Chapitre 1 | Doutes.

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Tout d'abord, il devait résumer la situation depuis le début. Qu'est-ce qui l'avait donc poussé à se poser toutes ces questions, à avoir ces doutes ? Pendant des années il avait été aux côtés de Stefano, mais il y a plusieurs mois déjà, un jour, une étrange sensation lui était venue. Une espèce de révélation qu'il avait soudainement eue, comme s'il venait de se réveiller et qu'il voyait enfin la réalité, la vraie. Comment avait-il fait pour ne pas s'en rendre compte plus tôt ? Ça paraissait tellement évident maintenant, tellement flagrant.

Tellement logique, quand il y pensait. Tout ça parce qu'à un moment donné, il avait eu l'impression que Stefano lui mentait. Comme s'il avait réussi à cerner le mensonge chez un individu, savoir exactement ce qui trahissait la personne. Il avait eu la sensation inexplicable que quelque chose n'allait pas. Et seulement parce que comme souvent, ils avaient parlé de ses oeuvres, de ce qu'il envisageait prochainement, sauf que l'aspect assez sanglant et respirant la mort de celles-ci lui avaient fait penser à autre chose.

D'un coup, il avait repensé à tous ces meurtres, eux aussi très sanglants, violents, horribles. Exactement comme ce qui était présent dans les oeuvres de Stefano. Il ne savait pas pourquoi, évidemment, mais il s'était soudainement dit, en rigolant, que si ça se trouve il y avait un lien, envisageant même que ce soit l'artiste le tueur en série. Mais il avait trouvé cette idée complètement absurde, ce n'était qu'une coïncidence, évidemment.

Sauf que cette pensée ne l'avait plus jamais quitté. Et de jour en jour, de phrases en phrases échangées avec lui, son doute grandissait. Quand il y pensait, maintenant, il y avait vraiment plein d'indices, plein d'éléments qui auraient pu faire dire à tout le monde que c'était lui le tueur. Trop de différents détails étranges, de léger sentiment de malaise, comme s'il y avait vraiment quelque chose de pas net là-dedans. L'ambiance autour de toute cette histoire devenait de plus en plus louche.

Alors s'étonnant lui-même, se disant qu'il agissait comme un énorme paranoïaque, Matthew se mit à faire des "tests". Il lui parlait de plus en plus souvent des meurtres qui continuaient d'apparaître à Krimson, pour voir sa réaction, voir s'il trahissait quelque chose. Mais rien. Alors il lui parla de ses oeuvres, de ce qui l'avait inspiré, pourquoi tout cet aspect sombre, en fait ? Mais il croyait déjà connaître la réponse, alors quand Stefano la confirma par divers autres raisons qui ne semblaient avoir rien à voir avec ces meurtres, il se dit que là aussi il n'y avait rien à tirer.

C'est alors qu'un nouvel indice apparu. Certains jours où Stefano disait ne pas être disponible, qu'il avait trop de travail, évidemment, qu'il avait des choses importantes à créer. Bizarrement, ça avait toujours lieu le soir. Comme s'il n'était pas capable de créer le jour. Mais rien à voir avec le fait que ces meurtres apparaissaient visiblement la nuit, évidemment. Sauf quand en plus de ça, les dates de ceux-ci coïncidaient avec les dates où il disparaissait des nuits entières, voire des jours, Matthew n'avait pas fait assez attention à ça, pour le coup.

Étrange, non ? Pourquoi il ne pouvait pas voir Stefano, quand comme par hasard, le lendemain on apprenait un nouveau drame ? Il avait de plus en plus l'impression de sombrer dans la paranoïa, culpabilisant même de pouvoir douter de son ami. Pourquoi est-ce qu'il pensait à ça, sérieusement ? Et pourquoi une fois qu'il s'était fait la réflexion que les oeuvres de Stefano et les crimes aléatoires étaient liés, il ne pouvait plus voir autre chose que ça ? Vraiment, ils avaient tellement l'air de se ressembler, ça paraissait évident quand il regardait mieux.

Mais ce n'était pas ça, ce n'était pas ça. Ce n'était qu'une grosse erreur, décidément, il ne dormait pas assez ces derniers temps. Mais là ça durait depuis plusieurs mois, et ça ne quittait toujours pas sa tête. Alors ça devait être bien plus que ça. Il avait peut-être raison, c'était peut-être réel, mais si c'était vraiment le cas, il n'aurait même pas voulu y croire. Encore une fois, le déni l'aidait bien à se rassurer. Mais est-ce qu'il allait encore pouvoir fonctionner, surtout ces derniers temps ?

Parce qu'en plus, ça faisait un petit moment qu'avec Stefano, ils n'avaient visiblement plus trop le temps de se parler. Ils se voyaient rarement, ce qui, en plus de décevoir Matthew, qui voulait tout de même le voir, aggrandissait encore plus toutes ses théories et ses doutes. Finalement, il ne savait même plus s'il était triste, ou s'il devait s'en réjouir car comme ça, il pourrait encore plus continuer son "enquête". Décidément, plus rien n'allait dans sa vie en ce moment.

