Chapitre 25 : Rencontre

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PDV Kevin :

Non, pitié, laissez moi, je ne veux pas, non, non, non, où êtes vous et je- non, non, non, arrête ! Mais arrête, je vais tout- non, c'est ma faute, c'est ma faute, tout est de ma faute, je dois m'arrêter, arrête, arrête, je, non, non, non !

Je me réveillais en sursaut, essoufflé. Toujours le même, toujours. Je me détachais délicatement des bras d'Alec, échappant à sa chaleur, et je me redressais tout doucement dans le calme de la nuit. L'air était frais, ce qui refroidissait ma peau moite, et on voyait les étoiles par la trouée des arbres.

Cela faisait plusieurs jours que se répétait la même routine. Enfin, je ne me plaignais pas, j'adorais passer du temps avec mes compagnons de route, mais la revenue constante de mes cauchemars les inquiétaient. Pourtant, mes cauchemars, je les revivais constamment depuis ce jour, alors cela ne risquais pas de changer. Ou de m'importuner plus que d'habitude.

Il était très tôt, où très tard je ne savais pas exactement, mais c'était étrange ; je ne me réveillais jamais en plein milieu de la nuit. En général, mes rêves me torturaient jusqu'au matin. Enfin, je le mérite... Je sursautais, comprenant ce qu'il se passait.

Si je me suis réveillé... C'est que-

Crac !

Je me figeais, puis soufflais en secouant mon ami par l'épaule :

- Alec...

Celui-ci se redressa immédiatement et me chuchota :

- Je ne dormais pas, Kevin... Je te laissais de la solitude pour que tu te calmes. Tes cauchemars ne sont pas bons pour ta santé...

Je soupirais.

- Sinon, je les ai entendus. Ils sont aussi bruyants que des humains, fit-il en fronçant le nez.

J'acquiesçais silencieusement avant de me déplacer à la couverture de Mia et de la secouer doucement. Celle-ci grogna en se retournant, puis finit par se redresser et se frotter les yeux.

- On doit déjà repartir ? demanda-t-elle d'une voix toute ensommeillée.

- Non, soufflais-je. Tu ne les sens pas ?

- Si, maintenant que tu le dis...

- Attendez, ce n'est pas normal, s'inquiéta Alec.

- Quoi ?

- Ce ne sont pas des humains. Ils sentent comme toi et Mia.

- On les a trouvés ? On les a trouvés ? s'excita Mia.

- Ce sont plutôt eux qui nous ont trouvés, grimaçais-je.

- Leur intentions sont hostiles, approuva Alec.

- Mais s'ils voient qu'on est comme eux ! protesta Mia.

- Mmh, adhérais-je tout en ramassant les couvertures et en sellant les chevaux. Ils ne sont plus très loin.

- Ils se rapprochent tout autour. Ils veulent nous encercler, nous informa Alec.

- C'est idiot. Ils manquent de discrétion. A combien est-ce-que tu les évalues ?

Alec releva la tête :

- Pas beaucoup de sang. Une petite cinquantaine, je crois.

Puis il sortit une de ses fioles dont il avala la moitié.

- C'est pour avoir des forces et ne pas avoir envie de les mordre, expliqua-t-il.

- Bon, j'ai fini d'empaqueter nos affaires. Faudrait se mettre au centre, en triangle, avec les chevaux. S'ils nous attaquent on pourra se défendre...

- D'accord, dit Mia.

Nous nous installâmes donc au milieu de la clairière, dans la nuit froide, les chevaux derrière nous, tout au centre. Alec sortit l'épée qu'il avait au côté, je plaçais mes mains en bouclier, et Mia croisa les bras ; elle avait froid.

Puis des lumières se rapprochèrent, et une petite tribu déboula dans la clairière, des torches à la main. Ils n'étaient pas loin de 50, comme Alec l'avait prévu, mais il y avait plus étonnant : c'étaient tous des enfants. Des enfants, de notre âge ou un peu plus, mais souvent moins. Je baissais mes mains par automatisme, et fixais la fille blonde qui s'avançait vers moi. Alec retroussa ses gencives en un grognement peut encourageant, et elle s'arrêta à quelques mètres de moi.

- C'est un suceur de sang, énonça-t-elle simplement.

Mia se tourna vers elle, et, du haut de ses quatorze ans, rétorqua :

- Tu pourrais dire "vampire", cela est plus respectueux.

La jeune fille eu l'air surpris un instant, puis se recomposa un air farouche.

- Bonsoir, dit Alec, un sourire en coin sur son visage pâle.

- Baisse cette épée si tu ne veux pas qu'on boive ton sang comme tu le fais de celui des surnaturels ! cria une voix dans la petite foule, aussitôt rejointe par le reste du groupe.

- Nous ne vous voulons pas de mal, intervins-je. Je- je peux vous montrer, on est comme vous...

En quelque sorte, je comprenais ces enfants qui se composaient un masque de haine pour cacher qu'ils avaient peur. Ils devaient être terrifiés, même, de ne pas savoir quel serait leur avenir, de ne pas savoir s'ils survivraient, de se sentir plus bas que tous. De sentir indésirés.

