PDV Shunsuke
Le lendemain, lorsque mon alarme sonna, j'ouvris lentement les yeux. J'avais fait des cauchemars toute la nuit.
Heureusement que Sheïla était là pour me caresser la main et me rassurer à chaque fois que je me réveillais. La pauvre devait être épuisée. Je tournais et remarquais qu'elle n'était plus dans son lit.
-Ne me dites pas qu'elle est partie courir ce matin quand même. Soupirais-je en me relevant .

Je sais bien que sa vie de sportive lui manque, mais à ce point, c'en est presque problématique. Il n'était pas encore 6H30. J'entendis de l'agitation en bas alors je me levais en prenant soin de bien ranger le futon que la mère de Sheïla avait soigneusement préparé hier pour moi et je descendis. Mon semblant de tranquillité s'effondra lorsque j'entendis la voix de mes parents venir du salon. Sheïla qui revenait sûrement de son jogging regardait depuis le couloir lorsqu'elle me vit, elle me fit discrètement signe de rester caché.

-Shunsuke est amoureux de Takahiro que vous le vouliez ou non. Maintenant d'agir comme de vrais parents et de le soutenir dans une vie qui s'annonce compliquée pour lui. Dit fermement son père.
-Éloigner votre enfant de son copain est l'une des pires choses que vous auriez pu lui faire. Je n'ose pas même imaginé l'état de ce pauvre jeune homme. Continua ma mère.

Mes deux parents sont restés silencieux un moment avant que mon père ne dise:

-Je ne peux pas accepter que mon fils soit gay... C'est un déshonneur à toute notre famille.

Sheïla grinça des dents avant de souffler entre ses dents. 

-Parents à la con...
Je pouffais de rire. C'était si rare de l'entendre jurer que même si la situation ne prêtait pas à rire, surtout dans mon cas, je la trouvais hilarante.
Pour ma part, ce n'était pas la première fois que j'entendais les discours homophobes de mes parents donc ils ne me touchaient plus autant.
Je pense que ce qui m'a réellement fait mal hier c'était le fait que ce discours m'était destiné personnellement et qu'ils m'aient séparé de mon copain.
Je soupirais avant de sortir du couloir pour faire face à mes parents.

-Je m'excuse pour vous avoir causé autant de soucis jusque là. Malheureusement, je ne peux rien y faire. Je ne choisis pas ma sexualité. Takahiro non plus. Que vous le vouliez ou non, on s'aime. Vraiment fort... Et je ne compte pas l'abandonner.
-Quitte à te faire renier de la famille? Dit mon père fermement.
-En 1 an et demi de relation, Takahiro m'a apporté bien plus d'amour que vous ne m'en avez jamais donné... Ce n'est peut-être pas l'amour de ma vie ou la personne avec qui je vais rester éternellement ... Mais je l'aime énormément.
-Mais c'est un homme. Shunsuke, c'est un homme. Est-ce que tu t'en rends compte? Me demanda ma mère totalement affolée.
-Oui j'en ai conscience maman... Crois moi il m'a aussi fallu du temps pour accepter la nouvelle. Si j'avais pu choisir, j'aurais été comme "tout le monde" mais c'est clair comme de l'eau de roche. Je n'ai jamais été attiré par un autre genre que le genre masculin...

Mon père me regarda l'air sévère avant de regarder les parents de Sheïla.

-Dans ce cas, je n'ai plus rien à te dire. Fait ce que tu veux mais après avoir récupéré tes affaires, tu ne mettras plus un pied dans cette maison. A partir de cet instant, tu n'es plus mon fils et tu ne porteras plus mon nom.

Le verdict était tombé et avait l'effet d'une gifle monumentale.
Ma mère regarda mon père complètement désemparée, comme si elle le suppliait de ne pas prendre une décision aussi sévère. Mais mon père n'en avait que faire.

-Vous allez abandonner délibérément votre fils?! Hurla la mère de Sheïla qui s'était levé de sa chaise tant sa colère était grande. Quel genre de parents êtes-vous?! Vous n'avez aucune honte?!

Sans même demander leurs restes, mes deux parents se levèrent et passèrent à côté de moi en m'ignorant totalement. Lorsque la porte claqua, les parents de Sheïla se retournèrent vers moi. Je savais que si je réagissais mal, ça ne ferait qu'attiser leur rage donc je tentais de sauver la face en esquissant un pauvre sourire. En le voyant, le père de Sheïla eût un élan de fureur et mit ses chaussures pour sûrement aller sermonner mes parents. Quant à sa femme, elle avait littéralement les larmes aux yeux et courut dans mes bras pour me serrer très fort. Très vite, Sheïla s'ajouta au câlin.

