Chapitre 10

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PDV Sheïla

J'avais la gorge nouée. Je retenais tellement fort mes sanglots. Je me refusais de pleurer pour lui alors que j'avais enfin eu une bonne nouvelle. Il fallait que je passe à autre chose, que je l'oublie...

Je me répétais inlassablement ses phrases dans ma tête jusqu'à ce que j'arrive devant chez moi. Une fois arrivée en face du portail, je vis une personne avec un sweat à capuche juste à capuche se tenir non loin de celui-ci. Sa capuche et la pénombre m'empêchait de voir son visage.

Qui était-ce?

J'essayais de ne pas me faire remarquer tout en ouvrant le portail de chez moi.

Le portail grinça.

Je maudis intérieurement mon père de ne pas l'avoir huilé plus tôt alors que cela faisait plus d'une semaine que je lui en parlais et qu'il me répondait qu'il allait le faire.

Je me maudis également. Après tout, si je voulais vraiment régler ce problème, je n'avais qu'à le faire moi même. La faute me revenait aussi.

La personne releva la tête.

Je reconnus tout de suite son visage.

Shun.

En larmes.

Je me précipitais vers lui.

-Qu'est-ce qui se passe Shun?! Pourquoi tu pleures?! Demandais-je affolé.

Et pour toute réponse, celui-ci me tomba dans les bras. Il semblait totalement abattu. Je ne pouvais faire qu'une chose pour lui.

Le prendre dans mes bras et le câliner jusqu'à ce qu'il se calme.

Il mit environ une dizaine de minutes à relever la tête vers moi. Je farfouillais dans mes poches pour lui trouver un mouchoir pour qu'il sèche le reste des larmes qui perlaient à ses joues.

-Je me doute bien que si tu es venue jusque chez moi à cette heure-ci, ça doit être assez grave... Donc on va commencer par rentrer à l'intérieur et nous poser d'accord? Lui proposais-je en poussant le portail.

Celui-ci hocha la tête pour me signifier son accord avant d'hocher la tête et me suivre silencieusement. Lorsque nous rentrâmes, ma mère nous accueillit chaleureusement:

-Vous tombez à pic les enfants! Je viens de commander pleins de Kaarages (poulet frit) pour célébrer pour vos nominations en tant qu'arbitres nationales! Oh mais mon petit Shun, tu as pleuré? Tu as les yeux tout rouges...

Je fis non de la tête à ma mère pour lui faire comprendre de ne pas en parler pour l'instant. Ma mère comprit immédiatement avant de le prendre dans ses bras.

-Peut importe ce qu'il se passe, j'espère que tu sais que nous sommes là pour toi et que tu peux compter sur nous... Dit-elle en lui caressant affectueusement les cheveux avant de nous ramener tous les deux dans le salon où mon père nous attendait. Ma mère mit discrètement au jus mon père avant que nous nous installions à table avec lui. Nous mangeâmes avec entrain devant la télé avant de finir sur une petite infusion qui aidait pour la digestion.

-Si je n'ai pas ramené Sheïla chez elle tout à l'heure, c'est parce que j'avais reçu un message de mon paternel qui me demandait de rentrer à la maison et qu'ils m'y attendaient. Déclara Shun.

Je pris la télécommande pour couper la télé et lui laisser totalement la parole.

-J'ai trouvé ça louche parce que mes parents se foutent littéralement de moi... Je pourrais rentrer à 4h du matin ou découcher pendant toute une semaine, ils en n'auraient rien à carré, tant que j'ai de bonnes notes je suis libre de faire ce qu'il me plaît. Quand je suis rentré, ils m'attendaient. Mais pas seuls. Ils m'attendaient avec mon copain et ses parents.

Oh... Malheureusement, je voyais très bien là où il voulait en venir.

-Quand j'ai vu Takahiro levé son regard pleins de larmes vers moi, j'ai su que ce qui nous attendait n'allait pas être parti de plaisir...

Shun se mordit la lèvre inférieure pour retenir ses larmes. Mon père se leva et se plaça derrière lui pour venir lui caresser l'épaule.

-Tu as le droit de pleurer mon garçon... Personne ne te jugera ici...

Alors que les larmes roulaient le long de ses joues, je lui attrapais la main. Ma mère lui tendit la boite à mouchoirs avant qu'il ne continue son récit:

-Ils nous ont hurlé dessus que deux hommes qui sortaient ensemble, c'était une abomination et contre nature. Tout plein d'horreurs... Ca me faisait mal mais ce qui me faisait encore plus mal, c'était de voir mon copain accablé sous le poids de leurs paroles. Il a mit tellement de temps à accepter son homosexualité... Et ils venaient de réduire tous ses efforts en un rien de temps...

Il soupira en essuyant ses larmes avant de reprendre.

-J'ai été forcé d'effacer son numéro et ils ont commencé les démarches pour que je sois transféré à Karasuno et que j'évite tout nouveau contact avec lui... Soupira t-il.

