Bonus| Le retour de la Saint-Valentin.

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Qu'est-ce que Matthew avait prévu de faire ce soir ? Rien, sûrement, comme d'habitude. Après tout, qu'est-ce qu'il avait à faire en rentrant chez lui, le soir ? Rien, encore une fois. C'était une journée normale, une soirée banale, où il n'avait rien à faire de particulier, où il ne ferait rien, et où il ne se passerait rien. Comme d'habitude.

Enfin, ça c'était évidemment ce qu'il s'était dit avant qu'un élément perturbateur n'arrive. Cet élément, inutile de le présenter. Ça lui arrivait - et ça l'amusait aussi, visiblement - de venir à l'improviste chez les gens, de s'incruster comme si de rien n'était, pour, généralement, parler de sujets de la plus haute importance. Ou juste parce qu'il s'ennuyait aussi, parfois.

Mais ce soir-là, c'était sûrement un mélange des deux, puisque en effet, Stefano arriva de nulle part chez Matthew pour lui parler d'un de ses sujets si importants. Il semblait être fier de lui, en plus, comme s'il avait trouvé la meilleure idée du monde, et impatient, puisque la chose en question n'allait pas tarder à arriver. Mais quelle était cette chose, encore ?

Eh bien, ce soir, Stefano avait visiblement envie de sortir, puisqu'il invita Matthew au restaurant, ce dernier ne sachant absolument pas pourquoi, mais bon. Il ne fallait pas trop réfléchir au pourquoi du comment avec Stefano. Il agissait la plupart du temps sans réfléchir, et cette fois-ci devait en faire partie. Enfin, normalement. Ou bien il avait vraiment une idée en tête.

Dans tous les cas, Matthew ne comprenait pas d'où ça sortait, comme d'habitude. Et comme d'habitude, il l'avait d'abord jugé du regard, se demandant ce qu'il racontait, encore, mais pour une fois, avait vite fini par accepter. Déjà, parce que de une, il était un peu obligé, étant donné que Stefano avait déjà réservé, et que venant évidemment le jour même pour le prévenir, il ne pouvait pas fuir et décliner son "invitation". Il se retrouvait piégé, en quelque sorte.

Et de deux, il se dit que de toute façon ça ne pouvait pas faire de mal. Il n'avait rien à faire, et ça pouvait toujours être amusant de voir ce que Stefano avait encore prévu ce soir. Et pour résoudre le mystère de toute cette affaire, il devait donc bel et bien accepter.

Sans plus de questions, c'est comme ça qu'ils se retrouvèrent donc au restaurant du coin, pas trop chic non plus, parce que Matthew n'avait ni les moyens pour le repas en lui-même, ni pour les vêtements trop chers qu'il faudrait sûrement porter dans ce genre d'établissement. Et puis il n'aimait pas ce genre d'ambiance tout court. Stefano, lui.. On ne savait jamais.

En rentrant, et en voyant que visiblement ce soir, il n'y avait que des couples attablés et des décorations qui semblaient fêter quelque chose en particulier, Matthew réalisa soudainement tout ce que cette histoire voulait dire. Il venait de comprendre, et de se rappeler qu'aujourd'hui, on était le 14 février. La Saint-Valentin, entre autres. Et il se dit au passage que Stefano avait bien préparé son coup. Qu'est-ce qu'il avait en tête ?

S'il pensait qu'il allait passer un simple dîner "romantique", ou quelque chose du genre, Matthew allait bien se décider à rendre ça plus compliqué. Non mais qu'est-ce qu'il croyait ? Il devait bien savoir que les choses n'étaient jamais faciles avec lui. Il fallait bien plus qu'un simple dîner aux chandelles pour convaincre Matthew. Peu importe ce qu'était son but, d'ailleurs. Même si ça ne semblait pas trop compliqué à comprendre...

Enfin bref, ils s'installèrent à leur table, au milieu de tous ces couples, donc, et Matthew en profita pour poser une question qu'il aurait posé dans tous les cas.

-Alors.. Pourquoi tu as soudainement voulu m'inviter au restaurant ?

Il fit exprès de prendre un air parfaitement innocent, voulant faire croire qu'il ne devinait aucune de ses intentions. Même si d'un côté, c'était un peu vrai. On ne savait jamais à quoi s'attendre avec Stefano. Et lui aussi, d'ailleurs, prit un air complètement innocent.

-Il faudrait une raison particulière ? J'ai simplement voulu passer une soirée normale avec toi.

"Normale", mais oui, bien sûr. Matthew haussa un sourcil peu convaincu, ne manquant pas de lui faire la remarque.

