Epilogue

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Camille :

J'allume l'ordinateur. Je sens le stress venir en moi.

Et si je n'ai pas réussi?

J'entre l'identifiant et le mot de passe. Mes mains deviennent moites.

Et si je suis la plus nulle ?

Je clique sur l'onglet internet, et note le site. Toutes sortes de situations entrent dans mon esprit. Je rentre les codes que l'on nous a donnés. J'entends mon téléphone vibrer à plusieurs reprises, mais je m'en fiche. Je verrais ça plus tard, surtout que je sais déjà ce que je viens de recevoir. Je scrute la page à la recherche de la réponse...

" Vous avez votre bac, avec mention bien "

Non ! C'est génial ! Je pousse un hurlement de victoire. Mes parents rentrent dans la chambre suite à mes cris. Je les regarde et leur annonce la nouvelle. Ils sont contents pour moi. Et moi ! Je leur demande de sortir, pour appeler Léa. Je prends mon téléphone, et lis de nombreux messages

*Louis
" Hey Camille ! Alors les résultats ? Tu l'as eu ton bac? 😉"

*Léo
"Salut ! J'ai eu mon bac mention assez bien ! Et toi??? Tu la eu j'espère ! "

*Marlene
" Hey, alors ces résultats ? "

Je décide de ne pas répondre de suite, et appelle ma meilleur amie. Au bout d'une sonnerie, une voix décroche.

- Haaaa!!!!!!! Alors tu la eu ???

Je respire un bon coup, et le poids qui était sur mes épaules depuis 7 mois s'envole.

Quand je me suis réveillée, j'ai tout d'abord ressenti le vide. Je ne sentais rien, ne pensais à rien... Puis une douleur est apparue dans ma poitrine. Elle était déchirante. Puis plusieurs autres sont arrivées petit à petit que mon corps reprenait vie. Quand j'ai ouvert un œil, j'ai vu pleins de gens autour d'un lit d'hôpital, dans lequel j'étais allongée. Tout d'abord mes parents à ma droite, et Léa et Lucas à ma gauche. Au bout du lit, se trouvait le principal du lycée. " Que fait-il ici ?" J'ai pensé sur le moment. Tous avaient l'air réjouis de me voir réveillée. Je voulais leur sourire en retour, mais une douleur est apparue sur ma joue, et la seule chose qu'ils ont dû apercevoir de ce sourire, c'est une grimace de ma part. Tous les regards se sont inquiétés, mais je les ai rassurés d'un coup d'œil. J'ai ensuite remarqué que Lucas tenais ma main, et mes yeux ont cherché ses rétines chocolats.

- Camille, a commencé le principal, et mes yeux ont été obligés de se détacher de mon bien aimé, pour se poser sur l'homme au bout de mon lit. Nous sommes contents de te voir réveillés.

Il avait l'air sincère.

- Ça fait 3 jours que tu dors, m'a dit Léa, comme une réponse à la question que je n'avais pas encore posée.

- Et ça fait trois jours que vous êtes là à attendre ?

Ma voix était enrouée, et cela s'entendait.

- Monsieur le proviseur viens juste de passer, pour prendre de tes nouvelles. Mais sinon...

Lucas n'avait pas fini sa phrase, ce qui laissa sous-entendre que cela faisait trois jours qu'ils étaient à mon chevet. J'ai senti d'un seul coup une énorme fatigue peser sur mes épaules. Mes yeux se sont fermé tous seul, alors que de nombreuses questions me taraudaient encore l'esprit.

D'après ce que Léa m'a raconté le lendemain, ils m'ont trouvés par terre, en sang, dans les toilettes, avec Nicolas. Et tout m'est revenu. Tout ce que Nicolas avait fait. Et ça faisait mal. Elle m'a raconté ce qu'avait dit le proviseur au sujet de Nicolas. Elle m'a demandé de raconter ce qu'il s'était passé avant qu'ils soient arrivés. Sur le moment, il y avait une policière qui prenait des notes, pour l'enquête. C'était dur pour moi de parler, surtout qu'à chaque fois, cela réveillait les blessures qu'il m'avait faites.