-C'était bien ta veine de tomber sur des parents homophobes... Il faut dire que les Japonais ont toujours été réticents concernant la cause LGBT... Le gouvernement en place ne fait pas avancer les choses non plus. Nous sommes un peuple très conservateurs et c'est là notre plus gros défaut. Tu n'as absolument rien à te reprocher mon grand... L'amour n'a pas de genre. Dit mon père en continuant à lui caresser l'épaule.

-Dans tous les cas, tu restes dormir à la maison ce soir. Il est hors de question que tu retournes confronter tes parents dans cet état. On va les appeler donc tant que tu ne te sentiras pas de retourner avec eux, tu resteras ici d'accord. Dit ma mère en attrapant son téléphone.

Shun hocha une nouvelle fois la tête tandis qu'il me serrait la main.

Il tremblait.

Je ne l'avais jamais vu aussi accablé et vulnérable.

Tandis que je serrais sa main en retour. Ma mère parlait avec ses parents. Alors qu'elle tentait désespérément de rester calme, j'entendais déjà les parents de Shun perdre leur sang froid à l'autre bout du fil. Ma mère soupira un bon coup laissant entendre son agacement et dit d'un ton sec:

-Ecoutez, je ne suis absolument personne pour vous dire comment éduquer votre enfant par contre la justice, elle, oui. Si la loi japonaise ne protège pas votre fils des discriminations qu'il peut subir de qui que ce soit ici, elle le protège lorsque des parents sont aussi irresponsables que vous. Commencez par vous souciez réellement de votre fils, à lui préparer des repas, à l'encourager aussi bien dans ses études que dans toutes les autres activités qu'il entreprend, à l'accompagner dans la vie comme des parents sont normalement censés le faire.

-POUR QUI VOUS PRENEZ-VOUS?! Hurla le père de Shunsuke au téléphone.

-Maître Aran, avocate spécialisée dans le droit de la famille monsieur. Répondit ma mère.

-Juge Aran, juge des enfants. Ajouta mon père. Vous feriez mieux de réfléchir aux conséquences de vos actes parce que sinon la prochaine fois qu'on se retrouvera ce sera face à un de mes collègues au tribunal. Sur ce, nous vous informons que Shunsuke restera avec nous ce soir. En fonction de votre comportement de demain, nous porterons plainte contre vous. Sur ce, nous vous souhaitons une bonne soirée et espérons que la nuit vous portera conseil.

Et il raccrocha sans même laisser le temps aux parents de Shun de répondre quoi que ce soit.

-Shunsuke, nous prendrons aucune décision sans ton accord bien évidemment. Le coup du "nous allons porter plainte" c'était partiellement du bluff. Si tu veux porter plainte, nous t'accompagnerons dans tes démarches du mieux que nous le pourrons. Si, au contraire, ce n'est pas le cas, nous ferons également tout notre possible pour te protéger. Affirma t-il en lui ébouriffant les cheveux.

-Dans tous les cas, il se fait tard... Allez -vous reposez les enfants. On a installé un futon dans la chambre de Sheïla et je t'ai mis l'un des pyjamas de mon mari pour te changer. Il y a également de quoi faire ta toilette dans la salle de bain, enfin bref fais comme chez toi. Continua ma maman.

-Merci infiniment. Souffla Shun en se courbant vers mes parents.

Une fois à l'étage, je lui montrais la salle de bain pour qu'il puisse faire sa toilette et se changer avant que je ne fasse de même. Quand je finis ma douche et que je revint dans ma chambre, la lumière était éteinte. Je demandais à voix basse:

-Tu dors?

Ce à quoi il répondit par un vague mouvement de main que je percevais à peine avec la pénombre. Je montais dans mon lit en prenant bien soin de ne pas l'écraser en passant. Lorsque je fus correctement installé, celui-ci posa sa main sur mon lit.

-On peut se tenir la main juste ce soir? Me demanda t-il la voix pleine de sanglots.

-Tant que tu ne tombes pas amoureux de moi... Murmurais-je en posant ma main sur la sienne.

-Je suis gay Sheïla, pas bi... soupira- t-il en ricanant un peu.

-Je sais, je sais...

-Au final, j'ai tellement chouïné que j'en ai oublié de te demander... Tsukishima alors?

-Un calvaire sans nom. Monsieur a une fierté démesurée et ne veut même pas l'admettre.

-Comme d'habitude. Franchement, tu veux pas arrêter de l'aimer?

-Si je te demandais d'arrêter ton copain parce que tes parents ne veulent pas tu le ferais?

-Jamais.

-Idem.

-Et bah... On est pas dans la merde nous.


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Bonjour à tous!

Je m'excuse pour le retard de ce chapitre. En espérant qu'il vous plaise autant que ceux d'habitude. J'avais vraiment hâte d'aborder cette partie de l'histoire et que vous compreniez le lien qui lit Shun et Sheïla. Je vous fait des bisous! 

Bonne fin de semaine et bon week-end. 

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