Souffle-moi la réponse

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TYPE :
Fantatisque

RÉSUMÉ :
Maintenant que j'ai commis l'irréparable, le petit ange disposé habituellement à mon épaule droite s'est fait la malle. Le mini-démon, sourire malicieux collé aux lèvres, se contente de ricaner assis dans le creux de ma clavicule gauche. Il se lève alors, puis se rapproche pour chuchoter quelque chose dans mon oreille :
"Elle l'a bien mérité. Tu as rendu Justice, tu n'as aucune raison de t'en vouloir. On va beaucoup s'amuser toi et moi"

***

Ma tête me fait mal. La Terre semble tourner autour de moi à une à toute allure et mes jambes sont aussi molles que des Ficello. De minuscules points noirs troublent ma vision jusqu'à ce que je fixe ma main droite. La lame -du couteau que je tiens fermement dans celle-ci- est couverte de sang. Il goutte sur le sol. Mon esprit complètement déconnecté de mon corps tente de rebrancher les câbles pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Je porte quelques doigts de mon autre main à ma tempe, comme si ce geste pouvait me redonner la mémoire. Je baisse les yeux. Puis soudain, son corps nu et sans vie me fait face.

C'est impossible ! Je ne peux pas croire que je l'ai assassiné. Et pourtant... son cadavre atteste du contraire.

J'ai horreur du sang.

Recroquevillée en position de chien de fusil, ses bras plaqués contre son ventre cachent partiellement la plaie béante que semble avoir provoqué l'arme que je tiens. Mes yeux font de multiples aller-retour entre le couteau et elle. Des perles salées commencent alors à dévaler mes joues.

Mais bordel, qu'est-ce que j'ai foutu ?

"Tu aurais dû m'écouter, souffle une voix chantante par dessus mon épaule droite.

Naturellement, je me tourne et aperçois un petit être dont se dégage un doux halo scintillant. Une auréole en guise de coiffe. Celui-ci vole à la manière d'un colibri pour rester statique dans le vide. Ses ailes blanches éclatantes, aux plumes soyeuses, battent délicatement l'air. Il reprend :

- Je suis désolé mais je ne peux plus rien pour toi, ajoute-t-il d'un ton las, tu ne veux jamais m'entendre, tu n'en fais toujours qu'à ta tête alors c'est fini. Je pars. Je suis sûr que mon collègue se réjouit de cette nouvelle. Je sais de toute façon que c'est lui que tu écouteras. Alors bonne chance. Puisses-tu, un jour, retourner sur le bon chemin.

- Tu as raison, Camarade, d'ailleurs j'avais préalablement préparé tes bagages. Quelle gentillesse, ne trouves-tu pas ? Par contre, si tu peux écourter ton discours, ça ne serait pas du luxe : le blabla ne m'intéresse pas, fanfaronne le diablotin qui vient de s'asseoir sur ma clavicule gauche, un sourire narquois collé aux lèvres. L'ange miniature passe outre et conclut :

- Adieu Tom, paix à ton âme."

Sur ce, le démon victorieux balance une minuscule valise, que l'ange rattrape avec aisance. Il frotte ensuite ses mains entre elles d'un air machiavélique. Le petit personnage lumineux incline sa tête en direction de celui-ci en signe d'au revoir, puis tourne les talons de façon théâtrale. Un léger soupir se fait entendre par-dessus les plumes brillantes étalées. En s'éloignant, la trainée de lumière qui le suivait auparavant se met à s'estomper, comme le reste de son corps d'ailleurs.

