Chaque jour, chaque heure, chaque instant, un de mes rêves se fane. Mais je ne sais pas comment l'en empêcher. Je lui hurle que non, tout n'est pas fini, il reste encore de l'espoir, aussi mince soit-il, mais il ne m'écoute pas. Ce rêve en lequel j'ai cru et j'ai espéré toute ma vie disparaît, en me laissant un vide gigantesque à l'endroit que je lui avait décerné, dans ce cœur déjà bien trop abandonné.

J'essaie, depuis longtemps déjà, de combler ces vides béants de mon âme trouée. Comment ai-je pu la laisser devenir comme ça ? Comment ai-je pu la laisser pourrir sans m'en préoccuper une seule seconde ? Comment ai-je pu croire que tout allait s'arranger ? Peut-être que c'est parce-que tu m'as dit que tu serais là. Peut-être que c'est parce-que tu m'as prit la main quand je pleurais. Peut-être que c'est parce-que tu m'as promis une vie lumineuse et colorée. Te rends-tu seulement compte de ce que tu as fait ?

Tu es arrivé quand j'étais au bord de la rupture. Tu étais un rayon de soleil dans le paysage morne. Tu es le premier et le dernier à m'avoir dit ces quelques mots : "J'ai confiance en toi". Et grâce à toi, j'ai pu repousser les nuages noirs qui me brouillaient la vue.

Mais tout ça, tout ce qu'on a vécu ensemble, tout ça ne représentait rien pour toi ? Pourquoi avoir menti ainsi ? Pourquoi m'avoir laissée tomber ? Pourquoi t'es-tu moqué de moi ? J'espérais tellement de cette nouvelle vie que tu m'offrais, enfin j'arrivais à maintenir mon cœur en place et mes rêves avec.

Il faut croire que je ne mérites pas autant d'attention. Apparemment, je ne suis pas la combattante courageuse que certains voyaient. Je suis plutôt le petit animal abandonné que percevaient les autres. Et une infime minorité ne voyait rien, peut-être un fantôme ou une âme égarée.

Au final, quoi que je fasse, ce sera le même résultat. À quoi ça sert de lutter quand tu sais que tu vas perdre ? À quoi ça sert de courir quand les chaînes te retiennent ? À quoi ça sert de vivre quand la mort t'attend à la fin de la musique ?

Les quelques notes arrivent à mes oreilles. Une mélodie désarticulée à l'image de mes pensées. Elle ralentit, et mes mouvements se terminent. Enfin, la note finale.

Il faut croire que je ne méritais pas tout ça.