Coeur

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Coeur

Scrisă de: vancesla

''Écoute toujours ton coeur car même s'il est gauche, il conduit toujours au droit chemin...''

Elle ne savait plus trop pourquoi elle était venue prendre un café avec lui à cinq heures de l'après-midi, dans le petit bistrot en face du CHU. Peut-être parce qu'elle ne l'avait pas revu depuis septembre, qu'il lui manquait et qu'il se faisait trop rare.

Mais ça, c'était des choses impossibles à dire à un jeune frère avec qui on avait passé toute une enfance à s'ignorer, dans l'ennui de la grande maison familiale. Ils avaient donc échangé gentiment sur un mode neutre et informatif.

Elle eut tout de même le malheur de lui demander des nouvelles de sa petite amie.

Il n'y en avait pas, des nouvelles. Sa copine était devenue son ex voilà belle lurette. A deux jours de la Saint-Valentin, être seul, c'était un peu moche. Il avoua un peu pudiquement qu'il commençait à se faire chier à ainsi tourner en rond. La conversation en était complètement plombée. A la fin, ils avaient conclu l'échange en queue de poisson.

Pourtant, la sœur avait voulu terminer sur une note positive :

— Je suis sûre que tu retrouveras quelqu'un d'aimant cette année. Il suffit que tu te fasses confiance. J'ai lu quelque part... Attends... Tu vas trouver cette citation notable : "écoute toujours ton cœur, car même s'il est gauche...''

— Non, franchement ! Pas à moi, tu le fais exprès ! Avait-il répondu en riant.

— Oui, Oui ! Je suis au courant que tu fais partie des 0,01 % de la population qui ont le cœur à droite ! Je suis ta sœur quand même ! Je me souviens de l'affolement de maman le jour où on a découvert ton énorme défaut de conception. Ma citation est une métaphore qui n'en reste pas moins valable dans ton cas d'espèce !

— Vas-y alors ! Envoie ta citations ! Je suis sûr que ça va redynamiser ma vie sentimentale du feu de dieu !

— Rouuuuu ! J'n'ai plus envie de te la dire !

— Allez ! Ma grande petite sœur ! Envoie-moi tes good vibes comme tu sais si bien y faire !

— Bon, hum... À froid ça va paraître bizarre ! Tu l'auras voulu : '' Écoute ton cœur car même s'il est gauche, il conduit toujours au droit chemin.'' C'est pas mal, non ?

Il avait souri.

— OK ! Promis !

— Promis quoi ?

— Promis, la prochaine que je rencontre quelqu'un, j'écouterai mon cœur quoi qu'il me dise...

Elle avait souri. Il lui trouvait le regard brillant, le sourire éclatant et les inflexions de la voix un peu trop sentimentales.+

C'est sûr, il y avait un nouveau neveu ou nièce en route pour l'année prochaine.

BADAM...

BADAM...

BADAM...

Tu me demandes ce que je pense de tout ça ?

Je n'ai pas grand chose à te dire. J'ai eu des intuitions géniales par le passé, mais vous pensez toujours, ton cerveau et toi, que vous vous en sortiriez mieux grâce à l'intellect. Je n'ai donc rien d'autre à rajouter si tout cela te convient comme tel.

Alors laisse moi à ma fonction vitale. Je te ferais signe, si j'estime que tu en vaux encore la peine !

BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM BADAM...

—... Vous n'avez tout de même pas songé sérieusement à me déranger pour un suppositoire ? Je vous ai déjà dit qu'il ne fallait pas me solliciter constamment, mademoiselle Grimald ! Vous êtes en sixième année de médecine, tout de même ! Le patient est votre patient, il appartient à votre secteur, vous vous en occupez, point barre ! Et là, voyez-vous, je m'octroie une heure complète de pause. Ne m'appelez qu'en cas d'urgence absolue avec pronostique vital engagé etc. !

Elle avait rougi, elle avait blêmi. Elle disposait d'un arc-en-ciel entier dans sa palette émotionnelle.

— Excusez-moi encore docteur Vaugier, mais l'infirmière a dit qu'elle n'avait pas le temps pour le suppositoire ! Et l'aide soignante non plus... Et je ne sais plus quoi faire parce que le patient souffre et qu'il appelle tout le temps pour son traitement...

— Et vous attendez quoi de ma part ? Ce n'est pas mon problème, si vous ne parvenez pas à vous faire respecter de l'équipe, Nadine ! Vous êtes ici depuis presque deux mois et... Ça y est, elle ne m'écoute plus ! Allô la terre ? Vous êtes dans la lune ou quoi ? Qu'est-ce qui vous arrive, là, d'un coup ? Mais regardez-moi dans les yeux, quand je vous parle Nadine, au lieu de mater mes surchaussures ! "

Elle releva la tête et ses deux billes noisette onctueuse comme une pâte à tartiner percutèrent de plein fouet le regard bleu étonné du jeune chef de service.

