Toi un peu plus

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Toi un peu plus

Scrisă de: Faboluskilet_te

"L'amour commence par un sentiment, continuer est un choix. Et je me retrouve à te choisir, de plus en plus chaque jour." - Justin Wetch

Message reçu de Lola ♥ :

Coucou bébé, j'espère que tu te remets d'hier soir, même si j'aurais préféré qu'on passe la fin de soirée ensemble... Bref, on se voit dans la journée, je t'aime, rétablis-toi bien ♥

Je repose mon téléphone sur la table de nuit, non sans un grognement, et me demande quelle heure il est.

- Il est quinze heures et quelques. Je pensais vraiment que tu te réveillerais seulement demain matin.

Je ne prends pas la peine de me redresser, je sais avec qui j'ai encore dormi. C'est toujours comme ça, après chaque soirée, il me ramène chez lui parce que je suis trop bourré, il est aux petits soins avec moi parce que c'est le meilleur ami sur la Terre qui puisse exister, et moi je fais l'ours le lendemain, fidèle à moi-même. Sans oublier de le câliner, pour le remercier de sa gentillesse, ou pitié, je ne sais pas trop.

Je n'oublie pas de lui répondre par un grognement, deuxième de la journée. Bien sûr que je me suis réveillé plus tôt, pour qui il me prend ? On est rentré à...

- À deux heures du matin mon chou. T'étais déjà mort. À deux heures du matin. Tu m'auras tout fait.

La douce voix pleine de reproches et d'amusement de mon meilleur ami me parvient, proche de mon oreille, avant de sentir ses lèvres claquer un baiser sur ma joue.

- Aller debout. Tu pues.

Ami en carton.

- Pardon ?

- J'ai pensé à voix haute ?

- Non, à peine.

Sa voix désormais pleine d'ironie me fait sourire dans l'oreiller. Mon oreiller. Enfin, ce n'est pas mon oreiller, mais étant donné que je dors beaucoup ici, c'est devenu mon oreiller. Mon oreiller avec son odeur. Mon oreiller préféré en fait. Je devrais lui voler. J'en fais peut-être un peu trop... C'est juste un... Non, si je pense encore une fois à ce mot, je le frappe.

- Tarte aux pommes !

Je me redresse vivement. Il sait trouver les mots justes, face à tous mes problèmes. Même quand c'est un oreiller, le problème. Oh non. Je l'ai encore pensé.

Je frappe l'objet qui me torture déjà de si bon matin - ou après-midi, question de point de vue - et pique un jogging d'Alex avant de descendre torse nu dans la cuisine.

Programme de la journée : prendre une douche, éventuellement rentrer chez moi et répondre à ma petite amie, qui a toujours espoir de me voir le lendemain d'une soirée. Elle devrait savoir, depuis le temps.

Ce n'est seulement lorsque j'enlève mes écouteurs pour saluer tout le groupe que je remarque la mauvaise ambiance qui règne.

- Ça y est, Alex a tué le prof' de philo et vous réfléchissez à comment le couvrir ?

Ma tentative de blague semble se noyer sauvagement. C'est un pur échec.

- D'accord... Sinon j'ai passé la nuit à baiser une licorne, c'était vachement cool.

- Ou tu fermes ta gueule, ou je t'étrangle.

Alex n'est jamais agressif. Ou alors très peu. Et il l'est encore plus rarement avec moi.

- Okay, on enterre qui alors ?

- Tu peux être sérieux deux minutes Sa' ?

Je déteste quand elle m'appelle comme ça. Mais comme elle est ma petite amie, elle estime avoir des privilèges.

C'est finalement Lana qui explique la situation :

- Je déménage. La semaine prochaine.

Ma meilleure amie déménage.

- C'est cool !

Information corrompue.

- Attends, tu quoi ?!

Elle soupire, exaspérée. Oui bah désolé d'être long à la détente.

- Je pars aux États-Unis. Mes parents veulent retrouver leurs racines et je n'ai pas le choix de venir.

Lola prend ma main dans la sienne et la serre fort, en signe de soutien.

- Mais je vais faire comment pour emmerder Alex moi ? Et pour survivre aux cours de maths ? Et... Non, c'est une blague. Vous vous êtes alliés contre moi, ha ha très drôle, elle est où la caméra ?

Alex me fixe, de ses yeux verts émeraudes intenses, et je vois toute la tristesse dans son regard. Pour lui, pour moi, pour elle, pour le groupe. J'ai toujours connu Lana et elle sait tout de moi, c'est mon pilier, mon repère. Elle est chiante, drôle et à l'écoute. Si elle part, je perds une partie de moi. Même si Alex est là, j'ai besoin d'elle. Je ne pourrais plus l'appeler à n'importe quelle heure pour une question à la con. Ma meilleure amie va me manquer.