-Et tu as aussi choisi ce jour en particulier par pur hasard, je suppose ? La Saint-Valentin, tout ça..

Évidemment, il fallait s'attendre à ce que Stefano continue son jeu d'acteur, feignant toujours d'avoir les intentions les plus saines et "normales". Il ne perdit donc pas son air innocent lorsqu'il lui répondit.

-Tu penses que j'aurais fait exprès ? Je n'avais même pas remarqué..

Le ton de sa voix, et le regard étrangement moqueur et regardant ailleurs, comme s'il semblait pensif, ne firent plus aucun doute sur le fait qu'il se moquait de lui. Il voulait jouer à ça ? Pas de problème.

-Tu n'avais donc pas remarqué que nous sommes entourés de couples, étrangement. Ça aussi, c'est un pur hasard.

Matthew lui lança un regard insistant, comme s'il voulait très bien lui faire comprendre qu'ils savaient tous les deux que rien de tout ça n'était un hasard.

-Qu'est-ce que tu crois, Matthew ? Dis-toi que c'est un simple dîner entre amis.

Et il continuait, en plus. Il faisait décidément exprès de ne pas comprendre. Il ne voyait vraiment rien de bizarre là-dedans, tout était normal. Entre amis, hein.. Mais oui. Matthew était bien décidé à ne pas rendre ça aussi simple. Il allait découvrir ses vraies intentions.

-Ah oui ? Alors ça ne te dérange pas qu'on soit les seuls amis ici ce soir ? Ça doit être perturbant au milieu de tous ces gens qui s'aiment. Tu es sûr que tu n'aurais pas voulu faire ça un autre jour ?

Lui aussi savait prendre son meilleur ton moqueur et innocent, essayant de faire parler Stefano. Même si ça semblait être une histoire difficile.

-Ce jour-là ou un autre, qu'est-ce que ça changerait ? Pourquoi est-ce que ça me dérangerait ? Tu es sûr que ce n'est pas toi que ça dérange ?

Il s'était penché en avant, posant sa tête dans sa main gauche, et lançant un des regards les plus provocateurs qu'il pouvait, tout en souriant évidemment de façon totalement innocente, encore une fois.

-Moi ? Je m'inquiétais juste pour toi, j'avais peur que tu penses que ça me dérange, justement. Que tu crois que je trouverais ça étrange, ou ambigu.

Lui aussi avait posé sa tête dans sa main, comme si toute cette situation ne l'atteignait pas. Il savait faire semblant, lui aussi.

-Alors que tout est normal, n'est-ce pas ?

-Totalement, il n'y a aucun problème.

Le ton qu'ils avaient tous les deux pris montraient bien qu'ils se moquaient l'un de l'autre. Ils savaient tous les deux très bien que ce n'était pas un hasard, et que c'était bien plus qu'un "simple dîner entre amis". Mais bon, si ça les amusait tous les deux de jouer aux ignorants qui ne comprenaient pas tous ces sous-entendus..

Et justement, ça semblait beaucoup les amuser, puisqu'ils se regardèrent très longtemps droit dans les yeux, chacun essayant de déceler les intentions de l'autre, espérant que l'un finirait par craquer avant l'autre. Mais le problème, c'est que ça pouvait durer très longtemps comme ça.

C'est pour ça qu'heureusement, une serveuse vint les interrompre, leur demanda ce qu'ils souhaitaient boire, puis repartit après que Stefano ait décrété que le vin était évidemment la meilleure option. C'est comme ça qu'ils purent enfin reprendre une conversation à peu près normale. Enfin, normale était un très grand mot.

-Et comme il n'y a aucun problème, tu n'en verras donc pas à ce que je complique un peu plus les choses ?

Matthew s'étonnait lui-même de l'air aussi malicieux qu'il pouvait prendre, faisant très bien comprendre qu'il avait quelque chose derrière la tête. Le sadisme de Stefano avait sûrement fini par déteindre sur lui. Et finalement, il trouvait ça très drôle.

La tête toujours posée dans sa main, Stefano écarquilla légèrement les yeux, se demandant ce que Matthew voulait faire pour compliquer les choses.

-Je t'écoute, finit-il par dire avec le même ton toujours aussi assuré.

Il n'allait pas montrer qu'il avait été étonné pendant un court instant, quand même. Il était même à moitié surpris que Matthew décide de ne pas accepter tout ça aussi facilement. Il fallait s'attendre à ce qu'il joue à un jeu différent.

-On pourrait en profiter pour voir si tu mérites réellement d'être mon ami, et ce dîner est l'occasion parfaite pour en savoir plus l'un sur l'autre, non ?