- Montre, grogna la fille.

Je tendis la paume devant elle, y faisant danser une petite flamme vive. Elle eu un sursaut, puis s'avança, comme hypnotisée par la lumière.

- Tu vois ? souris-je.

Des murmures se propagèrent dans la petite tribu.

- Je m'appelle Dana, dit la fille en me tendant sa main. Et toi ?

- Kevin, répondis-je. Elle s'appelle Mia, continuais-je en montrant mon amie qui défaisait son voile, et il s'appelle Alec.

- Nous n'acceptons pas les suceurs de sang. Mais soit, si c'est votre ami...

Elle sembla hésiter.

- Je te promets qu'il ne te fera rien ! cria presque Mia, éprouvée par toute la tension régnant au sein de la forêt. Il est pas comme les autres !

- Il ne boit pas de sang ? questionna la dénommée Dana, méfiante.

- Si, mais- tentais-je, coupé par les rumeurs aux alentours.

- Dabisses ! appela Dana.

Une fille, les cheveux au carré et une frange lui arrivant presque sur les yeux, se détacha du groupe et entra dans la lumière des torches.

- Oui ? dit-elle d'une voix étrangement absente.

- Qu'en penses-tu ?

- Il faut les soumettre au test, répondit l'autre de sa voix vide, toutefois sans hésitation aucune.

- Devons nous les amener à la base ? demanda Dana, assez fort pour que tout le monde entende.

- Oui, dit indifféremment Dabisses.

- Tu en es sûre ?

- Oui, répéta Dabisses de son timbre froid.

- Venez, nous enjoignit Dana d'un mouvement de la main.

Et elle nous guida à travers la forêt, empruntant des chemins sinueux traversés par des troncs morts et des arbres serrés, pour arriver dans un petit village, oui on aurait vraiment dit un petit village comme on en trouve autour de certains châteaux, mais avec des habitations construites contre les arbres, sur les arbres, sous les arbres, avec les arbres... On aurait dit que l'endroit cohabitait avec la forêt, tellement les cabanes semblaient intégrées à la nature ambiante.

- Qui a fait ça ? demandais-je.

- Ophélia, me répondit-elle en pointant du doigt une fille très belle, avec des cheveux verts ressemblant étrangement à des lianes...

- En quoi consiste ce "test" ? demanda Alec.

Dana esquissa aussitôt une moue de dégoût, avant de se tourner vers moi :

- Il vous parle, en plus ?

Je commençais un peu à voir rouge.

- Bien sûr qu'il nous parle, dit Mia, c'est mon ami ! Il nous aidés à nous enfuir ! Il a même abandonné sa sœur pour ça !

Dana grogna .

- Bon. Je vous présente Dabisses, nous dit-elle en pointant du doigt la fille de tout à l'heure. Montre-leur, s'il te plaît.

Dabisses nous regarda sans nous voir, on aurait dit que son regard nous passait à travers, et souleva sa frange pour que tous puissent voir l'œil violet qui lui barrait le front. Contrairement à ses deux yeux blancs presque transparents, cet œil là semblait plus... présent, comme s'il nous voyait réellement. Dana continua :

- Elle peut deviner de petites choses, mais son véritable don est plutôt les présages de mort et la connaissance du passé. Voici sa sœur, continua Dana en montrant une jeune fille, qui ressemblait beaucoup à la première mais avec des yeux plus vifs, heureux. Elle procurait une sensation de chaleur, aussi bien que sa sœur procurait une sensation de froid.

- Enchantée, dit Mia. Que peux-tu faire ?

- Je peux détecter tes émotions, sourit la fille. Ses deux yeux étaient si vifs qu'on les aurait cru dorés, et elle avait un magnifique sourire.

- Quel rapport avec ce "test" ? demandais-je, intrigué.

- Ce sont elles qui vous le feront passer, rétorqua Dana, un sourire peu naturel sur les lèvres. Dabisses sondera votre mémoire en quête de votre passé, tandis qu'Olivia détectera vos émotions afin de savoir si vous êtes sincères.

- Je ne veux pas qu'on me fouille, dis-je.

- Ça ne fait pas mal, rétorqua Dana avec ce même sourire. Sauf si tu as des choses à cacher...

Bien sûr, que j'ai des choses à cacher...

- Tu en as aussi, me défendit Alec avec un air supérieur. Je le sais, je le sens...

Dana eu l'air un peu paniqué, mais se reprit en quelques secondes :

- C'est ça où vous repartez.

Mia me regarda, un "s'il te plaît !" muet dans les yeux.

- C'est d'accord, soufflais-je. Mais je... Vous n'avez pas le droit de nous juger.

- Nous verrons. Qui commence ?

- Je peux !

Mia...

Dana tapota un tronc d'arbre à sa droite.

- Assieds toi.

*

To be continued...

Est-ce-que ça allait ? C'était un bon chapitre ? Plus d'action, non ?


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