—...Vous... Vous venez de m'appeler Nadine, docteur... Bafouilla-t-elle.

— Ah ?

— Deux fois...

— Ah ? Tiens donc... 'Fin... Je suis hyper fatigué. Mon cerveau est confus. Il est une heure du matin. Je sors de quatre heures de bloc... Bon, et alors ? Vous pouvez m'appeler par mon prénom, vous aussi... Si vous voulez... Je... Je m'en fiche après tout... Ça n'a pas de problème avec je...

Confus ? Confus.

Oui, très confus.

—... Ok... D'accord... Heu... Gaëtan... Heu... Gaëtan Vaugier... Heu Gaëtan ?

Gaëtan ? Ça sonnait bizarre et curieusement doux dans sa bouche, entre ses lèvres.

— Bon, quoi encore ? Vous voulez que je vous aide à introduire le suppositoire dans le patient, ou quoi ? Quand vous aurez fait la tournée de tous les rectums des petits vieux de cet étage - Et vous savez comme moi qu'ils sont nombreux en gériatrie - vous apprendrez peut-être à vous faire respecter par les autres soignants !

Elle n'aimait pas sa voix quand il la réprimandait comme ça,. Elle n'aimait pas la vulgarité cruelle dont il usait, parfois avec ses subordonnés.

— J'y vais... Ok... J'y vais...

Elle faisait déjà demi tour, tête basse, de nouveau.

Mais quelle gamine ! Qu'attendait-elle de lui, réellement ? De l'aide ? Un appui ? Une approbation ? Était-il trop abrupte ? Pourquoi était-elle, à la fois si nunuche et si désespérément jolie ? C'était un cocktail à rendre schizophrène !

— Allez, allez ! On se revoit demain matin avec l'équipe, pour les plannings de la semaine. Dit-il sur un ton à la fois radoucis et agacé. Vous aurez tout le loisir d'exprimer votre mécontentement face à ces dysfonctionnements répétés et... Je vous appuierai. Je dirai que ce bizutage dont vous faites l'objet est intolérable et que ça doit cesser dès à présent.+

— Merci Gaëtan. Dit-elle d'une voix fervente qui le toucha en plein coeur.

Mais qu'est-ce que t'es CON ! Mais t'es CON !

Ça fait deux mois que tu ne comprends rien à la situation ! J'ai beau m'agiter dans tous les sens, tu restes de marbre !

Mais cette fille c'est la bonne, tu comprends ? LA BONNE. Elle est parfaite pour toi. P.A.R.F.A.I.T.E.

Non ? Tu ne comprends rien du tout. Tu lui inventes des défauts. Tu vois des obstacles imaginaires.

Tu veux un dessin, peut-être ? Tu comprendras alors. Ou pas...

Allez ! On va faire un joli dessin rouge sang :

''... Donc on vous a tous distribué les plannings modifiés de la semaine. Nous avons à nouveau un fort taux d'arrêts maladie ponctuels parmi les personnels du service, ce qui influe sur notre organisation. Le directeur d'hôpital demande qu'on fasse un autodiagnostique de l'état de santé des personnels du service en vue d'un rapport administratif complet. Il me faudrait donc un ou deux médecins volontaires pour faire passer un check-up complet à tout le service... Pas de volontaire ? Comme d'habitude ! Donc je désignerai quelqu'un en fin de cette réunion. Voilà ce que j'avais à dire au staff de cette semaine. Est-ce que quelqu'un a quelque chose à rajouter pour l'organisation des jours à venir ? "

Personne ne prenait la parole. C'était agaçant, ces réunions sous forme de monologue où l'on écoutait religieusement le chef de service ! Gaëtan lança tout de même un regard insistant vers Nadine qui, encore une fois, n'osait pas lever la tête du carrelage de sol couleur crème.

— Docteur Nadine Grimald ? Quelque chose à rajouter ?

— Oui ? Moi ? Plaît-il ? Hoqueta-t-elle d'une petite voix de souris.

— Et bien... Vous sembliez rencontrer des difficultés hier, vers une heure du matin. Peut-être devriez-vous en faire part à vos collègues ?

— Et bien... Elle inspira, expira. Ses exercices de dilatation du diaphragme durèrent des plombes.

'' Et bien... Je me suis retrouvée toute seule avec le suppositoire du patient de la chambre sept et... J'étais embêtée parce que j'avais quinze patients autres dans mon secteur. Et... Voilà, c'était embarrassant de m'occuper de tout le secteur toute seule... Voilà voilà...''

Bruit de gorges d'impatience dans l'assistance.

Soupire !

Aucun charisme, cette fille !