Cette réponse surprit un peu plus Stefano, mais pas assez pour entièrement lui faire perdre ses moyens. Il reprit donc bien vite son sourire moqueur.

-Parce qu'on ne se connaît pas assez ?

Matthew haussa les épaules, faisant comme s'il ne savait pas.

-Il y a encore sûrement plein de choses que je ne connais pas sur toi. Peut-être que tu me caches encore d'autres choses.

Le regard terriblement insistant qu'il lui lança lui fit bien comprendre tous ses sous-entendus. Ils savaient tous les deux très bien de quoi il parlait. Stefano fit donc retomber sa main sur la table, aux côtés de son autre bras qui était posé dessus depuis avant. Malgré tout, il ne perdit cet air de défi dans le regard.

-Tu veux me tester, donc. Et pourquoi tu souhaites autant t'assurer que je le "mérite" ?

Cette fois, il inclina légèrement la tête sur le côté, intrigué.

-Je ne fréquente pas n'importe qui, moi. Je dois d'abord m'assurer que tu corresponds à tous mes critères.

Matthew avait prit un air soudainement snob et prétentieux lorsqu'il décida tout aussi soudainement de s'inventer une toute nouvelle vie. Il avait maintenant des critères, en effet, et ne fréquentait que la haute société. Et il arrivait bien lui-même à s'en convaincre quand il dit ces mots tout sauf crédibles.

Sauf que celui qui n'avait pas l'air convaincu, c'était Stefano, puisque juste après cette réponse, il ne put s'empêcher d'éclater de rire devant cette affirmation sortie de nulle part. Et ça ne vexa même pas le tout nouveau bourgeois auto-proclamé en face de lui. Il gardait la tête haute, évidemment.

-Vraiment ? Et puis-je savoir quels sont ces critères, alors ?

Il ne perdait décidément pas son sourire moqueur, et encore moins maintenant. Ça commençait à l'intéresser, tout ça.

-Eh bien, déjà, une personne qui soit normale.

Le mot "normale", encore une fois, sonnait comme une vaste blague, encore plus maintenant qu'il était dirigé vers Stefano, et sous le regard de Matthew qui était encore plus insistant qu'avant. Pourtant, la personne qu'il visait ne se sentait pas plus concernée que ça.

-Ce que je suis totalement, eut-il encore le culot de dire comme si de rien n'était.

-Quelqu'un qui ne soit pas absolument insupportable, riposta Matthew avec un ton un peu plus ferme, se penchant en avant, voulant bien lui faire passer un message qu'il faisait visiblement exprès de ne pas comprendre.

Encore une fois, Stefano ne se sentit pas concerné.

-Et qui en prime, sache agir comme un adulte de temps en temps, avec maturité.

S'il se sentit enfin concerné, ce n'était que pour confirmer tout ce que Matthew venait de dire, puisque juste après, Stefano écarta légèrement les bras avec un air triomphant.

-Exactement tout ce que je suis, donc, osa-t-il affirmer avec ce même air fier. Je suis vraiment une perle rare.

Matthew ne savait même pas s'il devait être blasé ou non. Il aurait dû s'en douter, et au fond, c'était peut-être un peu le cas, vu son manque de réaction face à cette énième provocation. Il le jugeait simplement et discrètement du regard, comme d'habitude.

C'est ce moment-là que choisit la serveuse pour revenir, arrivant juste au bon moment. Rapportant le vin, Stefano se dit donc que c'était l'occasion parfaite pour en profiter et fêter cette incroyable nouvelle qui était le fait qu'il correspondait parfaitement aux critères de Matthew. Vraiment, quel heureux hasard.

Ils trinquèrent donc de façon plus ou moins enthousiaste, l'un l'étant évidemment plus que l'autre. Et on ne se demandait pas qui l'était le plus, ou le moins.

-Tu as conscience que tu ne correspond pas du tout à ce que je viens de dire..?

Matthew prit un air hésitant, se demandant à moitié si Stefano était sérieux. Parce qu'avec lui, rappelons-le, on ne savait jamais. Et en retour, lui, il prit justement un air très sûr de lui, comme d'habitude.

-Ah oui ? Alors pourquoi je suis encore là ? D'ailleurs, depuis quand tu as des "critères" de fréquentation ?

Il ne le prenait pas du tout au sérieux, malheureusement. Mais ça ne décourageait pas Matthew qui était à tout prix déterminé à lui faire comprendre qu'il n'était pas si parfait qu'il le pensait. Il était donc prêt à aller loin avec cette toute nouvelle histoire de critères.

