, auriez-vous de la place pour une coupe, s'il vous plait ?

— Vous tombez bien, il n'y a pas encore beaucoup de monde, venez, entrez, m'accueille un jeune homme.

Je le suis à travers le salon et il m'indique un fauteuil où m'asseoir. Je suis face à mon reflet et l'espace de quelques secondes je doute sur ce que je vais faire, mais lorsque le coiffeur revient vers moi avec une grande blouse noire, je sais que je prends la bonne décision.

— Alors, qu'est-ce qu'on fait ? m'interroge le jeune homme derrière moi.

— J'aimerais couper juste ici, dis-je en positionnant mes doigts au niveau de mon menton.

Le coiffeur écarquille les yeux et ouvre la bouche pour faire mine d'être choqué :

— Vous voulez couper autant ? Vos cheveux sont magnifiques... Vous êtes sûre ?

Je hoche la tête positivement et pose les yeux sur une affiche où il y est écrit : « À vos mèches, coupez, donnez ! » en grosses lettres rouges.

Une idée me vient immédiatement en tête alors et j'en fais part au coiffeur qui s'exécute ensuite.

Je ressors du coiffeur le cœur léger, la tête moins lourde et heureuse d'avoir effectué ce changement, pour moi mais aussi pour aider les autres. En coupant quarante centimètres de mes cheveux, j'ai pu faire un beau don pour les femmes atteintes de cancer et par la même occasion repartir avec un beau carré et une nouvelle tête.

J'avais besoin de ce changement. Mon père n'a jamais voulu que je me coupe les cheveux quand j'étais petite, maintenant je veux faire ce que je veux. Je veux trouver qui je suis, par moi-même. Je veux une coupe qui m'appartienne, quelque chose que j'ai choisi. Et je me trouve plutôt jolie avec mes cheveux courts. Ils ne tombent plus dans mon dos et je me sens tellement plus légère.

Alors que j'arrive devant l'amphi, je vois Charline au loin et lorsqu'elle pose son regard sur moi, ce sont ses yeux qui m'interpellent en premier. Elle hausse les sourcils et sourit avant de me dire :

— Mais attendez, qu'avez-vous fait de ma copine ? Où est passée Alba qui ressemble à Raiponce ?

Je rigole devant sa comparaison et avant même que je ne réussisse à lui répondre, c'est Théo qui m'interpelle :

— Alba ! Ça te va tellement bien ! Mais attends, qu'est-ce qui nous vaut ce changement ?

Son ton familier me réchauffe le cœur, je me sens tellement bien avec eux alors qu'on se connait depuis seulement quelques jours. Ils me font me sentir à ma place, et c'est un sentiment étrangement agréable.

Je hausse les épaules et leur réponds simplement :

— Nouvelle vie à Paris, nouvelle Alba !

Nous rions tous en chœur et Théo touche mes cheveux en disant :

— Mais qu'est-ce qu'ils sont doux ! Sérieux, t'es canon comme ça.

Son compliment me fait plaisir et je comprends rapidement qu'il est très tactile. Nous entrons dans l'amphi, nous installons tous ensemble avec Léana qui court pour nous rejoindre.

Notre prof référente entre dans l'amphi et nous cessons tout bavardage pour l'écouter religieusement.

— Donc, comme je vous l'ai expliqué, vous allez avoir un projet majeur sur votre semestre. Il s'agit d'un projet avec une autre promo de licence, donc un projet interlicence. Vous allez devoir collaborer avec les futurs journalistes de la licence de journalisme. Vous aurez certains cours en commun, mais je vous enverrai par mail le planning. Le but étant de lier vos connaissances pour réaliser un dossier sur le sujet de votre choix.

— Sur le sujet de notre choix ? répète Charline en chuchotant. Mais c'est beaucoup trop vaste, non ?

Je me tourne vers elle et hausse les épaules en faisant une grimace. C'est vrai que c'est très vaste de ne pas avoir de piste pour savoir sur quoi partir.

— Vous allez devoir réaliser un reportage photo avec eux, vous serez en charge de la partie photographie évidemment et eux sur la partie recherches et rédactionnelle. Ils devraient pas tarder à arriver pour que vous puissiez former les groupes. Ils sont avec leur professeur référent actuellement. Vous devrez constituer des binômes et pour plus de liberté, les binômes sont libres, poursuit Mme Terer.

J'échange des regards avec Charline mais c'est Théo qui prend la parole en premier :

— Ça va être un gros truc ça !

— C'est clair, ajoute Charline.

La prof reprend la parole pour ajouter quelques précisions sur les coefficients et sur quoi nous serons notés.

— ... Et donc, si vous avez des questions, c'est maintenant !

Elle est interrompue par la porte de l'amphi qui s'ouvre sur tous les étudiants de journalisme qui entrent pour s'installer dans l'amphi.

— Vous pouvez constituer vos binômes dès maintenant et à la fin de l'heure vous viendrez me donner vos noms ! s'exclame-t-elle au-dessus du brouhaha qui s'est installé d'un coup.

— Joyeux Hunger Games ! chuchote Théo à mon attention.

Je rigole mais comprends rapidement que c'est parce que la constitution des groupes est quasiment déjà faite. J'avais oublié que tout le monde se connaissait déjà. Je fais le tour des étudiants pour leur demander s'ils ont quelqu'un et personne n'est libre. Je commence à désespérer au bout de sept filles à qui je demande si nous pouvons être ensemble.

Charline, Léana et Théo ont trouvé leur binôme. Léana me présente son partenaire :

— C'est Zach, le cousin de Charline !

— Salut, dis-je doucement et il me fait un signe de tête.

Au bout de ce qui me semble être une éternité, je décide d'aller voir ma prof pour voir s'il n'y a pas des étudiants de journalisme qui sont seuls.

— Excusez-moi, je n'ai trouvé personne avec qui me mettre, est-ce que...

Je suis coupée par le professeur des journalistes :

— Il me manque un seul étudiant à l'appel. Vous pourrez vous mettre avec lui, dans ce cas.

J'attends qu'il me donne son nom et je suis un peu dépitée d'être avec quelqu'un qui n'est même pas venu à ce cours. Mais j'étais loin de m'imaginer qui il allait m'annoncer.

— Bien, vous serez donc avec Agustin Santiago, j'espère pour vous qu'il aura décidé de se mettre au travail !

Ça promet d'être un projet intéressant...

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