Il est midi.

Le soleil brille et les oiseaux chantent. C'est l'été, les restaurants se remplissent. Une odeur de viande est de friture plane dans le quartier. Les gens parlent, marchent, observent.

Il est midi et une minute.

Il fait chaud. Un coureur se fraye un chemin dans la rue. On le trouve courageux fR faire du sport par ce temps.

Il est midi et deux minutes.

Une petite brise se faufile au milieu des maisons aux fenêtres ouvertes. On l'accueille avec plaisir. Une petite fille tient la main de son père. Souriant, ce dernier lui tend une glace.

Il est midi et trois minutes.

Un oiseau bleu se laisse porter par le vent. Il rejoint un camarade, joue et danse avec lui. Puis, il fuit avec malice et se pose pour picorer quelques miettes.

Il est midi et quatre minutes.

Un garçon lit un livre, assit sur un banc. Il marmonne contre l'air qui malmène les pages. Il ne regarde pas autour de lui.

Il est midi et cinq minutes.

La vie est constituée de tous ces moments anonymes du quotidien.

Il est midi et six minutes.

Le grognement d'un moteur résonne au loin. Personne ne s'inquiète : pour l'été, ce quartier est interdit aux véhicules.

Il est midi et sept minutes.

Le rugissement s'amplifie. L'oiseau bleu étire ses ailes et disparaît dans un cri.

Il est midi et huit minutes.

Un camion fonce dans la rue.

Il est midi et neuf minutes.

Le silence.