Premier jour

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18 décembre 2033

Ce matin-là, je me suis réveillé avec un mal de crâne affreux. Ayant passé quatre bonnes heures à partir de minuit devant la cuvette des toilettes, je n'étais parvenu à fermer l'oeil que durant deux heures et disons qu'à cause de cela, je m'étais levé d'une humeur massacrante.
J'ai toujours su que ma soeur était une cuisinière pitoyable mais je n'ai jamais voulu lui dire, de peur de lui faire de la peine donc je me suis habitué à la fermer et à manger tout ce qui se trouvait dans l'assiette qu'elle me servait.

Pourtant, le matin du dix-huit décembre, j'ai fortement regretté d'avoir passé la veille chez mon aînée et d'avoir avalé chacun de ses petits plats.
Avec ce mal de tête infernal, je n'avais aucune chance d'être concentré pour écrire ne serait-ce qu'une dizaine de lignes. Évidemment, cela posait problème étant donné que j'avais promis de terminer mon troisième roman avant 2034.
J'avais déjà peur de faire part de mon désespoir à Arthur, à qui je n'avais cessé de répéter que je lui aurais rendu un travail fini avant le trente-et-un décembre.

Ne voulant pas commencer cette journée du mauvais pied, je me suis servi un café bien noir pour remettre mes pensées dans l'ordre, et ai espéré que ça refasse fonctionner mes méninges d'écrivain par la même occasion.
Je me suis donc installé dans le divan, devant le journal de huit heures. Rien de bien interpellant pour un jeune homme de vingt-sept ans qui avait l'habitude de faire ça chaque matin.

Ayant très vite marre de toujours entendre parler du conflit qui battait son plein en Russie à cause de la Chine, j'ai rapidement changé la chaîne de télévision.
Je suis tombé sur un film de Noël. J'ai toujours détesté ce genre d'histoires aussi prévisibles que Titanic et remplies d'énormes clichés, qui plus est. Pourtant, je n'ai pas zappé et me suis décidé à attraper mon ordinateur.
J'ai frénétiquement appuyé sur le dossier qui contenait mon dernier roman, présentant une histoire d'amour entre deux personnes du siècle dernier dont la classe sociale les séparait. Je n'aurais pas imaginé, deux ans plus tôt, qu'en me lançant dans un sujet pareil, j'aurais tant de mal à produire un travail fini et bien fait. Quand l'idée m'était venue, tout semblait facile et prévisible mais je suis un homme qui écrit pour détruire les clichés qui ont un peu trop tendance à se retrouver dans les romans actuels alors disons que ça me prend toujours plus de temps.

À peine ai-je commencé à pianoter sur les touches de mon vieil ordinateur qu'un flash spécial coupait déjà le film débordant de magie de Noël.
J'ai bien sûr été interpellé et ai levé la tête de mes mots plus tôt que prévu. J'avais quand même espéré rester concentré pendant une petite demi-heure mais il a bien évidemment fallu que le monde se retourne contre moi.

Une jeune femme, présentant le journal télévisé depuis bientôt un an, est apparue avec un air grave qui défigurait son visage aux traits harmonieux.
Je ne pouvais mentir quant à sa beauté, car elle était excessivement attirante. Même Arthur, l'homme de soixante ans à qui je présentais mes livres depuis cinq ans et qui est homosexuel en a convenu, alors vous imaginez bien que cette jeune femme, du joli prénom de Janaelle, n'était pas déplaisante à regarder.

Pourtant, ce jour-là, son visage semblait prédire quelque chose de dramatique, de pire encore que cette guerre qui détruisait petit à petit les deux grands pays d'Asie.
Je n'attendais qu'à entendre ce qu'elle avait à nous dire de si important que pour arrêter un merveilleux film de décembre après seulement trente minutes de diffusion.

-Mesdames, Messieurs, bonjour, a-t-elle commencé. Il est maintenant huit heures vingt-sept. Il est inhabituel de lancer un journal aussi tôt mais l'heure est grave.

C'était ridicule. Elle prenait un air grave mal joué. On aurait plus imaginé que c'était un canular plutôt que quelque chose de sérieux.
Néanmoins, je n'ai pas changé de chaîne, prêt à me bidonner face à cette nouvelle.

-Hier soir, en observant l'espace, les spécialistes astronomes, Adrian Glazeley et Wilfried Farbaney ont remarqué une anomalie. En effet, un énorme objet de plusieurs tonnes, encore non-identifié, semble se diriger à toute vitesse vers la Terre, a-t-elle expliqué, en essayant de garder son calme. Après de longs calculs, les deux anglais sont parvenus à dire que dans une semaine, cette chose cognera la planète bleue et la détruira.

