Chapitre 14

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Léa:

Je pense qu'ils ont compris. En ayant vu ma tête, ils se sont sûrement rendus compte de la gravité de la situation. Je n'ai rien entendu au début, puis des paroles sont parvenues à mes oreilles. Tout d'abord étouffées par le sol, puis des mots sont devenus distincts au fur et à mesure que le ton monte. Je ne veux pas qu'ils s'engueulent. Je veux qu'ils s'aiment, mais vraiment, sans rien autour pour les embêter. ..

L'heure de mon téléphone indique que les 10 minutes sont passées. Je descends, et les vois tous les deux. Ils sont à l'opposé du canapé. Camille à l'air calme, contrairement à Lucas, ou la colère semble le hanter. Je m'installe face à eux, et attends patiemment. Alors Camille commence à parler. Elle me raconte tout. Depuis le début c'est à dire une semaine avant le début des vacances. Autrement dit l'arrivée de Nicolas.

...

Je m'endors tout en réfléchissant. Quand ils sont partis, vers 19h, je leurs ai dit merci. Merci de m'avoir raconté, merci de m'avoir inclus dans leur histoire, et de me faire confiance pour les aider. Maintenant que la vérité est là, elle est difficile à ignorer. Dès que j'ai su, tout est apparu comme une normalité. Tout était logique. J'ai tout compris, et tout ce qu'il fallait comprendre. Des lors, comment oublier tout ce que j'ai vu et que je n'avais pas compris sur le moment. Tous ces moments que j'ai vus et que j'aurais pu comprendre pour les aider? Je me maudis moi-même. J'aurais dû être là. Je me promets intérieurement, avant de m'endormir, que j'essayerais de les protéger. Je vais les aider !

Camille :

Je rentre en salle de français. Mais dans ma tête je marche à reculons. Je ne veux toujours pas y aller.

Depuis que nous avons tout expliqué à Léa, je sens un poids en moins sur mes épaules. Je me sens moins responsable. Avant de partir vers les 19h, j'ai fait un énorme câlin à Léa. Je l'ai serrée contre moi, avec tellement d'amour, pour lui montrer combien j'étais reconnaissante de sa curiosité. Lucas était derrière moi, et m'attendais. Je lui ai fait un bisou avant de la quitter, et de rejoindre Lucas. Nous avons marché jusqu'à l'arrêt de bus, main dans la main.

- Merci, je lui avais dit.

- Pourquoi ? M'avait-il répondu.

- Pour m'avoir laissé raconter à Léa toute l'histoire, pour qu'elle puisse nous aider. Merci de ne plus t'être énervé après qu'elle soit arrivée. Mais surtout merci de m'aimer. Depuis le CM1, j'attends. Mais à chaque fois je pensais que c'était peut-être avec Léa que tu sortirais, lorsque tu lui fessais de chatouilles comme le soir de son anniversaire. Ou avec Margaux, lorsque tu rigolais à toutes ses blagues. J'avais tout le temps l'impression que c'était avec une autre que tu allais sortir.

Il me prend par les épaules, et me sert contre lui. Il me frotte les cheveux, tout en posant son menton sur ma tête.

- Camille... Si tu savais le temps que l'on a perdu à attendre que l'autre fasse le premier pas... Ça me rend malade. J'aurais tellement aimé que l'on se le dise plus tôt. .. Ça nous aurait évité toutes ces horreurs !

- Tu sais ce qui nous rend plus forts?

Il avait l'air étonné de ma question, mais il y a répondu quand même.

- L'Amour ?

- Oui... Mais peut-être pas dans le sens auquel tu penses... À chaque fois que l'on est avec nos amis, personne ne nous fait peur... On doit rester ensemble! Et on doit jouer l'indifférence !

- Je veux bien... Mais comment veux-tu le faire avec Nicolas à côté de toi en cours, et Jade qui a mon numéro?

- Je ne sais pas... On les ignore, et ils vont peut-être s'en lasser...

- Je ne pense pas, car même si on ne montre rien, ils vont se douter que l'on est mal à l'intérieur.

- Alors on leur montre qu'on ne souffre pas, qu'avec nos amis on est plus fort. Qu'ils ne nous font pas peur...

A ce moment-là, le bus est arrivé. Nous sommes montés dedans, et cela a coupé notre discussion. Le bus est un peu vide, mais nous ne voulons pas que tout le monde entendent ce que l'on va dire. Alors on s'est mis au fond du bus, et je me suis assise sur ses genoux, la tête dans son cou. On ne parlait pas, mais l'on est resté ainsi jusqu'à son arrêt. Oui Lucas prends le même bus que moi, sauf que c'est souvent son père qui le dépose chaque matin, étant donné qu'il bosse juste à côté. Il m'a quitté à regret, non sans m'avoir embrassé, et dit qu'il essayera de les ignorer.

- Invention sur madame Bovary! Crie la prof de français par-dessus le brouhaha des élèves.

Certains râlent, contrairement à moi, car Nicolas, qui viens juste de s'asseoir à côté de moi, n'aura pas l'occasion de m'embêter.

La prof note au tableau le sujet. "Vous êtes un(e) invité(e) au mariage de madame Bovary. Raconter la scène de votre point de vue en respectant le style d'écriture de faubert."

- Vous avez deux heures !

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