Lucas et Léa ont ensuite été obligés d'aller en cours. Léopoldine est venue m'apporter les devoirs plusieurs fois. Mes amis sont aussi passés tous les jours. Trois jours après je suis sortie de l'hôpital. Les blessures n'étaient pas graves, à part une côté fêlée. Ma peau, en revanche, est couverte de bleus. Mes parents ont étés présent tous le temps, et si mon père travaillait ma mère était là, sinon l'inverse. Dès que m'a sœur sortait de cours, elle passait d'abord me voir, en passant bien sûr par la boulangerie, pour m'apporter une chocolatine, pour me nourrir. Oui j'ai enfin pu tester la nourriture de l'hôpital, et je confirme qu'elle n'était pas extraordinairement bien cuisinée.

Quand je suis revenue au lycée, tout le monde était au courant de mon histoire, ou de ce qui en avait été raconté. Tout le monde me regardait en chuchotant. Tout les élèves regardaient les bleus de mon visage, les marques sur mes bras...

Les profs étaient bienveillants avec moi, et personne n'osait me parler, ni me poser de questions sur ce qui s'était passé. C'était... Comme une paix. Un pacte. C'était bizarre. J'ai eu le droit à plusieurs rendez-vous avec le principal. Pour savoir si j'arrivais à rattraper les cours, si je devais passer le bac, mais c'était surtout des questions en rapport avec Nicolas.

Je ne sais pas où il était, entre l'accident et le procès. Bien sûr, j'ai été invitée à témoigner comme victime. Je m'y suis rendue. C'était la première fois que je le revoyais depuis l'accident. Il était bizarre. Ses yeux ne montraient aucune expression. Il paraissait absent. Mais son dos était voûté, comme si il avait été roué de coups. C'était une semaine après l'accident, et mon corps était encore plein d'hématomes. La séance s'est passée rapidement, et j'ai dû raconter tout ce que j'avais vécu. Lucas et Léa sont venus à ma demande, pour me soutenir, et m'aider si je ne pouvais plus raconter. Ils étaient chacun de chaque côté de moi, comme des gardes du corps face à la menace que représente Nicolas. La sentence est tombée. Viré du lycée, pour aller deux ans en maison de redressement. Quand il a appris cela, son visage s'est décomposé. Il a enfin pris compte de la gravité de la situation. De tout le mal qu'il m'avait fait. Il m'a regardé, et ses yeux me suppliaient de lui abréger ses souffrances, de ne pas le laisser partir autant de temps en correctionnel, de prendre sa défense. Je l'ai regardé droit dans les yeux jusqu'au moment où il a disparu derrière la porte, encadré de trois policiers.

Mais le fait qu'il ne puisse plus me faire quoi que ce soit, ne m'empêche pas de faire des cauchemars. Depuis l'accident, chaque nuit, ses coups reviennent, sa fête me reviens, tout ce qu'il m'a fait s'insinue dans mes rêves. Et chaque nuit je me réveille par des cris. Et à chaque fois, mes parents viennent, et me rassurent. Mes amis aussi, et Lucas. À ce jour, je suis toujours avec lui, et Léa avec Louis. Ils sont trop mignons. Ils me font penser à moi et mon bien aimé. Tous mes amis m'ont aidée à tenir le choc. À ne pas abandonner, ni baisser les bras. Depuis ce jour je compte sur eux, comme ils comptent sur moi pour le jour où ils auront besoin de ma personne pour les consoler.

J'entends le souffle de Léa à travers mon téléphone, et je quitte ce monde de souvenirs, pour revenir au présent.

- Je l'ai eu mon BAC Léa ! C'est trop bien ! Avec mention bien en plus !

- Je suis fière de toi ! Me dit Léa, et un vrai sourire qui n'était pas apparu depuis longtemps, s'affiche sur mon visage.

FIN.

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