— Donc ce que tente de nous exposer le docteur Grimald, c'est qu'il y a eu des dysfonctionnements cette nuit quant à la répartition des missions, que le docteur Grimald s'est subitement retrouvée toute seule avec toutes les chambres et que, comme par hasard, ce problème se reproduit à chaque fois que le docteur Grimald assure des gardes de nuit. Reformula Gaëtan.

'' Donc s'il vous plaît, stop les enfantillages. Je ne suis pas dupe. Chacun assume sa part et respecte ses missions, sinon je lui colle un blâme et une mutation d'office. Fin de la discussion. Tout le monde retourne à son poste.''

Ça s'éparpilla au plus pressé. Gaëtan regarda sa montre : une demi-heure top chrono. Oui, ça allait. Il avait une bonne gestion du temps, mine de rien.

Nadine s'approcha de lui d'un pas extra hésitant.

— Merci de...

— N'ayez pas l'air si reconnaissante, on va croire que vous m'êtes redevable !

— Je le suis !

— Dans ce cas, faites donc quelque chose pour moi.

— Quoi ?

— Faites passer la visite médicale à tous vos collègues, ok ?

— Qui ? Moi ?

— Oui, pourquoi pas ? Vous êtes de passage dans ce service, après tout. Dès que ces quelques mois de stage seront terminés, vous tournerez dans une autre spécialité.

— Et vous ?

— Moi ?

— Le diagnostique médicale ? Vous y passerez ?

— Heu...Certainement... J'y passerai même en premier. Ça vous fera de l' entraînement !

Il feignit l'enthousiasme, mais il était plus stressé qu'autre chose.

Mwais... Très moyenne comme approche...

Mais on va pas faire les difficiles ! Un rendez-vous reste un rendez-vous.3

A partir du moment où il y a une date et un lieu, c'est un rendez-vous.

Comment ça, c'est strictement professionnel ? Et bien, tu n'avais qu'à trouver mieux à répliquer, après son : '' Je vous suis redevable'' !

Elle n'aurait pas été contre, je pense, effacer l'ardoise de sa prétendue redevance, un vendredi soir à boire un verre en tout bien tout honneur. Pour peu qu'elle soit célibataire...

Un verre en entraînant forcément un autre, puis l'atmosphère étant détendue et la chose entendue, vous découvrant au passage un million de points communs, s'en serait suivi un restaurant ou un ciné ou qui dit mieux, et plus si affinité...

Mais je m'arrête là. Pour bien faire, il faudrait reprendre toute une éducation en partant de zéro. Voilà ce que c'est que d'avoir vécu une enfance studieuse entre deux parents intellos, taiseux et coincés, une sœur discrète et un chat ronronnant sur un plaid en patchwork, le tout totalement dépourvu de mystère.

Ça donne vingt ans plus tard, un caractère affable mais en retrait. Amical mais distant, toujours dans la retenue. Une nature incroyablement pudique et peu entreprenante avec les femmes !

...

Si ! C'est tout à fait toi !

Ah ! Là là ! Va-t-on s'en sortir ?

—... Donc mon diagnostique va permettre de qualifier votre état de santé ? Vérifier que vous êtes... Disons... En forme ou apte au travail ?

Il remarqua qu'elle avait viré pivoine tandis qu'il avait retiré ses chaussures pour monter sur la table d'auscultation. L'étape d'après serait certainement qu'il allait ôter sa chemise pour qu'elle appose le stéthoscope froid sur sa poitrine nue.

Oui, nécessairement à nu, sans quoi l'examen médical n'aurait pas de sens.

Bon sang ! Il faisait vraiment trop chaud dans cette pièce minuscule !

— Ce n'est pas une visite médicale au sens du code du travail, rectifia-t-il, mais plutôt une enquête administrative concernant les pathologies fréquentes au sein du personnel. Aussi, je vous recommande de suivre très exactement le protocole de notre hiérarchie : questionnaire concernant l'hygiène de vie du patient, pression artérielle, écoute du cœur et des poumons, fond de l'oeil et de la gorge, bilan sanguin et urinaire de routine. Toutes ces données seront anonymées, et quant à vous, vous êtes tenue au secret médical.

Elle se raidit.

'' Détendez-vous, me concernant je n'ai pas grand chose à cacher ! " Dit-il sur un ton engageant.

Pourtant elle avait l'air infiniment mal à l'aise. L'était-elle avec tous les patients qu'elle examinait en tête à tête ? L'était-elle avec ses collègues ? Seulement avec lui ?

'' Bon, on va jouer un jeu pour nous mettre en confiance. Vous avez trente secondes pour découvrir la fascinante pathologie dont je suis atteint, heureusement, miraculeusement sans incidence sur mon état de santé.''