-Depuis toujours, affirma-t-il comme s'il essayait de se convaincre lui-même, c'est juste que je t'ai toujours toléré. Notamment parce qu'au début tu n'étais pas si insupportable.

Et maintenant, il le jugeait ouvertement du regard, comme s'il ne méritait pas d'être en la compagnie d'un tel être en face de lui.

-Mais j'ai réussi à rester, visiblement. Ce qui voudrait dire que je corresponds un minimum à tes attentes.

Lui aussi, il essayait de le convaincre, puisqu'il le fixa avec un air qui disait "Tu vois ?", comme s'il avait trouvé l'argument imbattable.

Ce à quoi, malgré tout, et au plus grand désarroi de Stefano qui lui, s'était visiblement transformé en entrepreneur, Matthew se mit à réfléchir comme s'il n'était pas convaincu.

-Mmh.. Non, il y a encore de gros efforts à faire.

Suite à cette réponse, Stefano s'en retrouva plus scandalisé que jamais. Comment ça, il avait des efforts à faire ? Impossible.

-Pardon ? Alors comment se fait-il que je sois toujours là, justement ?

C'est sur un ton indigné que Stefano voulut à tout prix connaître cette réponse. Et c'est vrai qu'il y avait de quoi se poser des questions, et donc d'avoir envie de savoir.

-C'est simplement car je te laisse une chance de te rattraper. Tu me fais presque de la peine.

Et alors que cette réponse était déjà provocante au possible, Matthew en profita pour prendre une gorgée de son vin, en fixant Stefano droit dans les yeux, l'ombre d'un sourire sur son visage. Et là, pour le coup, Stefano ne savait justement pas s'il devait être choqué ou impressionné.

Matthew avait réussi à utiliser toutes ses techniques de provocation, et à les retourner contre lui en plus de ça. Il en était presque fier. Mais il était surtout scandalisé, n'oublions pas, alors il n'avait pas le temps d'admirer le génie de son nouveau pire ennemi.

-Et qu'est-ce que je dois faire pour me rattraper, alors ?

Il était impatient de voir ce que Matthew avait encore prévu juste pour allègrement se moquer de lui. Les deux savaient pertinemment qu'ils racontaient juste n'importe quoi depuis avant, mais ça semblait toujours autant les amuser de passer pour des imbéciles, alors..

-Trop de choses, répondit Matthew d'un air exagérément peiné, secouant la tête. Tellement que je ne sais pas si tu seras à la hauteur.

Encore une fois, Stefano s'en retrouva outré.

-Tu penses que je n'en suis pas capable ? Rien n'est impossible pour moi.

Ah oui, évidemment. Il ne fallait pas oublier qu'aucun défi n'était trop dur pour le grand Stefano. Son ego revenait à la charge, voulant à tout prix montrer et prouver qu'il pouvait tout faire, qu'il ne reculait devant rien. Il suffisait de le provoquer juste un peu, lui dire qu'il n'était pas capable de faire quelque chose, et il était parti. C'était tellement facile, avec lui. Il fallait juste savoir où viser.

Et cet ego, Matthew ne savait pas s'il lui avait manqué ou non, du coup. Parce qu'après tout, c'était Stefano. Rien d'étonnant. Et puis, si grâce à ses provocations il pouvait avoir ce qu'il voulait.. Décidément, son ami avait bien déteint sur lui.

-Alors prouve-le-moi, dit simplement Matthew comme si c'était une évidence.

Mais pour ça, il faudrait déjà savoir quoi faire.. C'est donc pour cette raison que la conversation dura encore longtemps comme ça, paraissant interminable et n'ayant au passage toujours aucun sens. Il se passa un moment avant qu'ils puissent enfin se mettre d'accord sur le fait que peut-être, Stefano méritait un tout petit peu la fabuleuse compagnie de Matthew, qui lui, dans sa bonté infinie, l'avait autorisé à le fréquenter parce qu'il voyait le meilleur en lui. Mais toujours avec des airs hautains et moqueurs par ci par là, bien sûr.

Puis, ayant réglé cette affaire si compliquée, les discussions dérivèrent sur d'autres sujets, un peu plus simples et banals, cette fois. Ils étaient redevenus un minimum normaux, parlant de tout et de rien, comme lorsqu'ils avaient l'habitude de se voir. Au milieu de ces conversations mondaines se glissaient bien évidemment encore et toujours des taquineries, des provocations, des petites piques inoffensives, car après tout il n'y avait que ça de drôle.

Plusieurs fois, Matthew se surprit lui-même à rire de certaines blagues ou remarques de Stefano, même si la plupart du temps elles étaient justement destinées à se moquer de lui, ou à faire les éloges de sa propre personnalité si incroyable. Parce que attention, c'était Stefano Valentini. Le plus grand artiste de tous les temps, n'oublions pas.