- Bon, gros porc, t'as fini de manger mon pot de glace ?

- Ma meilleure amie est partie à l'autre bout du monde ! Et je ne sais pas quelle teinture faire !

Il s'arrête dans son mouvement, donc de se déshabiller, et me fixe, blasé.

- Skype, ça existe, c'est pas pour les chiens. Et je suis là moi aussi !

- Oui mais t'as pas le sens de la mode et de ce qui me va le mieux.

Je l'entends jurer entre ses dents, je crois que la situation le désespère plus qu'autre chose.

- Demande à ta petite amie alors.

Lola... Comment dire ? Elle sait que j'ai toujours été proche de Lana, je l'ai même connu bien avant elle, mais je ne sais pas...Elle a du mal avec le fait que je sois aussi touché par son départ. J'imagine que c'est son côté jalouse. Du coup je crois qu'elle me boude un peu. Les trois premiers jours, je pensais qu'elle me laissait du temps pour accepter cette nouvelle situation. Mais là je crois qu'il y a autre chose.

- Faut que j'appelle Lana.

- Je t'en prie, je vais prendre une douche pendant ce temps-là.

- Bonne douche bébé.

Il se retourne vers moi en jouant avec ses sourcils exagérément et me fait un clin d'œil avant de partir en roulant du cul. Même s'il est presque à poil, tout comme moi, nous ne sommes pas gênés. Nous nous sommes vus nus des tas de fois, on se connaît depuis très longtemps, il n'y a donc aucune raison pour que nous soyons gênés pour un malheureux torse bien taillé et des fesses tentatrices.

Merde, je divague.

Je ne perds pas une seconde de plus et appelle Lana sur Skype, j'espère juste que je ne vais pas la déranger.

Une sonnerie. Deux sonneries. Elle décroche !

- Bonjour mon chat !

Je regarde l'heure sur le réveil à côté de moi et réalise le décalage horaire.

- Ouais chez moi c'est plutôt bonsoir..., ma remarque la fait rire. Enfin, bien installée ?

- Tu t'en fous là non ?, mon silence lui répond. OK, on en parlera plus tard, dis-moi ce qui te tracasse.

- Je crois que Lola me fait la gueule.

- Jalouse ?

- Ouais.

- Ah.

- Ouais.

Discussion très enrichissante.

- Tu l'aimes vraiment, Samuel ?

Ah. Je ne m'attendais pas à cette question. Je soupire, pensif et choisis mes mots.

- Disons que... Je me suis habitué à cette relation. Et j'ai l'impression que nos parents nous voient déjà mariés, je rigole nerveusement. Et puis, mon père a l'air fier de moi. Tu sais, pas comme mon frère.

Nathan, fils rejeté de la famille à cause de sa bisexualité, accueilli à la maison seulement lorsqu'il a une petite copine.

- T'es en couple avec elle pour toi ou pour les autres ?

Elle a le don de semer le doute en moi. C'est ce qui est bien avec elle, tu te remets toujours en question, après lui avoir parlé.

- Sam' si tu l'aimes vraiment, tu ne devrais pas douter. Vous devriez mettre les choses au clair. Peut-être qu'elle aussi se rend compte, qu'au bout de deux ans, votre relation est un peu plate.

- Comment ça, "plate" ?

- Avec qui tu rentres après chaque soirée ? Combien d'après-midi vous avez passé ensemble ? Est-ce que vous avez déjà envisagé d'aller un peu plus loin dans votre relation ? J'entends par-là du sexe, chaton. Vous avez souvent des rendez-vous en amoureux ?

- OK, OK, ça va, j'ai compris !, je m'empresse de la couper en rougissant.

- Poses-toi les bonnes questions mon chaton. Et surtout, fais des choix pour toi, pas pour les autres. Je dois te laisser, ma mère m'appelle. Je t'aime, vous me manquez.

- Merci, je t'aime aussi... Même si on t'a déjà remplacée.

J'accompagne ma parole d'un clin d'œil, pour lui signifier que c'est bien évidemment une blague, et elle sourit légèrement, avant de raccrocher.

Son regard triste et ses cernes m'indiquent qu'elle aussi, elle n'arrive pas à s'habituer à ce changement brutal.

Elle a raison, il faut que je parle avec Lola.

Message envoyé à Lola ♥ :

Hey, désolé de ne pas avoir donné trop de nouvelles... J'ai perdu ma meilleure amie, en quelque sorte, ça me perturbe beaucoup. Mais merci de me laisser du temps. Ça te dirait qu'on se voit ? J'ai besoin de te parler.

Ça fait maintenant dix minutes que j'attends Lola au parc, assit sur un banc. Elle a accepté que l'on se voit, même si "j'ai besoin de te parler" lui fait un peu peur. Enfin, je crois.