Mais la journée n'était toujours pas finie, enfin, la journée de travail si, pour le coup. Et immédiatement après, Matthew avait déjà un plan en tête. Récemment, il y avait une nouvelle exposition à la galerie d'art de Krimson, mais pas de Stefano, évidemment. Deux ans après, les gens n'avaient visiblement toujours pas digéré. Peut-être existaient-ils des exceptions, pensa une exception en question, justement. Mais là ce n'était pas la question. Il y avait donc une nouvelle exposition, donc de nouvelles oeuvres d'art, sûrement différentes de celles qu'il connaissait déjà, et c'est justement ce qu'il allait voir.

Non pas qu'il était spécialement intéressé par l'art, il voulait seulement essayer de voir les différences qu'il pourrait y avoir entre les oeuvres de Stefano et celles qu'il s'apprêtait à voir. Toujours dans le cadre de son "enquête" évidemment, mais il allait faire comme si ce n'était pas le cas. Il voulait avant tout voir si cet artiste aussi - dont il ne connaissait même pas le nom - avait les mêmes penchants sombres que son ami, si visiblement c'était courant chez tous les artistes de faire ça, ou si ici il n'y avait que Stefano Valentini pour partager sa.. vision assez particulière.

Et s'il n'y avait vraiment que lui pour s'inspirer de la mort, alors... Là il serait définitivement perdu. Ses doutes n'auraient donc pas disparu, mais pour le savoir, il devait avant tout les voir, ces nouvelles oeuvres. Alors il arriva enfin devant la galerie d'art, il rentra enfin dedans, il arpenta enfin les couloirs. Il n'y avait pas grand monde, aujourd'hui, après tout l'ouverture officielle de l'exposition avait eu lieu il y a quelques jours déjà. Honnêtement, il était au courant de cet événement seulement parce que c'était Stefano qui lui en avait parlé, avec il ne savait quelle émotion. Sûrement un mélange d'excitation de voir ce qu'un autre artiste proposerait comme oeuvres, et aussi un soupçon d'inquiétude d'avoir un nouveau concurrent en ville.

Un concurrent, hein, heureusement qu'il n'avait pas fait une blague du type "je serais prêt à tuer pour être le seul artiste ici". Déjà, il semblait oublier que Krimson City ne lui appartenait pas, qu'il n'était clairement pas le seul artiste de toute la région, et que son ego était sûrement trop gonflé. Mais c'était Stefano, après tout, on ne le changeait pas. Et ça amusait Matthew, au passage. Le temps qu'il oublie toutes les choses affreuses qu'il pouvait actuellement penser sur lui. Parce que lorsqu'il sortit de ses pensées pour mieux observer ce qui se trouvait autour de lui, c'est là qu'il se rappela pourquoi il était venu ici, à la base.

Les oeuvres avaient l'air assez normales. De simples peintures, plutôt colorées, avec diverses formes, diverses choses représentées. Bon, dès le début, Matthew savait que cet artiste n'avait absolument rien à voir avec Stefano. La différence était très grande, entre les créations aux tons joyeux et aux couleurs vives, et celles aux tons sombres, représentant de visibles souffrances humaines. Ces deux aspects étaient assez intéressants, et d'une certaine manière, témoignaient déjà assez bien de l'état mental que chacun des artistes avaient.

L'un avait l'air d'aller bien, l'autre pas du tout.

Alors c'est comme si ça venait confirmer les pensées de Matthew, ce qui ne le rassura pas du tout, au contraire. Ça le fit encore plus sombrer dans le désespoir. Vraiment, il comparait ces peintures aux photographies de Stefano et.. C'était toujours le même constat, la même impression. La même ambiance malsaine qui se dégageait des meurtres qui continuaient d'avoir lieu. Enfin, le malsain dans ses oeuvres avait commencé à lui être flagrant le jour il avait fait le lien. Lien dont il ne savait toujours pas s'il était bien réel ou non.

Au bout d'un moment, il se rendit compte qu'il passait vraiment plus de temps à ressasser ces choses, encore et encore, comme il le faisait depuis un moment, au lieu de réellement observer les créations face à lui. De toute façon c'était fichu maintenant, impossible de se concentrer. Et il allait devoir passer la soirée à faire le "bilan" de ce qu'il avait vu, et constaté aujourd'hui. Seul, toujours sans aucune nouvelle de Stefano depuis environ deux jours déjà, bloqué avec ses pensées, comme chaque soir...

-Alors comme ça tu deviens intéressé par l'art, maintenant ?

Enfin, ça c'est ce qui aurait dû se passer durant un autre jour sans Stefano.

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