1.

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Tes paupières s'ouvrent doucement, laissant s'échapper les gouttes d'eau retenues inutilement. Tes larmes coulent le long de tes joues, caressent ta peau, frôlent tes lèvres et s'écrasent au sol sans un bruit.

Tes lèvres s'entre-ouvrent dans la recherche vaine d'un air plus pur ; un air respirable ; un air qui calmerait les battements effrénés de ton coeur ; un air qui oxygénerait ton esprit ; un air qui bercerait ton corps et lui rendrait un état correct ; un air inexistant et inaccessible.

Tes épaules tressaillissent au rythme de tes sanglots réguliers, de tes hoquets de larmes, de ta respiration angoissée.

Tes mains tremblent si fort qu'elles ont déjà lâché le bouquet de roses noires qu'elles tenaient. De belles roses teintes, exprimant tout ton chagrin et toute ta peine, ton désespoir et ton amour pour moi. Une légère griffure écarlate teinte ta peau blanche, à l'extrémité de ton pouce, là où se tenait il y a quelques minutes la plus imposante des épines de la tige de la plus belle fleur.

Finalement, tes jambes chancelantes cèdent sous le poids de ta tristesse et tu t'effondres sur cette pierre élégante, sous laquelle je repose. Ton esprit s'égare dans les airs alors que ton corps reste avachi sur le mien, brisé par mon départ.

Mon corps est proche de toi, trop proche pour que ça te soit supportable, mais je ne pourrais jamais plus effleurer ta douce peau.

Ton corps, grignoté par un chagrin dévastateur, se replie sur lui même. Tes poings fermés frappent sans plus aucune force le marbre me recouvrant, dans une vaine tentative d'extériorisation.

Alors seulement, tes sanglots redoublent de force et d'intensité, ta gorge produit un son rauque et étouffé et tes paupières se referment. Tu te laisses aller à tous tes sentiments ravageurs à mes côtes, mais je ne suis plus là. Tu te laisses aller à proximité de moi, mais je suis dans l'incapacité de te consoler, et ça me tue.

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