Je me perds légèrement dans ma tête et pense à Lana, je me demande comment elle va, si elle arrive à s'intégrer à son nouveau lycée. Et je pense à Alex, ce sentiment particulier quand je suis avec lui... C'est familier et confortable. Je ne changerai ça pour rien au monde. Soudainement, deux mains froides couvrent mes yeux.

- Devine qui c'est ?, dit Lola en riant.

- J'hésite... Mathilde ?

- Raté ! T'es trop nul !, pouffe-t-elle.

Elle fait le tour du banc et m'embrasse rapidement, pour me dire bonjour.

- Salut...

Il faut que je me lance, mais elle me coupe au moment où j'ouvre la bouche.

- Je suis désolée de ne pas t'avoir envoyé de message cette semaine, mes parents aidaient ma tante à organiser le mariage de mon cousin. Ce qui m'a un peu fait réfléchir à nous.

Et mon petit doigt me dit que ça sent mauvais pour moi.

- Je sais qu'on est encore jeune, mais tu crois qu'on va se marier, nous aussi ?

Je me fige et réalise que sa famille est chrétienne et respecte la tradition de rester vierge jusqu'au mariage. Ça répond à la question de Lana.

Mon père serait heureux d'apprendre ça. Mais moi, ça me rend heureux ? Non, clairement pas. Mais je n'ai pas le temps de répondre qu'elle enchaîne, malgré mon désarroi :+

- Peu importe, c'est trop tôt pour parler de ça. Sinon, nos parents ont convenu un dîner ce soir, j'ai hâte !

Génial. J'avais juste prévu d'appeler Lana, mais ce n'est pas grave. Après tout, on s'en fout de ce que moi je veux.

- Alors les jeunes, ça se passe bien les cours ?

Les dîners sont toujours pareils. Du moins, ce sont toujours les mêmes questions.

Je mange distraitement et laisse Lola répondre pour moi. Je redresse vivement la tête quand j'entends le mot "mariage".

- De quoi ?, je demande de façon impolie.

- Le cousin de ta petite amie va se marier et nous sommes invités.

- C'est quand ?, je fais mine de m'intéresser.

- Dans 3 mois ! Le deuxième week-end.

Je calcule rapidement dans ma tête : on avait déjà prévu une grosse soirée pour l'anniversaire d'Alex. Et avec un peu de chance, Lana pourra venir.

- S'il te plaît Sa' dit oui !

Je reste muet. Je ne sais pas pourquoi, j'ai cette impression que je ne dis pas seulement "oui" à une invitation pour un mariage, mais carrément pour mon mariage.

Malgré tout, je prends mon courage - que je pensais inexistant - à deux mains.

- Je suis désolé mais...

Mon père me devance :

- Mais ça serait avec plaisir !

Je blêmis : je n'ai pas le choix.

"Fais des choix pour toi."

- Désolé mais c'est non.

Tout le monde se tourne vers moi et me fait les gros yeux. Pourquoi j'ai la sensation d'avoir fait le choix le plus important de ma vie, là ?

- J'ai, enfin, nous, j'insiste sur le dernier mot et fixe Lola, avons quelque chose de prévu. Et pour toi ce n'est peut-être pas important, mais pour moi si. Ce sera sans moi.

- Mais de quoi tu parles ?, demande Lola.

Fait-elle semblant d'avoir oublié ? Je me sens piégé.

- L'anniversaire d'Alex ! On fête ses dix-huit ans quand même !

- Oh je t'en prie !, s'exclame-t-elle en levant les yeux au ciel, on peut très bien les fêter plus tard !

La pression monte, mon rythme cardiaque s'accélère et je sais que je dois me dépêcher de prendre une décision.

Accepter d'aller à ce foutu mariage et donc probablement commencer à prévoir mon mariage, ainsi que satisfaire mes parents. Ou fêter les dix-huit ans de mon meilleur ami depuis toujours. Meilleur ami que j'apprécie bien plus qu'elle, en fait.

Mais pourquoi je suis avec elle ? Pour une raison que j'ignore, je commence à la comparer à Alex. Elle n'a pas ce corps que j'aime admirer. Elle n'a pas ces cheveux bruns, doux et courts que j'aime tant caresser lorsqu'il pose sa tête sur mon épaule. Elle ne fait pas les mêmes blagues pourries que lui. Elle n'a pas les mêmes goûts que moi. Elle n'aime pas les jeux vidéo. Elle ne s'énerve pas quand je vole la dernière part de gâteau préparé par sa mère. Elle ne porte pas cette odeur familière que j'aime tant respirer dans mon oreiller. Elle n'a pas des pulls trop grands que j'aime voler. Elle n'a pas cette mâchoire que j'aime retracer du bout des doigts, lorsqu'il dort. Elle n'a pas ces bras où je me sens en sécurité. Elle n'émet pas ce rire, que j'affectionne tant, lorsque je critique quelqu'un ou que je perds à un jeu. Elle n'est pas lui. Mais surtout, elle ne fait pas battre mon cœur comme lui il le fait maintenant, alors que je pense simplement à lui.