C'en était trop pour moi. J'ai éteint la télévision, dépité face à tant de conneries.
J'ai toujours su que les jolies femmes étaient plus stupides que les autres et Janaelle en était une bonne preuve, ce jour-là.
Qui pouvait bien croire à une stupidité si monstrueuse?
C'était certainement encore un coup de mayas qui s'amusaient à prédire des fins du Monde dès que l'ennui leur venait.

C'était pathétique et ça m'avait complètement enlevé le peu d'envie et de courage d'écrire que j'avais.
Il fallait plutôt que je quitte cet appartement et aille prendre l'air pour m'aérer l'esprit encore malade de la veille.

Alors que j'étais en train d'enfiler mes hautes chaussures d'hiver, la sonnerie de mon téléphone a retenti. J'ai été très surpris car je n'ai pas vraiment l'habitude que l'on m'appelle et encore moins un lundi à huit heures et demi du matin.
J'ai décroché sans même jeter un oeil sur l'écran qui indiquait le nom de la personne de l'autre côté du fil et ai directement reconnu la voix de ma soeur.

-Lothaire, j'ai besoin de toi, s'est-elle exprimée, en pleurs.

Je n'étais pas vraiment surpris d'entendre que Luce pleurait. Cette dernière a toujours été un peu trop à fleur de peau et depuis qu'elle porte un enfant en elle, sa sensibilité s'est fortement accentuée. J'étais simplement curieux et avais envie de savoir la raison pour laquelle elle s'était mise dans un état pareil, cette fois.

-Quoi, Luce?, ai-je demandé, d'un air détaché.

-Viens vite, j'ai besoin de toi.

Je n'ai même pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu'elle avait déjà raccroché.
Je ne parvenais pas à savoir si c'était de la pure comédie ou alors de la sincérité mais dans tous les cas, j'ai quand même attrapé mon long manteau beige que j'ai posé sur mes larges épaules avant de quitter mon petit appartement.

Je me suis dirigé vers la grande gare de Bruxelles à pied et ai emprunté le chemin que je connaissais par coeur après l'avoir utilisé des milliers de fois pendant dix-sept ans.
Je suis passé par le centre ville afin de ne pas faire un détour de trois kilomètres. De nombreuses guirlandes pendaient dans la capitale.
C'était si beau que même une personne indifférente à Noël comme moi ne pouvait qu'apprécier.

J'ai remarqué que les quelques personnes déjà dehors à cette heure étaient toutes emmitouflées dans de grands manteaux et avaient le cou couvert d'énormes écharpes.
Ma grand-mère me racontait souvent qu'il ne neigeait quasiment jamais dans notre plat pays durant sa jeunesse, ou du moins pas convenablement. Les flocons blancs avaient tendance à tomber la nuit et fondre dès le matin. Elle nommait cela: "la neige beige", car dans ses souvenirs, elle finissait toujours brune à cause de tous les passages de voitures.

De nos jours, lorsque l'hiver vient, le sol est très vite couvert d'une énorme épaisseur de neige blanche.
Étant enfant, j'adorais cette période de l'année et étais toujours le plus motivé pour faire du traîneau quand la météo le permettait.
Maintenant, alors que je suis âgé de vingt-sept ans, je n'ai plus aucune affinité avec la fin de l'année. Les fêtes qui y sont célébrées deviennent de plus en plus commerciales et la température basse ne me donne presqu'aucune envie de quitter mon appartement dans lequel je reste donc enfermé nuit et jour.

Je n'avais aucune envie de voir toutes ces belles décorations qui me rappelaient sans cesse que j'avais intérêt à finir mon bouquin avant le trente-et-un décembre. Cela me rendait dingue car je savais pertinemment bien que c'était impossible et que ça mettrait Arthur hors de lui, vu toute la confiance qu'il avait en moi à ce propos. Je me suis donc empressé de rejoindre la grande gare pour m'y réchauffer et attendre le métro. Ma soeur vivait à une dizaine de minutes de chez moi, même pas alors je préfèrais monter dans un transport en commun plutôt que de payer l'essence.

Je me suis installé sur une banquette froide sur le quai douze où mon métro allait normalement passer.
J'ai sorti de ma veste un petit calpin dans lequel je rédigeais les quelques idées que mon quotidien me donnait pour écrire. C'était ça la vie d'écrivain et des fois, c'était effrayant.
J'ai toujours voulu faire ce métier mais tant que l'inspiration n'est pas à son maximum, rien ne fonctionne.