Alors au milieu des crises d'ego de Stefano, ou des remarques sarcastiques de Matthew en réponse, le dîner se passa plutôt normalement, et, à la grande surprise de celui qui y avait été invité, plutôt agréablement, aussi. Peut-être même qu'il passa trop vite. Et à la fin, les deux avaient oublié pourquoi ils étaient là, à la base. Ils avaient oublié à quel point ils avaient tout compliqué pour rien, au début, et pendant longtemps, juste parce que ça les amusait. Ils avaient oublié qu'à la base, tout ça avait sûrement un lien avec la Saint-Valentin, aussi, même si une certaine personne voulait à tout prix faire croire que non.

Ils avaient oublié tout ce qui venait avant le commencement de leurs discussions plus ou moins sérieuses. Ils avaient oublié tout ça car lorsqu'ils se parlaient normalement, ils se rappelaient surtout à quel point ils aimaient passer du temps l'un avec l'autre. À quel point malgré tout, ils aimaient leur compagnie mutuelle, ils aimaient être ensemble, peu importe ce qu'ils faisaient.

Et c'était peut-être pour ça que cette soirée sembla passer si vite, que le temps passait plus vite quand ils étaient l'un en présence de l'autre. Et c'était donc pour ça, aussi, qu'elle se termina à un moment donné, peut-être à contrecoeur, mais considérée comme réussie sans aucune hésitation. Après tout, toutes les bonnes choses ont une fin...

C'est donc comme ça qu'ils se retrouvèrent en dehors du restaurant, cette fois-ci, à une heure assez tardive. Les étoiles brillaient dans le ciel, un léger vent frais soufflait, et il n'y avait presque personne dans les rues à cette heure-ci.

-Et dire que c'était censé être un dîner "simple", rappela Stefano, comme s'il l'avait lui-même oublié, d'un air presque attristé que ça se soit avéré si compliqué au début.

-Entre amis, en plus, compléta Matthew en jouant à nouveau l'innocent.

Ils avaient beau êtres redevenus normaux le temps d'un instant, à présent ils étaient bien décidés à reprendre leurs airs moqueurs et pour le coup, enfantins. Ou peut-être que finalement, c'était de cette façon qu'ils étaient normaux, eux. Après tout, s'il n'y avait jamais de taquineries ou de moqueries, on s'ennuierait complètement. Et ça, ils semblaient bien l'avoir compris..

-Évidemment. Quoi d'autre, sinon ?

Lui aussi s'amusait bien à reprendre son air innocent et moqueur, comme s'il ne voyait pas de quoi son ami parlait.

-Ça reste donc un hasard si tu m'as invité un soir de Saint-Valentin ?

Alors évidemment, il ne le perdit pas lorsqu'il répondit à cette question toujours peu convaincue.

-Totalement. Je ne sais pas ce que tu vas imaginer..

Et il se fichait encore de lui, en plus. Décidément, il n'en ratait pas une. Mais ça fit tout de même sourire Matthew, une légère lueur de malice à nouveau dans les yeux, mais à peine visible sous la lumière que procuraient la lune et les quelques lampadaires.

Il s'approcha donc de Stefano, comme s'il avait quelque chose en tête, mais que c'était impossible à deviner. Arrivé à à peine quelques centimètres de son visage, cependant, il se contenta de poser sa main gauche sur son épaule, s'apprêtant à lui faire passer un message qu'il ne pourrait pas faire semblant de ne pas comprendre, cette fois.

-Finalement, tu as peut-être mérité d'être mon ami, lui déclara-t-il toujours avec ce même sourire.

Une petite pression exercée sur son épaule, un simple regard insistant, et il s'éloigna en faisant demi-tour, repartant sans un mot, seulement avec un sourire fier de lui sur le visage, tandis qu'il disparaissait au loin dans la nuit, rentrant chez lui, seul.

Stefano, lui, n'avait même pas eu le temps de réagir, de parler, de dire que c'était véritablement un honneur qu'il puisse être l'ami d'un être si incroyable, que cet être-là venait justement de partir comme si de rien n'était. Il resta planté là, fixant longuement son dos, avant qu'il ne fut totalement devenu invisible avec la distance et l'obscurité.

Puis, la seule image de Matthew qui lui restait étant devenue un souvenir, il ne put que repenser à lui en se disant qu'il avait vraiment de la chance d'être son ami, et se contenta de sourire à son tour, avant de décider qu'il devrait rentrer, lui aussi.

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