Chapitre 3 : Brasier

Màu nền
Font chữ
Font size
Chiều cao dòng

PDV Kevin

Je suis coincé ! Cette pensée tourne en boucle dans ma tête. Les bruits de pas se rapprochent de plus en plus, puis se stoppent.

Ils sont derrière moi maintenant... Ils s'attendent surement à ce que je me rende.

-Rendez-vous ! crie l'un des gardes.

Je n'ai plus qu'une issue. J'ai essayé de les épargner jusqu'à maintenant mais là je ne peux plus fuir. Je suis désolé...

-Non, je réponds.

-Rendez-vous ou je tire ! crie un autre.

Je me retourne, ils sont une cinquantaine, entraînés au combat, et surement préparés aux attaques magiques...

Ils ont une famille et des amis, sans doute. Je me sens infiniment coupable de ce que je vais faire, mais en même temps je suis tellement en colère contre ces gens qui font mine de rien !

-ALORS ! Tu te rends ? reprend le soldat.
Ils doivent se sentir tellement supérieurs, à acculer un albinos... Enfin, je peux toujours essayer de les raisonner.

-Vous... Vous ne voyez pas que ce monde est rempli d'erreurs ? Vous ne comprenez pas a quel point les gens souffrent...

-Arrête tes discours et suis-nous ! s'enhardit un de mes poursuivants.

Je serre les poings.

-Ah, mais je n'ai jamais dit que je me rendais.

Je lève mes mains en bouclier et c'est là que le type comprend. Il braque son pistolet sur moi mais c'est trop tard, je le regarde d'un air désolé et je déclenche le brasier. Je ferme étroitement mes paupières et m'efforce de ne pas écouter leurs cris. Je maintiens le feu jusqu'à ne plus les entendre et je rouvre les yeux : à la place des soldats, il ne reste qu'un tas de cendres...

Je rebrousse chemin en courant.

Je n'ai pas fini de courir...

*

Me revoilà a l'embranchement. Les soldats ne me suivent plus, et ils ne me suivront plus jamais, mais j'ai quand même envie de fuir, de courir pour qu'aucun soldat n'ai seulement conscience de mon existence.

Au moins je sais que je doit prendre a droite, maintenant.

Je me retiens de détaler pour ne pas paraître suspect et je marche en réfléchissant a ma situation.

Jusqu'ici je me confondais parmi les mendiants, et personne n'avait remarqué ma légère différence... Mais un jour quelqu'un m'a bousculé, faisant tomber ma capuche et révélant mes yeux rouges et mes cheveux blancs.

C'était il y a trois ans. Depuis, je fuis les soldats. Il faudrait logiquement que je parte dans un autre royaume mais les douanes m'ont toujours bloqué... Elles sont bourrés de soldats, avec le signalement de quelques "hors-société", comme des fils de génies, djinns, ou des mélanges elfes, ou même des semis animaux... Dans mon cas c'est pire, je suis un des pouvoir perdus. Des unions entre légendes. Ceux qui transgressent l'union interdite entre deux espèces différentes sont souvent pendus, leur progéniture se retrouvant orpheline, et je ne fais pas exception. Mais c'est une part assez sombre de mon existence, et me la rappeler me rend étrangement...nostalgique ? Bref.

Actuellement, je suis en connaissance de quatre royaumes: le mien, appelé royaume déchu, composé de trois contrées.
Le royaume des vampires, le royaume de sang.
Le royaume des elfes, royaume de Titania.
Le royaume des nains et gnomes, royaume de pierre.

Les autres -comme celui des djinns, des fées, des esprits- me sont inconnus. J'ai un choix a faire.

*
Le meilleur choix est le royaume de sang. Comme j'ai les yeux rouge clair, on pourra penser que je suis un vampire perpétuellement affamé, voilà tout. Les vampires ayant les yeux rouge sombre, presque noirs quand ils sont en colère, et rouge clair quand ils veulent du sang, je devrais me sortir avec mon regard écarlate. De plus, les vampires sont peu regardants et c'est le principal refuge de tous les étrangers.

Le problème reste mes cheveux. Les vampires sont peu regardants, mais pas bêtes. Ils savent à quoi ressemble un albinos. Je pourrais les camoufler avec un turban, mais on me l'enlève et je suis foutu... Je peux les teindre temporairement, mais il pleut et je suis foutu de nouveau. Ok, on a compris.

L'autre petit problème, c'est la douane principale, coupant l'accès entre ce royaume et celui de sang. Cela fait 3 ans que j'essaie de la traverser, échouant irrémédiablement et m'échappant in extremis. Bourrée de soldats, de détecteurs de pouvoirs, d'artefacts, et surtout bourrée d'armes mortelles, même pour les "spéciaux". Je suppose que j'aurais à utiliser mes pouvoirs si je veux réussir. Et a tuer, aussi, afin que ce stupide roi ne puisse envoyer de nouvelles unités a ma poursuite de sitôt. A tuer. Même le verbe est horrible. Ça commence par un "t" comme "terre", "temps", "trahison", "terreur", "tristesse". Tous ces mots sales. Ça me donne envie de pleurer.

Je vais donc devoir faire un massacre. Le feu est beau, mais aussi violent, et sauvage. Il a comme sa propre volonté. Une volonté destructrice, mortelle. Le feu consume tout, et fini par se consumer lui-même. Il représente la rage. Une fureur infinie que j'ai en moi... Qu'on a tous en nous. Cachée très, très, très profond. Scellée. Et croyez-moi, c'est mieux ainsi...

Je dois trouver quelque chose pour mes cheveux, au moins pour la douane. Je les protégerai d'un foulard, je dirais que mes yeux sont malades, je ne sais pas... Je ne sais plus vraiment... Je broderai. J'ai tellement essayé de partir et j'ai tellement échoué que ne serait-ce-que l'idée de sortir de cette ville sale est illusoire, utopique.
J'ai peur, j'ai froid, je suis chassé depuis un bon bout de temps, je veux partir. Et surtout, je veux réussir.

***

Voila! C'est peut-être un peu plus intéressant...

Bonnes fêtes!

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen2U.Pro