Ce jour-là, l'inspiration s'est pointée alors que j'étais sur le quai. Une personne très intéressante venait de prendre place, en face de moi et à côté d'un jeune homme. Elle a commencé à spontanément lui parler, sans même se prendre la tête. Cela me plaisait.
J'ai alors rapidement noté cela dans mon livret, en essayant de créer un personnage que je comptais peaufiner une fois de retour chez moi.

Malheureusement, alors que je me lançais dans une description physique, une alarme a commencé à retentir. Le bruit était strident et excessivement désagréable. De plus, personne ne savait d'où cela venait et la raison pour laquelle ça sonnait pareillement. Une onde de panique a traversé le sous-sol.
J'ai aperçu une adolescente de plus ou moins douze ans. Elle était seule et son visage est devenu cramoisi à cause de ce bruit. À mon avis, elle imaginait le pire. Elle a certainement pensé à sa mère ou alors à son grand-père qui n'était plus capable de courir en cas d'urgence. Et dernièrement, elle a eu une pensée pour elle et à la façon dont elle quitterait cet endroit en cas d'acte terroriste ou autre fantaisie.

Au début, celle-ci a réussi à garder son calme, mais très vite, alors que certaines personnes se mettaient à courir vers la sortie, je l'ai remarquée devenir aussi statique qu'une statue antique et de nombreuses larmes ont commencé à couler le long de ses joues au teint rose.
J'aurais pu partir sans même la regarder, mais je ne suis pas un pauvre type et ai donc décidé d'aller la prendre par la main et de lui dire que ce n'était rien de grave.
En tout cas, c'était ce que je pensais très fort. Vues les informations de ce matin, ça ne pouvait qu'être une connerie pour alimenter ce mensonge et voir tous ces abrutis rentrer dans leur jeu.
Ça me rendait malade mais je ne suis pas rentré dans un mono-débat- mot que j'ai inventé à mes vingt-trois ans- et suis plutôt allé accomplir mon devoir de la journée: aider la petite fille.

Une fois devant celle-ci, mon coeur s'est déchiré. Je n'ai jamais été très sensible aux enfants, je trouve plutôt cela insupportable mais cette gamine-là me faisait indéniablement penser à ma grande soeur quand nous avions une dizaine d'années. Elle s'était mise à pleurer sur le quai, devant tout le monde car Maman ne savait pas venir nous chercher à l'école.
Malgré ses douze ans, elle avait pensé qu'elle nous avait abandonnés, qu'elle était encore fâchée contre elle à cause du caprice qu'elle avait fait la vieille. Du haut de mes dix ans, je pensais plutôt qu'elle était occupée avec son amant mais n'ai rien dit, trop paniqué devant les vraies larmes de Luce.
Alors, certes ce souvenir peut paraître sans aucune valeur, mais je ne l'oublierais jamais à cause de la sincérité dans le chagrin de ma soeur.

J'ai attrapé la fillette par le poignet et l'on s'est dirigés vers la sortie. Je n'ai pas essayé de lui parler, de peur qu'elle pense que j'avais de mauvaises intentions et qu'elle ne s'éloigne.
Une fois hors de la gare, j'ai remarqué qu'un attroupement se dirigeait vers la place et je l'ai naturellement suivi.
Si c'était un piège, je sautais dedans à pieds joints mais j'avais d'autres choses à penser. De plus, la gamine s'était éloignée en moins de deux, sans que je ne me rende compte de rien.

Luce se faisait certainement des films et me voyait déjà mort; il fallait que je fasse au plus vite afin de la rassurer et lui prouver que personne ne m'avait tué sur le chemin.

-Un truc étrange, tu dis? Sur la place?, ai-je entendu une voix d'homme crier dans son smartphone, à ma droite. Oui, je suis en direction de la place et y serai dans cinq minutes... Garde ton calme, Donna, ça ne doit...

J'aurais aimé écouter le rester de la conversation pour être mis au courant avant même d'arriver sur la Grand-Place, cinq cent mètres plus loin mais une femme d'une quarantaine d'années est arrivée vers moi en courant et m'a violemment bousculé. Elle a directement continué sa route et je n'ai heureusement pas valsé à terre mais je n'y étais pas loin.
J'ai alors été obligé de suivre la route en n'ayant plus aucun commentaire éclairé, guidant mes pensées quant à la raison pour laquelle il y avait tant de panique.

Je suis arrivé à destination quelques minutes plus tard et malgré le monde fou qui s'y trouvait, un silence de plomb planait, comme si chaque personne avait promis devant une force divine de n'émettre aucun son, une fois sur la place.