-Ca va aller... Merci d'avoir pris ma défense. C'était juste... à prévoir. On ne change pas les convictions des gens en quelques mots... Et puis même si je n'ai plus mes parents, je vous ai vous et je peux vous assurer que c'est déjà énorme. Je suis sûr qu'il y a pleins de jeunes dans ma situation qui n'ont pas autant de soutien que tout celui que je reçois actuellement... Leur murmurais-je en tentant de les rassurer.

Les vibrations qu'émettaient mon téléphone dans la poche de mon pantalon de pyjama me coupèrent. C'était un appel inconnu. Je répondis.

-Allo? Qui-est-ce? Demandais-je à la personne à l'autre bout du fil.
-Shun? C'est bien toi?

Je reconnu immédiatement la voix de mon petit ami. Il avait l'air épuisé et à la fois soulagé de m'avoir au téléphone. Je ne pus m'empêcher de laisser quelques larmes couler en l'entendant.

-Shun... Tu vas bien? Me demanda t-il de sa voix un peu rauque.

Il devait avoir sacrément pleuré.

-On pourrait aller mieux et toi?
-Tout pareil...
-Comment as-tu fait pour m'appeler?
-Ma grande sœur est venue à ma rescousse hier nuit. Elle m'a donné un de ses anciens téléphones pour pouvoir communiquer avec toi le temps qu'elle discute avec nos parents... Je ne sais pas si ça va y changer grand chose mais bon...
-Je suis content que ta grande sœur soit là pour toi au moins.
-Et toi?
-J'ai des supers protecteurs de mon côté mais bon... Ça n'a pas empêché ma famille de me renier.
-Tu es où actuellement. J'arrive.
-Takahiro tu n'as pas besoin de-

Sheïla m'arracha mon téléphone des mains et lui donna l'adresse précise de sa maison auquelle ajouta:

-T'as intérêt à courir. Ton petit ami a vraiment besoin de toi.

Avant qu'elle ne raccroche et ne me rende mon téléphone.

-Sage décision. Dit la mère en me caressant les cheveux. Vous allez pouvoir prendre le petit déjeuner ensemble. Je vous le prépare de suite avant d'appeler mon mari pour qu'il revienne à la maison.

Dix minutes plus tard, on sonna à la porte.
Sans surprise, c'était Takahiro.
Essoufflé.
A peine vêtu.
Il me sauta dessus enroulant fermement ses bras autour de moi.

-Tu m'as manqué... Lui susurrait-je à l'oreille en resserrant mon étreinte .
-Toi aussi. Dit-il en relevant son regard vers moi.

Sheïla et sa maman avait eu l'amabilité de s'éclipser pour nous laisser un peu seuls donc j'en profitais pour l'embrasser.
Celui-ci répondit à mon baiser.
Timidement d'abord.
Puis il finit par totalement se laisser aller au bout de quelques secondes.
Ça faisait tellement du bien de pouvoir le sentir juste à côté de moi. 

-Je t'aime. Me dit-il en attrapant ma main.
-Moi aussi. Lui répondis-je en lui caressant la joue.

Ses jolis yeux bruns étaient rouges.
Sûrement dû à ses pleurs.
Et des poches se formaient en dessous.
De jolies cernes bien marqués.

-Qu'est-ce qui va se passer pour toi ? Pour ... nous? Me demanda t-il d'une voix brisée.
-Pour moi? Je ne sais pas encore. Et pour nous, rien ne changera. On va encore s'aimer jusqu'à ce qu'on soit soulé l'un de l'autre. Il est hors de question que je te laisse sortir de ma vie. J'ai mis trop de temps à te séduire pour te laisser partir.
- Je ne te laisserai pas en sortir non plus Shun. Quoi qu'il arrive, on trouvera une solution.

Je l'embrassais une seconde fois.
Ce baiser sonnait comme une prière.
Qui que tu sois là-haut, protège nous.
Protège notre couple.
Protège cette union pour laquelle je suis prêt à perdre ma famille.
Par pitié.
Ne nous laisse pas nous séparer.

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Bonjour à tous! J'espère que tout le monde va bien! Je vous fait pleins de bisous en espérant que ce chapitre vous plaira autant qu'à moi!