Piquée de curiosité, elle releva le défi et s'attela à la pression artérielle qui était normale quoi qu'un peu élevée. Puis elle posa le stéthoscope sur ses oreilles tandis qu'il enlevait complètement sa chemise. Après un quart de seconde d'hésitation, elle posa hardiment l'instrument en dessous du pectoral gauche.3

Presque instantanément, elle retira l'objet en s'exclamant :

— Ah merde ! On n'entend quasiment rien ! C'est... C'est un épanchement de liquide qui assourdi le bruit, c'est ça ? Mais c'est grave ça ! Bon sang ! Gaëtan ! Qu'est-ce qu'on fiche encore ici ?

Il avait rigolé et lui avait pris l'appareil d'écoute des doigts pour le poser à nouveau sur sa chair, mais du côté opposé.

L'intensité du battement la fit sursauter de nouveau.

— C'est pas fascinant ça ? Dit-il avec un large sourire.

Oups !

— Vous avez tous les organes en miroir ?

— Certes.

— Et puis vous êtes gaucher. Remarqua-t-elle.

— Et vous, vous avez perdu mon défi ! Dit-il

Puis il lui fit un clin d'œil coquin, et au diable le côté professionnel !

Ben voilà ! On est tout de suite beaucoup plus dans la séduction, là ! Embraye, joli cœur !

Tu n'es pas qu'une curiosité médicale ou autre bête de foire !

A présent que tu lui as montré le chemin de ton cœur, fais lui comprendre que même maladroit et malhabile, ce cœur est parfaitement prêt à l'emploi.

Après quelques instants d'hésitation, il se rhabilla dans un silence pesant tandis qu'elle regardait ailleurs. Mais l'espace était tellement réduit dans ce cagibi médical, que des ailleurs, il n'y en avait pas vraiment.

On eût dit des amants inexpérimentés s'essayant à un cinq à sept pour la première fois, mais s'exécutant si mal à la manœuvre qu'ils n'en eussent tiré que de la gêne.

Et c'est bien connu : là où il y a de la gêne...

Après quoi, elle lui tendit le questionnaire médical qu'il cocha à toute vitesse, habitué qu'il était à toute cette paperasserie hospitalière.

A la question : situation matrimonial, il hésita un instant. Qu'aurai écrit le cœur s'il avait pris sa plume pour écrire un mot. Un cœur s'il avec une main ?

Une main sur le cœur...

Le cœur aurait tendu la main. Le cœur aurait tendu une perche, le cœur aurait construit un petit pont de ses petits bras coronariens.

Oui, le cœur se serait remonté les manches. Le cœur, s'il avait un marteau, frapperait le jour et frapperait la nuit. Il y serait allé à la truelle et à la pioche, il se serait sorti les doigts du cul et les mains des poches. Il aurait enfilé son petit casque de chantier et il y aurait mis du cœur.

Du cœur à l'ouvrage comme un vrai petit artisan du BTP !

Espèce de bras cassé !

Elle n'avait pas osé regarder le questionnaire et l'avait laissé partir à la sauvette après avoir bredouillé quelques civilités de circonstance.

Enfin, tandis que la porte se renfermait à une lenteur mesurée, insoutenable pour les nerfs, induite par un groom de porte un peu trop bien huilé, Nadine se rua sur le document papier de deux pages qu'elle but du regard, dans un état de curiosité fébrile qui n'avait pas grand chose de déontologique.

La première page ne lui apprit rien de particulier à part qu'il avait subi une ablation des amygdales à l'âge de dix ans et qu'il avait noté ''poids constant depuis environ dix ans'' dans la case afférente etc. ...

Le bas du deuxième feuillet attira son regard comme un aimant. En effet, quelque chose était noté de la main même du jeune chef de service, d'une écriture fine, nerveuse et illisible de médecin qui n'en a que faire des souffrances ophtalmiques des pauvres pharmaciens.

Dans la rubrique : ''Situation matrimonial'', il avait biffé : ''Marié'', entouré trois fois ''Célibataire'', d'un élan vif de son stylo. Avec la mention manuscrite rajoutée : '' Disponible pour la Saint Valentin''.

Cette fois, c'est le cœur de la jeune femme qui donna des signes inquiétants de graves dysfonctionnements.

Après bien cinq minutes pour calmer ses esprits, elle attrapa son portable et nota le numéro mentionné à l'avant du formulaire, le fit sien en l'enregistrant dans son portable. Après quoi, hardiment, elle entama un SMS :

'' Disponible moi aussi''.

Envoi.

Advienne que pourra.

La porte s'ouvrit subitement, laissant place au visage radieux du jeune médecin qui n'était pas très loin derrière, finalement.+

'' On va prendre un café maintenant ? " Demanda-t-il, tout sourire.

Elle le trouva irrésistible, Il la faisait fondre. Elle ne se fit pas prier.

* * * * * * * * * * FIN * * * * * * * * * * 

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