Dix longues minutes se sont écoulées sans que rien ne se produise. J'ai bien failli faire demi-tour après même pas trois cent secondes mais j'avais très envie de connaître la cause de cette sauvagerie passagère.
Lorsqu'une voix féminine s'est faite entendre de je ne sais où, ça a été un soulagement.

-Un compteur va apparaître d'ici quelques instants et vous suivra pendant une semaine entière, a commencé la jolie voix presque sensuelle. Celui-ci vous indiquera le temps restant avant que la Terre ne se voit détruite.

J'ai explosé de rire. Tout ça pour ça? Rien que pour ces mots vides de sens tant de panique avait été causée au sein de notre capitale? C'était pathétique et ça commençait sincèrement à me rendre fou de rage.

Je savais que je n'avais plus aucune chance avec le métro et que le temps passait à toute vitesse alors que j'avais quelqu'un à aller voir. J'ai donc sorti mon portable et ai appelé un taxi qui m'a promis d'être là en même pas dix minutes.
Chose promise, chose dûe. Il s'est pointé huit minutes après le coup de fil et en un quart d'heure, j'étais devant l'appartement de ma soeur où elle vivait avec son fiancé.
J'ai été accueilli d'une étreinte rassurée et de quelques larmes sur l'épaule. Luce s'était tant inquiétée que son chagrin avait triplé.

Je me sentais un peu coupable mais n'avais pourtant aucune envie de lui faire part de ce qui m'avait mis en retard. J'ai alors joué au type détaché, pour qu'elle croit que j'étais resté trop longtemps sous la douche plutôt qu'une alarme aux ultrasons atroces m'avait empêché de prendre mon métro.
Je suis allé dans la cuisine et me suis servi dans le frigo.
Aurélien, son compagnon a toujours détesté que j'ose faire une chose pareille mais je pars du principe que je suis le premier à avoir vu Luce nue et à lui avoir sécher ses larmes.

-Alors? Qu'est-ce qu'il se passe?, ai-je questionné la trentenaire, enceinte jusqu'au fond des yeux.

Cette dernière n'a rien dit durant quelques instants à cause de ses quelques larmes qui roulaient encore sur son visage cerné.

-Ce matin, j'ai entendu les infos et après j'ai cru que j'allais accoucher, a-t-elle dit en s'essuyant les yeux.

-Mais c'est merveilleux. Ça fait plus de sept mois que tu l'attends, ce morpion, ai-je dit, avec désinvolture en évitant le début de sa phrase.

-Oui mais j'étais seule à la maison, n'ai pas la voiture et n'ai aucune envie de souffrir toute seule, s'est-elle expliquée.

J'ai rigolé. C'était débile ce qu'elle disait car elle pouvait ramener tout Bruxelles, elle serait quand même la seule à ressentir les contractions. Elle m'a frappé, le sourire aux lèvres lorsque je lui ai fait parvenir cette idée.

-Tu m'as uniquement appelé car tu pensais que mon futur filleul allait pointer le bout de son nez?, ai-je conclu, en attrapant la boîte de cornichons.

La trentenaire m'a devancé et m'a arraché des mains le bocal que je tentais d'ouvrir.

-Ne touche pas à ça, c'est à Aurélien et je n'ai aucune envie de me disputer avec lui, aujourd'hui, a-t-elle dit en rangeant la boîte dans le frigo.

N'ayant plus rien à manger, je suis allé m'installer dans le divan, sans gêne. Luce m'a suivi jusqu'à la salle de séjour et m'a longuement regardé.

-On va manger quelque chose en ville?, m'a-t-elle demandé. Tu sembles affamé

-J'ai toujours faim et puis, il n'est que neuf heures, Luce, ai-je répliqué.

-C'est parfait pour un petit-déjeuner.

Elle était plutôt fière de sa réponse alors que moi, je n'avais pas envie de l'emmener à l'extérieur. Bien que ça nous ferait du bien à tous les deux, je n'avais aucune envie de la voir paniquer face à l'énorme compteur qui avait certainement apparu depuis mon arrivée chez elle.
Étant plus forte que moi, elle a réussi à me convaincre et à m'emmener dehors. J'ai alors réfléchi très vite et me suis créé un itinéraire afin d'éviter la grand place. Je connaissais un petit restaurant très bien où l'on pouvait manger à toutes heures de la journée. C'était parfait et j'étais persuadé que ça lui plairait donc je l'ai embarquée jusque là-bas.
Comme je l'avais prévu, mon aînée était presqu'émerveillée face à ce petit café-restaurant. Nous nous sommes empressés de rentrer à l'intérieur de celui-ci, où il faisait bien meilleur, et je me suis félicitée de ne pas être passé par la place.