Et tout d'un coup, ça devient une évidence. Mais je ne peux pas. Si ?

Je cesse de l'observer et tourne ma tête vers mon père qui me fixait déjà, le regard dur, attendant que je fasse le bon chien-chien.

Je dois choisir. Un amour que je n'apprécie pas mais dont mon père est fier, ou un amour que j'apprécie plus que tout au monde. Renoncer au véritable amour, ou renoncer à ma famille ?

Je dois prendre une décision, et tout se joue maintenant.

- Désolé mais... Je crois que j'en ai rien à carrer de ce mariage.

Je me lève brusquement, il faut que je sorte. Pas seulement pour prendre l'air, mais pour voir Alex.

- Ne sois pas ridicule Samuel ! Assieds-toi et on ira à ce mariage que tu le veuilles ou non !, m'ordonne mon père.

- C'est toi qui es ridicule papa, je réponds en le regardant droit dans les yeux. Il faut que je parte, excusez-moi.

Sans perdre une seconde de plus dans cette prison invisible, je me précipite dehors, malgré les voix dures de mes parents qui m'ordonnent de revenir. Cet amour était manipulé depuis le début de toute façon. Et je cours jusque chez lui.

Il est beaucoup trop tard pour que je toque à la porte, je dois me résoudre à escalader le mur pour entrer dans sa chambre. Ce qu'il ne faut pas faire par amour.

Je me hisse finalement dans la pièce, après l'effort du siècle, et referme la fenêtre derrière moi.

Bon Dieu qu'il est beau à dormir à poil, la tête sur... mon oreiller. À poil ?!

Je ferme les yeux et réfléchis à quoi faire. Je laisse mon corps agir pour moi et me déshabille, entièrement, avant de me glisser dans son lit.

Mais quel psychopathe je fais.

Même endormi, il sent ma présence et bouge pour me coller à lui et je me retrouve le nez dans son cou, inspirant une bouffée de son odeur comme un drogué.

- Qu'est-ce que tu fais là ?, je l'entends murmurer dans le silence de la nuit.

- J'ai fui, une seconde de plus et j'étais marié à elle.

Il pouffe, son visage dans mes cheveux.

- Et tu préfères rejoindre ton cher meilleur ami et dormir nu contre lui ?

Je rougis face à sa remarque.

- Tu en as mis du temps.

Ses doigts se posent sur mon menton pour redresser mon visage. Mon regard croise le sien, et j'y vois tout à travers.

Pendant tout ce temps, ses yeux me regardaient avec beaucoup d'amour.

Et je me souviens de cette fois où j'ai dormi contre lui parce que mon hamster était mort et qu'il n'avait pas trouvé mieux pour me réconforter.

Cette fois où j'ai boudé parce qu'il n'y avait pas de tarte aux pommes pour mon anniversaire, mais qu'il avait demandé à tout le monde de ne pas en apporter parce qu'il voulait en faire une, rien que pour moi.

Cette fois où il a fait exprès de perdre à un jeu pour que je ne le boude pas.

Cette fois où il a fait semblant de ne pas avoir remarqué que je lui avais volé son pull préféré.

Toutes ces fois où il a été là pour moi, après avoir trop bu ou que j'étais juste malade et que je me retrouvais à vomir mes tripes.

Toutes ces fois où il m'a serré contre lui, parce que j'avais froid, parce que je devenais trop chiant, ou juste comme ça.

Toutes ces fois où il détournait le regard, lorsque Lola m'embrassait ou se collait à moi et exiger mon attention.

Ses beaux yeux verts me parlent depuis tout ce temps.

Comment ai-je pu ignorer mes véritables sentiments ?

- Samuel... Chaque jour, je suis tombé amoureux de toi un peu plus.

- Chaque jour, un détail en plus m'a fait tombé amoureux de toi, je rajoute, les yeux brillants et le cœur battant à toute allure. Tes yeux, ton sourire, ton rire, ta voix, tes mains, tes bras, tes abdos, ta façon de tirer la langue quand tu es concentré sur un jeu..., il sourit doucement.

- Pourquoi m'avoir choisi moi, alors que ta famille va te détester ?

- Lana m'a dit de faire des choix pour moi. C'est toi que j'aime.

Il sourit amoureusement avant de m'embrasser tendrement.

- Alex..., je murmure contre ses lèvres. Ça a toujours été toi, un peu plus à chaque moment.

Je ferme les yeux et fonds contre lui, j'ai choisi le véritable amour.

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