chapitre 16

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La phrase de Tyler résonna tel un écho dans ma tête, la lumière surgit à nouveau, celle-ci m'aveugla. Il fallut un temps d'adaptation à mes pupilles. Je regrettais déjà de constater la vérité en face, cela aurait été plus facile de ne jamais allumer cette lumière et de fuir le plus loin possible mais Tyler avait tranché pour moi. La lumière me faisait voir les choses en face. La réalité de ses paroles me provoqua un vertige et une forte migraine. Je vacillais en sautillant sur mes pieds. L'homme était étalé contre la paroi de la baignoire, du sang s'échappait de ses tempes et de l'arrière de son crâne, le sol en était jonché. La couleur âcre du sang sur mes chaussures blanches me fit frémir. Connor Wright était mort.  De la même façon que ma mère, ce jour me revint en mémoire difficilement, l'arrière de son crâne était ouvert, son regard glacé laissait entrevoir de la terreur, sa main tendue vers moi reposait à terre. Je vacillais une nouvelle fois, tout se mélangeait. L'homme était mort, tout comme mes parents, nul besoin d'en dire plus. Nul besoin de vérifier son pouls, je connaissais que trop bien la gravité de ce genre de blessure. Je consultais le visage de Tyler, il était blême mais il ne fléchissait pas. Il m'entraîna dans l'appartement sans me délivrer un regard. Je l'arrêtais, ma lucidité revint peu à peu, tout cela ne pouvait pas avoir servi à rien, je me ruai sur l'ordinateur, la recherche était terminée, heureusement. L'e-mail provenait de Californie, de San Francisco, 6387 Maple Street. Je hochais la tête tel un remerciement. pour l'ordinateur, nous filions le plus vite possible, nous avions pas besoin de nous attirer les foudres d'Ethan Fields concernant le décès de son employés. Nous parcourûmes des rues étroites pour rejoindre le centre-ville où se situait l'appartement d'Elizabeth. Le silence était pesant, aucun de nous deux ne souhaitait parler de ce qu'il venait de se passer. Je finis par briser le silence :

" - Je vais préparer mes affaires. 

- Tu vas où ? 

- A San Francisco, c'est là d'où provient le dernier e-mail des hommes qui me cherchent. Je dois y aller.

- Tu fuis depuis des années, pourquoi ne pas continuer ? Un jour, ils finiront par te laisser tranquille. 

- Fuir n'est le meilleur moyen pour résoudre ses problèmes. 

- Comment peux-tu espérer gagner contre un ennemi qui est bien plus puissant que toi ? 

- Je ne sais pas si je gagnerai mais je veux juste savoir qui a tué ma famille, je dois mettre un visage sur une cible et y jeter des flèches et...

- Tu sais bien que l'ordre venait d'une personne haut-placé, Alyia. 

- Je vais en Californie, point. " tranchai-je d'une voix mature.

Je fis mes adieux à Elizabeth, elle pensait certainement que je devais retourner chez moi dans mon école d'art enfin c'est ce que je lui avais dit. Cependant, mon amie ne semblait pas dupe, elle devait bien se douter que je n'avais aucune passion spéciale pour l'art de Pablo Picasso. Son expression réussit à me faire douter de moi-même, une fois de plus. Devais-je écouter Tyler et continuer à fuir comme je le faisais avant ? Mon amie nota mon trouble mais elle ne pipa pas un mot, elle se contenta de me fournir ses coordonnées. Elle me recommanda d'être prudente tandis que je traversais le seuil de son appartement. J'avais prévu de prendre l'avion à dix-neuf heures, il ne me restait qu'une demi-heure pour rejoindre "l'aéroport international Louis Armstrong" nommé en hommage à ce célèbre jazzman. Avant de m'introduire dans le bâtiment à la façade moderne, je contemplais la ville une dernière fois avec ses lumières qui brillaient habituellement dans les rues bercées par la musique le soir. Elle allait me manquer. Un haut-parleur me surprit dans ma réflexion, il laissait entendre que mon vol partait dans quinze minute, j'avais du temps, ce n'est pas comme si je possédais beaucoup de bagages. Je me dirigeai vers l'accueil et la femme blonde qui semblait accablée par le peu de voyageurs qui se plaignaient du temps d'attente quand quelqu'un cria mon nom derrière moi. Je me retournai, Tyler tenait une valise dans ma main droite. Je haussais les sourcils d'un air moqueur. Il me lança :

" - J'allais tranquillement rentrer à Atlanta par le train quand Elizabeth m'a hurlé dessus. Elle m'a accusé de t'abandonner et je n'exagère pas lorsque je te dis cela. Et puis, dix minutes plus tard, Tako m'a dit exactement la même chose. Que tu allais avoir besoin d'aide. Qu'on était dans la même galère. Et que de toute façon je n'allais pas souvent au lycée. Donc, me voilà. 

- Tu n'es pas obligé de venir. 

- Non, en effet. Mais j'ai bien envie de revoir les plages du pacifique. " ironisa-t-il.

Quelques minutes, calée dans mon siège, je commençais à somnoler. 



Une secousse, puis une autre, nous étions dans ce qu'on appelle un trou d'air. Je pouvais entendre quelques cris étouffés de petits enfants, leurs parents les rassuraient tant bien que mal. Eux aussi étaient effrayés. Je me penchais vers une source de lumière blafarde, tout était d'une blancheur terrifiante comme si tout l'univers avait disparu autour de nous. Des scénarios de catastrophes défilaient dans ma tête à la vitesse de l'éclair, je commençais à trembler, m'agrippai au siège, ma vision devint trouble. J'avais encore une migraine. En ce moment elles me collaient comme un pressentiment. Je serrai dans ma main un gobelet rempli d'eau, il se froissa, l'eau fraîche que j'avais maintenant partout sur mes genoux me calma.  





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Un chapitre un peu plus court que d'habitude, mais je me rattraperai :)

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