Nous n'avons dû attendre que deux minutes avant qu'une jeune serveuse ne se dirige vers nous. Elle avait certainement une petite trentaine et s'appelait, selon son badge, Eudoxie.
J'avais déjà rencontré cette jeune femme deux ou trois fois et ai aimé son prénom dès le début ainsi que pour ses merveilleuses boucles auburn qui tombaient en cascade sur ses épaules fines et pâles.
Habituellement, lorsque je viens tout seul, je ne me gêne pas pour la dévorer des yeux, et ce sans discrétion mais avec ma grande soeur en face, il était préférable que j'évite ce genre de comportement.

En venant chercher notre commande, nous nous sommes échangés un léger sourire qui se voulait discret. Je savais que Luce l'avait remarqué mais elle a très vie été perturbée lorsque la serveuse a commencé à parler.

-Vous avez entendu ce qu'il s'est passé sur la place?, nous a-t-elle questionnés gravement.

Je lui en voulais d'avoir dit une chose pareille car ma soeur a froncé les sourcils, interrogative.
Luce n'a pas attendu longtemps avant de demander plus d'explications pour lui éclairer les pensées.
La jeune femme s'est excusée mais d'après ses dires, elle devait premièrement aller chercher nos commandes avant de pouvoir discuter avec nous.
J'espérais fortement que de nouveaux clients débarquent afin que mon aînée ne reçoit aucune information de plus.

Une fois servis, j'ai fait de mon mieux pour changer de sujet en lui parlant de mon bouquin. Elle a toujours été derrière moi quant à ce que je faisais et est la première à m'encourager ou à me donner de conseils donc je lui parle de ma vie professionnelle assez facilement.
Elle m'a beaucoup parlé d'une méthode qu'elle avait lue quelques années plus tôt dans un livre et qui se disait efficace.

Je me contentais de lui poser de nombreuses questions, pensant uniquement au compteur énorme qui avait vu le jour une heure plus tôt à plus de deux kilomètres de nous.

Comme je l'avais souhaité, la clochette placée en haut de la porte a retenti et un grand jeune homme aux cheveux blonds et aux vêtements classes a fait son apparition.
La petite Eudoxie a directement souri en remarquant l'homme de vingt ou vingt-deux ans. Elle est allée vers lui et lui a chuchoté quelques mots à l'oreille. Le jeune homme a souri avant de prendre place à une table.

J'aurais aimé rester pour les observer plus longtemps mais Luce m'a sommé de boire mon café un peu plus rapidement car elle avait une folle envie d'aller se promener en ville. Elle n'avait malheureusement pas oublié les paroles de la serveuse quant à cette fin du Monde inattendue.
Au début, je l'ai suivie, ne voulant pas montrer mon désaccord mais un mal de dos l'a rapidement empêchée de continuer son chemin donc nous avons malheureusement dû faire demi-tour et renter chez elle.

Trente minutes plus tard, nous étions séparés. Je suis directement rentré chez moi et n'ai pas attendu longtemps pour m'allonger sur le petit divan que j'avais acheté quelques années plus tôt.
Évidemment, il a fallu que mon téléphone me ramène à l'ordre en sonnant et que ça soit Arthur, en plus.

-Lothaire, as-tu entendu à la télévision ce qu'il se passe?, a demandé mon mentor.

-Oui, de belles conneries, ai-je répliqué, sans aucune émotion.

-Je voulais entendre ta réaction à ce propos et bizarrement, j'étais persuadé que ça serait quelque chose pareille, l'ai-je entendu rire. Émile y croit, par contre.

Ça ne m'a pas étonné. Son époux, Émile a toujours été très crédule et ce genre de choses était parfait pour lui retourner l'esprit pendant plusieurs jours, au point de ne plus dormir.

-Malgré la petite semaine qu'il nous reste, j'attends ton bouquin pour le trente-et-un, grand max! Mais si tu l'as pour vendredi, ça serait parfait.

Durant quelques minutes, je l'ai rassuré et lui ai brièvement expliqué la façon dont je comptais conclure mon troisième roman.
Mais je me rassurais en me disant qu'il ne me restait plus qu'une semaine de vie et que je n'aurais probablement jamais l'honneur de le voir publié donc j'ai dormi le reste de la journée.

🔶L O T H A I R E🔶

______
Je me suis décidée à publier en avance parce que ça prend du temps et j'ai vraiment envie de l'avoir fini avant Noël
J'espère que ça vous plaira.♡
(Vous avez vu les clins d'oeil à Tour de table?)

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