Puis, tout à coup, je reprend conscience du bain de sang qui m'entoure. Mes mains tremblent et le couteau tombe lamentablement au sol. Je ne fais pas attention au sang qui englobe mes paumes et les porte à ma tête instinctivement. J'empoigne mes cheveux avec rage. Puis mes genoux, plus attirés par la force de gravité qu'à la normale, se plient sous l'effet du poids. Le poids de mon péché, le poids de mes remords. Mon fléau à jamais à partir de maintenant. Le démon, toujours posté sur ma clavicule gauche se met à bailler. Il se lève et se penche à mon oreille et en tire le bout :

"Elle l'a bien mérité. Tu as rendu Justice, tu n'as aucune raison de t'en vouloir. On va beaucoup s'amuser toi et moi, lâche-t-il suivit d'un petit rire sadique qui ne présage rien de bon, puis continue d'un air froid et détaché en se couchant sur mon épaule : allez, au lieu de pleurnicher, suis-moi, il faut nettoyer tout ça, on a pas toute la nuit !"

Mes yeux fixent un point imaginaire dans le flou qui m'entoure. Je relâche mes bras au sol en expirant à en vider la totalité d'air de mes poumons. J'abandonne mon point fictif et ferme lentement les paupières. Il a raison. Si je ne nettoie pas la chambre au plus vite, les flics ne vont pas tarder à me mettre en tôle. Mais je ne mérite pas la prison, je mérite de mourir : pourrir en enfer.

Je fronce les sourcils et serre les dents aussi fort que je le peux. J'ouvre de nouveau les yeux, déterminé. D'un coup sec, je prend le couteau à deux mains et l'enfonce dans ma poitrine en hurlant la rage qui me bousille de l'intérieur.

Je veux en finir.

Mais au moment où la pointe de la lame s'apprête à franchir mon torse, mes bras sont tirés vers l'arrière, m'obligeant à redresser la tête. Mes globes oculaires manquent sortir de leurs orbites. Une brume sinistre se forme et enveloppe le paysage. Le petit démon a déserté mon épaule.

Le Diable se matérialise alors devant moi. Regard, cornes et mains en feu. La peau rouge et flamboyante comme la lave. Des vapeurs s'échappent de ses narines. Je manque de m'étouffer avec ma pomme d'Adam. La terreur m'envahit autant que l'admiration.

"Tu ne pensais tout de même pas partir maintenant ? Non, non, non..."

Ses paroles, plus semblables à des murmures empoisonnés, viennent désagréablement chatouiller mes tympans. Le feu de ses mains se calme. Je sens alors que la force qui maintenait mes bras en arrière n'est plus. Mais la peur m'oblige à me paralyser davantage. Il fait un pas en avant. Mon dos se bloque.

"...Non, non, ton potentiel est trop grand pour te laisser filer maintenant. Tu n'iras pas en enfer sans avoir fait plus de dégâts qu'un seul petit meurtre de jalousie ? C'est insensé. Je sais que tu peux faire bien plus, je le sens. Je sens la haine et la folie couler dans tes veines. Oui... oui c'est cela... dorénavant tu travailleras pour moi. Mais ne t'inquiète pas, je te garde une place en enfer.

Mes neurones s'entrechoquent dans mon cerveau perturbé. Il porte sa main à son menton et caresse une barbe noire parfaitement taillée. Ses lèvres s'étirent vers ses oreilles dévoilant des canines acérées. C'est alors que je réalise l'ampleur de ses chuchotis acides.

- LAISSEZ-MOI SUBIR MA SENTENCE, je hurle avant de m'aplatir au sol. Il m'attrape.

Les yeux fulminants de Satan se fondent dans les miens. Des griffes aiguisées viennent me lacérer les joues.

- Mais je viens de la choisir à l'instant. Tu es ma chose, déclare-t-il calmement, avant de me balancer sur le corps de ma victime. Dis-moi, cher enfant, aimes-tu cette odeur de sang ? Personnellement, je m'en délecte. Malheureusement, ce n'est pas l'avis de beaucoup de gens, à mon plus grand regret. Je veux que tu fasses le ménage ici, cette pièce en à grand besoin.

Il marque une longue pause durant laquelle il se lèche les babines pensif. Il inspire profondément avant de finir :

- Tu apprendras à aimer cela aussi avec le temps. C'est une promesse. Et je tiens toujours parole."

***

Quelle sera le prochain crime de Tom ? Y en aura-t-il un ? Va-t-il céder aux attentes de Lucifer ? C'est à vous d'en décider...

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